Plaisanter pour être joyeux

C'est dur d'être joyeux, les plaisanteries aident. Certains Tsadiqim avaient des adeptes qui les divertissaient par des pitreries.

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le Rav Lévi Yits'haq Bender

Posté sur 06.04.21

“Conversations des anges saints” est un recueil de conversations et d'histoires en grande partie inédites de la littérature breslev.

Nous les avons entendues pour la plupart de la bouche de Rav Levi Yits'haq Bender, z.ts.l., un des piliers de la 'hassidouth breslev contemporaine. Il les reçut lui-même de Rav Avraham, z.ts.l., le fils de Rabbi Na'hman de Toulchine, z.ts.l., l'élève principal de Rabbi Na'hman de Breslev, z.ts.l.
 
Rav Levi Yits'haq insista sur le fait de ne transmettre que les histoires exactes et véridiques dans leurs moindres détails.
 
“Autant une histoire vraie peut aider, autant une histoire erronée peut abîmer.”
 
Il fallut plusieurs années pour récolter et corriger toutes les anecdotes des 'hassidim de Breslev venus s'installer en Israël depuis la Pologne et la Russie. Eux aussi ramenèrent avec eux un florilège de paroles qu'ils entendirent de la bouche d'autres élèves de Rabbi Nathan.
 
Pour la première fois toutes ces petites histoires qui se transmettaient de bouche à oreille sont réunies par écrit pour permettre au lecteur de s'imprégner de l'esprit qui animait les breslevers de tous temps ; elles sont comme l'eau fraîche qui régénère l'âme épuisée, comme un chemin tracé dans l''Avodath Hachem et l'étude de la Tora.
 
“Conversation des anges saints” contient également quelques enseignements pris dans la besace des classiques de breslev, comme le Liqouté Moharan de Rabbi Na'hman de Breslev ou le Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev qui ouvrent les portes à une réflexion profonde ou quelques réponses souhaitées.
 
En espérant que nos lecteurs profitent de l'enrichissement spirituel que leur procurera la lecture de ce livre, nous élevons nos yeux vers le Maître du monde en Le remerciant de nous avoir donné le mérite d'en être les messagers et souhaitons jouir de Sa grand bonté pour la parution des prochaines volumes. 
 
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Avant la venue du Machia'h (Messie), il faudra être attentif et accomplir la mitswa de mettre les tefilines de Rabbénou Tam.
 
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Lorsque la vérité se dévoile, un substitut surgit parallèlement car ceux qui sont loin de la vérité utilisent les mêmes expressions. Il est donc impossible de discerner la vérité de manière évidente. Ce n'est que par le sentiment personnel qu'on peut, dans son for intérieur, se faire une opinion sur cette différence à peine perceptible.
 
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Rabbénou (Rabbi Na'hman) avec la profondeur de son entendement qui est au-dessus de tout, ne répond à aucune question de nature existentielle. C'est seulement grâce à sa compréhension qu'il nous fait dévoiler des enseignements extraordinaires, profonds et étendus. C'est ainsi qu'il nous explique l'impossibilité de trouver une réponse à ce genre de questions, si ce n'est pas l'émouna (foi). Son enseignement est si clair, que l'on perçoit immédiatement que ces questions sont sans réponse.
 
Son merveilleux entendement nous fait comprendre que de telles questions ne peuvent en aucune manière être résolues dans ce monde-ci.
 
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Rabbénou louait beaucoup l'éloquence et disait que ce don a un énorme pouvoir d'éveil sur l'homme. Il expliquait que même dans les mondes supérieurs, ce talent a la faculté d'éveiller la Miséricorde et peut être à l'origine de grandes Délivrances.
 
C'est ainsi que le défenseur du peuple juif en Haut tient son nom de sa verve : si pour défendre une personne, il expose sa cause de façon sèche, dans l'enrober de poésie et d'éloquence, il n'obtiendra aucun éveil de la Miséricorde car la cause du défunt est connue en Haut également…
 
La seule force du défenseur réside dans la beauté de ses paroles qu'il habille d'émotions, de son expression persuasive destinée à éveiller la pitié d'en Haut. Si on disait d'une façon sèche, “un tel est mort”, les termes n'éveilleraient pas autant l'envie de pleurer que si on parlait du défunt de manière émouvante et poétique. Évoquer comme un poète ses qualités, les actions valeureuses qu'il a réalisées dans le passé, a la faculté de briser le cœur de l'homme.
 
Rabbénou conclut : “Mais il existe un poète qui peut être un fauteur, comme il est écrit : 'Tes beaux parleurs ont fauté envers Moi'.”
 
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Un livre rapporte qu'un roi était tombé dans l'erreur et suivait une secte qui avait choisi l'alimentation comme but (Contes du Ba'al Tefila). Ce roi priait ainsi : “Mon D-ieu, donne-moi un gros ventre pour que je puisse le remplir…” J'ai entendu cette anecdote de la bouche de Rabbénou, avant qu'il ne raconte le conte du Ba'al Tefila.
 
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J'ai entendu du Rabbi le principe essentiel suivant : la connexion et l'attachement du monde d'en Bas avec D-ieu Béni soit-il, si élevé et si sublime, et plus particulièrement l'attachement de ceux qui ont fauté ou se sont éloignés de leur Père céleste, réside dans les mélodies et les Cantiques.
 
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J'ai entendu plusieurs fois de la bouche de Rabbénou qu'il est difficile d'être joyeux si ce n'est par des plaisanteries. C'est pourquoi certains Tsadiqim de notre génération avaient des adeptes qui les divertissaient par des pitreries, ce qui leur permettait d'être toujours joyeux. Rien en effet n'est aussi néfaste au Service divin que la tristesse.
 
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Le plus grand savoir est de savoir que nous ne savons rien. Seuls les Tsadiqim peuvent atteindre ce savoir très haut. En effet, bien que tout le monde prétende que le but du Da'ath (le Savoir) est d'arriver à comprendre que nous ne savons rien, personne ne comprend vraiment ce que cela signifie, sauf ceux qui possèdent effectivement ce Da'ath.
 
D'après ce que j'ai compris de l'enseignement de Rabbénou, c'est grâce à leurs bonnes actions que les Tsadiqim le détiennent.
 
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Chez les grands Tsadiqim, il n'y a pas de différence entre la prière et l'union.
 
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Beaucoup de gens pointilleux s'abstiennent de prononcer la bénédiction sur la lune tant qu'elle est même partiellement cachée par des nuages. D'après des Tsadiqim et en particulier d'après notre Admour (Rabbi Na'hman), ils commettent une erreur, surtout si on est presque le quinzième jour du mois et que c'est l'hiver. C'est une vraie folie de repousser une mitswa si importante pour un détail qui n'est même pas mentionné dans la Guémara. En effet, il est écrit qu'une personne qui voit la lune dans son renouvellement, c'est-à-dire à l'instant où il la voit, doit prononcer la bénédiction.
 
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La plus grande perfection réside dans les inspirations de notre volonté ; c'est ce que nous avons compris des paroles de Rabbénou et en particulier des histoires qu'il nous a racontées.
 
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Même s'il est tombé dans la folie, l'homme a toujours le libre-arbitre de s'en sortir. C'est ce que Rabbénou lui-même expliquait un jour à un homme :
 
“C'est vrai qu'il y a de la folie en toi. Mais tu peux, si tu le veux te débarrasser de ta folie ! Comprends bien ce que cela signifie : même les vrais fous à qui on assène des coups violents laissent à un certain moment de côté leur folie et se mettent à avoir peur.”
 
C'est un fait que l'on peut observer chez toutes les personnes frappées de folie ; il y a toujours chez eux un côté sain.
 
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À suivre…

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