Juste une goutte…

Si un homme change après avoir été sur le tombeau de Rabbi Nah’man à Ouman pendant Roch Hachana, même si c’est la valeur d’une goutte d’eau...

4 Temps de lecture

le Rav Nissan David Kivak

Posté sur 05.04.21

Si un homme change après avoir été sur le tombeau de Rabbi Nah’man à Ouman pendant Roch Hachana, même si c’est la valeur d’une goutte d’eau dans l’océan, alors ça valait le coup.
 
Il est un grand cadeau, comme nous le dit Rabbi Nah’man, c’est la miséricorde.

Et ce cadeau peut nous permettre d’apprendre à regarder la vie sous un angle différent, unique. Car c’est ce que nous avons appris lors de notre saint rassemblement sur le Mont Sinaï – à savoir que le Tout-Puissant est dans ce monde : le commandement (la mitsva) de la foi (emouna). Qu'est-ce que cela signifie ? Savoir que ce qui arrive vient d’Hachem et que tout est pour le bien. Tout vient de Sa bienveillance particulière et douce sur chacun d’entre nous. Tout n’est qu’amour, car le Créateur du monde est un père plein de miséricorde. Si j’ai besoin de quelque chose, qu’il me manque quoi que ce soit, alors je sais que je dois prier à ce sujet. C’est le point de départ de la mitsva d’avoir la emouna. Chaque mitsva porte en elle une partie d’emouna. Chaque prière, c’est savoir que le Créateur m’entend. La mitsva d’emouna est présente dans chaque mitsva. C’est la raison pour laquelle Rabbi Nah’man dit que son seul intérêt est la emouna.

Si nous gardons cela à l’esprit, notre vie ressemble à un Chabat infini. Sans cela, nous ne sommes pas en mesure de prier et de servir le Créateur. Les grands sages (tsadikim) nous l’ont enseigné, et Rabbi Nah’man nous démontre en quoi cela est lié et se rapporte à chacun d’entre nous : de tout temps, acquérir ce formidable discernement, à savoir que tout vient d’Hachem. Et il convient de nous le rappeler sans cesse, car la source de tous les problèmes est que la Royauté d’Hachem bénit soit-Il, la Présence Divine (chéh’ina), doit s’élever. Le Créateur a tout créé dans ce monde, et il a créé cet aspect appelé Présence Divine, Royauté. C’est quelque chose d’unifié au Créateur. Mais vraisemblablement, Il l’a détachée de Lui pour l’envoyer dans ce monde en nous donnant la tâche de l’élever. En cela, nous lui donnons une joie et une satisfaction infinies.

La Présence Divine peut se trouver en exil. Quand ? Lorsque nous manquons de foi (d’emouna). Si, en nous réveillant le matin, nous disons avec ferveur « modé ani lefaneh’a » (je te rends grâce), nous élevons la Présence Divine. Lorsque nous disons les bénédictions du matin avec cœur, nous faisons briller la Présence Divine dans le monde entier ! Et ce n’est pas quelque chose qui est réservé à des personnes de « haut niveau », c’est à la portée de tous ceux qui souhaitent vivre leur vie avec foi. C’est ainsi que nous devons vivre. Lorsque nous mangeons, nous bénissons le Créateur pour cette nourriture. Et de même pour chaque chose, tout faire avec foi.

Mais on a tendance à oublier. On est pris dans les informations, on veut savoir ce que font les autres. Mais c’est le Créateur qui dirige le monde. Hachem est le Roi du monde entier, de tout l’univers ! Lui et personne d’autre !

Comment élever la Présence Divine à son véritable niveau ?

Rabbi Nah’man dit que cela dépend de la téchouva (le repentir). Par cela, nous pouvons tout changer. Il dit que nous devons nous confier à un juste, un érudit (tsadik). Oui, tout comme les pêcheurs venaient se confesser au Temple (Beit Amikdach). Rabbi Nah’man veut dire par là qu’il nous faut faire appel au savoir des tsadikim. Car un homme peut se repentir seul, mais quand on en vient à des aspects concrets, on doit savoir comment agir, on a besoin qu’on nous montre comment faire. La téchouva est le retour vers le Créateur du monde. Une téchouva que l’on fait seul ne réussit pas vraiment, car on se demande toujours si l’on a bien agi ou non, si telle chose fait maintenant partie intégrante de nous ou non, etc.

Rabbi Nah’man nous enseigne que le but principal de la téchouva est de revenir vers le Créateur. « Je ne suis pas une mauvaise personne, je suis quelqu’un de bien. Je n’ai pas de vices, j’ai changé, vraiment… » Continuez comme ça, c’est un processus quotidien. Le repentir est le chemin à suivre, le chemin de la vie. Ce n’est pas quelque chose de ponctuel, « j’ai fait téchouva, et maintenant ? » Non ! C’est un circuit d’action constante, continue. Ne vous mettez pas en colère et ne perdez pas espoir si vous ne constatez pas de progrès. C’est ce qu’on appelle faire téchouva devant un sage – avec un vrai tsadik.

C’est là la force des seli’hotes (demandes de pardon récitées lors des jours de pénitence). Lorsque nous disons les seli’hotes jusqu'à Yom Kippour (le Grand Pardon), cela vient réveiller la miséricorde du Créateur sur nous. Nous avons besoin de cette miséricorde pour pouvoir changer. Tout autour de nous est incohérent. On se sent mal, ça nous travaille, ça nous inquiète… Et on n’est pas en mesure de changer. Mais quand un homme s’en remet à la voix du tsadik, il ne donne pas priorité à son honneur ou son confort. Si un homme change après avoir été sur le tombeau de Rabbi Nah’man à Ouman pendant Roch Hachana, même si c’est la valeur d’une goutte d’eau dans l’océan, alors ça valait le coup. Et tant que l’on est focalisé sur nous-mêmes, on ne peut pas ressentir la douceur de la Sainteté.
 
 

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire