L’exacte vérité

Si notre seul désir consiste à alléger notre fardeau et à nous éloigner de la douleur et des souffrances, qu'apprenons-nous de ce qu'Hachem nous a envoyé du Ciel?

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Pour que notre hitbodédouth, notre prière personnelle et intime soit adéquate, elle doit posséder un aspect de vérité. Prenons quelques exemples : une personne ressent une douleur dans son corps, ou elle a du mal à trouvé son partenaire ; une autre voit sa vie de couple jonchée de difficultés ou elle a beaucoup de tracas à cause de l'éducation de ses enfants ; une autre personne encore se trouve dans une situation financière difficile…

Dans tous ces cas, et dans bien d'autres, la personne désire prier et être sauvée de sa situation périlleuse. Avant tout, cette personne doit prier et demander à Hachem qu'Il lui donne l'émouna (la foi) parfaite, c'est-à-dire qu'elle soit convaincue que toutes les souffrances qu'elle éprouve correspondent à la volonté du Créateur et qu'il n'y existe aucune part de hasard.

Dans un second temps, cette personne doit prier et demander au Créateur du monde qu'elle lui fasse mériter de prendre conscience que dans la vie, tout est pour le mieux, et qu'elle parvienne à être joyeuse et heureuse, même dans les moments difficiles et de souffrance. Cela lui permettrait d'atteindre l'émouna parfaite : de savoir que ces souffrances représentent véritablement pour elle un grand bien et qu'elles lui permettent de se rapprocher de son but final.
 
La personne doit même atteindre le point où elle demande à D-ieu qu'Il ne désire pas la sauver et lui épargner ces souffrances. Plutôt, la personne doit désirer uniquement posséder le savoir nécessaire pour lui faire connaître qu'elle est la volonté de D-ieu en lui envoyant ces souffrances et la façon dont elle est supposée se comporter pendant cette période.
 
Cet aspect correspond à celui de l'exacte vérité et c'est celui-ci qui doit être en exergue pendant hitbodédouth, notre prière personnelle et intime. À l'inverse, lorsqu'une personne ne projette pas d'atteindre cette exacte vérité pendant son hitbodédouth, sa prière est teintée d'imperfection. De fait, il est important de savoir qu'Hachem Lui-même est tourmenté autant que nous lorsqu'Il nous envoie nos souffrances.
 
Ainsi, lorsque nous désirons seulement que notre douleur et nos souffrances nous quittent, cela équivaut à dire à D-ieu : “Quitte-moi et laisse-moi tranquille ! Sois rassuré, tout va bien maintenant ; je Te demande pardon, je me suis repenti. Que veux-Tu de plus ? Tout ce que je Te demande est de me laisser tranquille…”
 
Une personne qui agit de la sorte oublie le plus important : que tout ce qui lui arrive dans la vie est voulu par Ciel. De plus, toutes les situations dans lesquelles le Créateur nous met possèdent un seul objectif : celui de nous rapprocher de Lui.
 
Conséquemment, si notre seul désir consiste à alléger notre fardeau et à nous éloigner de la douleur et des souffrances, qu'apprenons-nous de ce qu'Hachem nous a envoyé du Ciel ? Dans ce cas, que faisons-nous avec toute l'intelligence que nous sommes censés-es acquérir dans toutes les situations de la vie ? Et de tout ce que nous devons rectifier ? Pour quelle raison ne nous servons pas de tout cela pour nous renforcer dans notre émouna (foi) ? Que faisons-nous avec les leçons que nous devons apprendre de toutes choses ?
 
Il est bon de ne pas oublier que les souffrances et autres difficultés qui peuvent à l'occasion être notre lot possèdent un nombre important d'aspects. Par exemple : elles peuvent nous aider à nous repentir des fautes que nous avons commises ; elles peuvent nous rapprocher d'une mitswa dont la pratique nous est éloignée ; elles peuvent également aider une personne chez laquelle tout semble aller pour le mieux, mais qu'Hachem a tout de même décidé d'aider à se renforcer encore plus dans le but de la faire progresser de niveau dans son Service divin…
 
Aussi longtemps qu'une personne désire être sauvée des difficultés de la vie, elle ne pourra pas éviter d'être sous l'œil scrutateur d'Hachem et de sa colère. Ceci correspond à ce qui est écrit (Proverbes 13:12) : “Une espérance qui traîne en longueur est un crève-cœur.” Nos Sages nous ont appris que ce verset fait référence à notre obligation d'améliorer notre façon de prier et de nous adresser à D-ieu.
 
La vérité… dans tous les cas
 
Il se peut que nous ne soyons pas encore prêts-es à mériter d'atteindre la vérité dont nous venons de présenter les principaux aspects. Il se peut également que notre hitbodédouth ne soit pas celle où nous cherchons à connaître une seule chose : la volonté de D-ieu. Allons plus loin : même si nous désirons simplement être épargnés-es des douleurs et des souffrances, nous devons cependant renforcer notre volonté de chercher la vérité certaine. Voici ce que nous devons penser :
 
“Rien n'existe dans le monde à l'exception de D-ieu. Je suis nul-le et non avenu-e. Je ne peux me tourner vers rien ni personne, si ce n'est Hachem. Aucun conseil ne peut m'être utile, en dehors de D-ieu. C'est seulement le Créateur qui peut venir à mon aide. C'est Lui seul qui connaît le conseil qui s'applique d'une façon parfaite à mon cas, à ma situation. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle je suis dans ce monde et des défis auxquels je dois faire face. Je n'ai aucune connaissance de la réincarnation que je représente… de ce que D-ieu désire réellement de moi…”
 
Une personne doit réfléchit ainsi à propos d'elle-même ; elle doit comprendre qu'elle se situe très loin de connaître la vérité et de ce que Hachem veut d'elle. Ensuite, cette personne doit se tourner vers D-ieu en quête de cette vérité ; elle doit Le supplier et Lui demander :
 
“Maître du monde ! Aie pitié de moi. Guide-moi afin que je puisse savoir qu'elle est Ta volonté. Je ne sais pas où je suis, ni vers où me diriger ! Ais-je besoin de prier pour une chose spécifique ? Dois-je formuler une requête pour quelque chose que je ne connais pas ? Que désires-Tu que j'améliore en moi ? Que dois-je demander d'autre ? Quel aspect de mes prières dois-je perfectionner ? D-ieu, dirige-moi ! Accompagne-moi ! Met dans ma bouche la prière qui me correspond, qui correspond à la situation dans laquelle je me trouve. Tout cela, ce n'est que Toi qui le sait.”
 
Si nous pensons de la sorte, si nous implorons ainsi Hachem et que nous faisons appel à Sa grande compassion, les portes de la prière s'ouvriront à nous. Ce type de prière est celle d'une personne démunie de tout et pauvre. Celle-ci réalise pleinement la pauvreté dont il est question et dans laquelle elle se trouve. Elle se tourne vers D-ieu et Le supplie en toute vérité afin de prendre conscience de la Volonté divine à son égard. C'est pour ce type de personne que les portes de la prière s'ouvrent d'une façon merveilleuse : largement, précisément et véritablement.
 
C'est ainsi que cette personne sera sauvé de ces souffrances et de ses difficultés : grâce à sa prière.  
 
À suivre…

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