Se battre pour la vérité

Si une personne ne parvient pas encore à faire ce qu'elle sait être la vérité, le plus important qu'elle sache sans nul doute qu'il s'agit de la vérité.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 19.10.21

Surveiller et penser
 
Par conséquent, nous devons persévérer dans nos prières, jour après jour, aussi longtemps que nous continuons à faire un faux pas. Nous devons prolonger nos prières jusqu'au moment où nous réussirons à ne plus chuter.
 
Lorsque nous avons réussi à garder nos yeux, nous devons poursuivre nos efforts en formulant une courte prière, tous les jours, qui nous servira à maintenir notre attention. C'est seulement grâce à une volonté quotidienne et permanente que nous pourrons parvenir à garder entièrement nos yeux. Cela nous permettra de nous préserver des innombrables péchés, transgressions et atteintes à notre intégrité morale. La personne qui se comporte de la sorte est appelée “Tsadiq parfait”, elle atteint l'emouna (foi) parfaite, elle mérite un gagne-pain abondant, ainsi qu'une Providence divine miraculeuse. Egalement, si cette personne maintient ces efforts, elle parviendra à une importante compréhension divine de la Tora, ainsi qu'à une multitude d'autres bienfaits.
 
Pour quelle raison une personne perdrait-elle tous ces avantages ? Uniquement si elle n'est pas persuadée que garder ses yeux représente la vérité. Dans ce cas, elle ne se battra pas pour y arriver. Cependant, si cette personne croit en elle-même, elle priera tous les jours pour y parvenir et il lui deviendra évident que laisser trainer ses yeux est un crime de premier ordre. Si elle parvient à cette conclusion, elle ne sera plus prête à faire face à d'autres échecs supplémentaires. De plus, même si elle échoue, elle n'en sera pas ébranlée. Plutôt, elle se dira que ce jour-là, les évènements ont pris une tournure qu'elle ne désirait pas. Cette situation l'amènera à faire le point sur elle-même, à se repentir et à reprendre de plus belle ses prières.     
                    
Que veut dire transgresser et répéter ?
 
Nos Sages ont dit (Yoma 86b) : “Rav Houna a dit : 'Lorsqu'une personne a commis une transgression et qu'elle la répète, celle-ci lui semble permise.'” Dans quel cas une chose interdite pourrait-elle nous sembler permise ? Nous devons répondre qu'une telle chose est possible uniquement si nous ne faisons pas constamment les efforts qu'il faut pour nous convaincre du contraire. Cependant, si nous consacrons suffisamment de temps à nous battre, à prier, à faire notre examen de conscience et à nous repentir, même un échec nous permettra de progresser. Dans tous les cas, si nous ne baissons pas les bras, il est certain que ce qui interdit ne revêtira pas l'habit de ce qui est permis. Si nous commettons une faute, nous ne devons pas simplement l'ignorer. Au contraire ! Celle-ci doit nous permettre de nous renforcer encore plus dans notre conviction de prier et de nous repentir : après tout, nous avons encore échoué !        
 
Cependant, prenons le cas d'une personne qui ne pratique pas une hitbodédouth adéquate et qui n'est pas convaincue que laisser traîner ses yeux est strictement interdit. Cette personne n'est pas consciente du fait qu'aussi longtemps qu'elle échoue elle doit multiplier ses prières, redoubler ses efforts et se repentir. Si elle ne consacre pas toute son énergie tous les jours à cela, il est certain que ce qui est interdit lui apparaîtra permis. De fait, lorsque l'occasion se présentera, cette personne n'aura même plus l'impression qu'elle est en train de commettre une transgression.
 
Ceci est la véritable explication de ce que nos Sages ont dit : "Si nous répétons une transgression, elle nous apparaîtra permise.” Cela est possible lorsqu'une personne ne prend pas le temps de se repentir entre deux transgressions. Cependant, si après avoir commis une faute nous nous repentons et que par la suite, nous commettons de nouveau la même faute, cela n'est pas appelé “répéter la transgression”. Grâce au que fait que nous nous sommes repentis entre-temps, nous avons “effacé” la première faute. Ce que nous venons de décrire n'est qu'un des multiples bienfaits de l'hitbodédouth.    
 
Même si une personne ne parvient pas encore à faire ce qu'elle sait être la vérité, le plus important est que cette personne sache sans le moindre doute qu'il s'agit de la vérité, qu'elle se bat pour l'atteindre et qu'elle fasse son examen de conscience chaque jour. Ceci représente un grand encouragement pour toutes les personnes qui prient et qui travaillent sur elles-mêmes, mais qui continuent à chuter, encore et encore. Ces personnes n'ont aucune raison de se décourager ; plutôt, elles doivent réaliser que tant qu'elles travailleront sur elles-mêmes, ces “fautes” ne représentent pas une chute, un échec. Plutôt, cela fait partie de leur Service divin.
 
Tout ce que nous venons de dire s'applique non seulement à garder ses yeux, mais également à toutes les autres mitswoth de la Tora, à tous les comportements, les traits de caractère et désirs avides. Nous devons choisir un certain aspect de notre comportement et consacrer beaucoup de temps pendant hitbodédouth à vouloir l'améliorer. Nous devons poursuivre nos efforts jusqu'au point où il nous apparaîtra évident que ce désir avide représente uniquement une idiotie, ce mauvais trait de caractère une absurdité. Ainsi, nous devons considérer comme notre obligation de prendre une mitswa, l'une après l'autre, et d'améliorer notre façon de la faire ; également, de choisir un trait de caractère, l'un après l'autre, et de perfectionner notre comportement. Nous devons consacrer beaucoup de temps à faire hitbodédouth en nous concentrant à tour de rôle sur chaque désir avide et trait de caractère qui nous définisse en tant que personne.  Nous devons agir de la sorte jusqu'au moment où nous atteindrons une vision claire et définitive de la vérité. Si nous continuons à travailler sur nous-mêmes de la sorte, nous recevrons alors un véritable cadeau du Ciel : nous constaterons une amélioration évidente dans notre comportement général. Cela pourra se poursuivre jusqu'au point où nous mériterons d'être un véritable Tsadiq.
               
Ne me quittez  pas !
 
Revenons sur le sujet que nous avons abordé précédemment : celui de l'emouna (la foi).  Lorsqu'Adam a péché, cela a provoqué une dissimulation de l'emouna. C'est pour cette raison que chaque génération et chaque personne doit mener une véritable guerre pour vivre selon les principes de l'emouna. De fait, avant le péché du premier homme, l'emouna était claire comme du cristal et l'homme pouvait croire en Hachem avec énormément de facilité. Cependant, Adam fit une hitbodédouth inappropriée et cela eut pour conséquence de faire sortir de la bouche du Roi – D-ieu – ces paroles terribles : “Que le 'pas-bon' t'emporte !” Immédiatement, l'emouna – la princesse – disparut. Désormais, il revient à chacun d'entre nous de retrouver l'emouna.
 
Il est certain que lorsqu'une personne pèche, c'est qu'elle a “oublié” Hachem, qu'elle Lui a tourné le dos. En réaction, Hachem répond de la sorte et – si l'on peut dire – tourne à Son tour Son dos à cette personne. Cela a pour conséquence d'éloigner encore plus l'emouna de celui qui a péché. Maintenant, si nous désirons retourner vers Hachem, la recherche de l'emouna est devenue encore plus difficile. Dans ce cas, la personne doit investir tous ses efforts si elle désire vraiment révéler l'emouna que ses actions ont cachée.
 
D'autre part, une telle situation doit nous servir à nous renforcer et à nous encourager. Certes, l'homme a péché, il est tombé spirituellement et a causé une dissimulation de l'emouna. Cependant, si cette chute lui permet de renforcer sa volonté de travailler sur lui-même et de renouveler sa motivation à révéler l'emouna, il aura de la sorte rectifié tout ce qu'il avait abimé en chutant. De plus, cela lui permettra également de réaliser une rectification d'un ordre encore plus grand : il méritera d'atteindre le niveau de ceux qui n'ont pas péché ! Tout cela est possible, à condition que sa faute ne fût pas délibérée.
 
Ce que nous venons s'expliquer est réalisable uniquement par la compassion du Créateur. Celui-ci voit qu'une personne ne désire pas fauter; plutôt, c'est son [mauvais] penchant qui triomphe de lui et lui fait commettre la faute. Par conséquent, D-ieu nous a donné le remède spirituel dont nous avons besoin : celui de la techouva, qui consiste à se repentir et à nous rapprocher de nouveau de Lui. Ce n'est pas tout ! Hachem nous a également donné une récompense : celui de pouvoir transformer toutes nos fautes en un apport positif dans notre Service divin. Dans tous les cas, il est strictement interdit de pécher d'une façon délibérée dans le but de vouloir effectuer par la suite la réparation dont nous avons parlé. Malheur à celui qui agit ainsi car dans son cas, la techouva devient bien plus difficile à atteindre. C'est à propos d'une telle personne que nos Sages ont dit (Yoma 85b) : “Celui qui dit : 'Je pécherai et je ferai techouva' n'aura pas la possibilité de se repentir.” [Hachem ne l'aidera pas à se repentir, mais s'il se repent, malgré l'absence d'Aide divine, son repenti est accepté].
 
A suivre…   

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