Manger en sainteté

Si manger kacher, c'est faire attention à ce que nous mangeons, manger en sainteté c'est faire attention à la façon dont nous mangeons.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

Avez-vous déjà eu honte de la façon dont vos enfants mangent ? Cela a pu se produire lors d'une invitation, d'une réunion de famille. Le plus souvent, lorsque l'heure du dessert a sonné, nous perdons le contrôle de nos enfants. En moins de temps qu'il ne faut pour le croire, les bouches des petits anges qui nous répétaient sans cesse depuis le début du repas qu'ils n'avaient pas faim, sont pleines du gâteau qui venait d'être posé à l'instant sur la table. Si cette scène se déroule, par exemple, chez nos beaux-parents, nous avons de grandes chances de nous sentir envahis-es d'un sentiment de culpabilité devant ce comportement qu'on n'hésiterait pas à qualifier d'animal. Dans cette situation, ce que nous pensons de nos enfants ressemble à bien des égards à ce qu'Hachem (D-ieu) pense de nous lorsque nous mangeons.

 
L'alimentation sainte : un processus à deux étapes
 
Nous savons tous-tes que la Tora nous demande de manger kacher. Cela n'est déjà pas toujours facile. Entre ceux qui croient que les lois de la kacheroute n'étaient applicables que dans les temps anciens et ceux qui pensent que s'abstenir seulement de cochon représente la totalité de la Volonté divine, les chemins tortueux sont nombreux.
 
Manger kacher
 
En fait, manger kacher représente la première étape qui nous permet de nous distinguer du monde non juif. Si nous mangeons kacher, c'est parce que D-ieu le désire, tout simplement. Si une personne non juive n'a aucune raison de manger kacher, celle qui est juive a le devoir de se tenir éloignée de tous les produits qui ne le sont pas. En agissant de la sorte, elle indique au Créateur son désir d'appartenir au peuple juif. Cette étape est importante et elle ne peut faire l'objet d'aucun compromis. Avec un peu de bonne volonté, tout le monde peut y arriver : il suffit de commencer à surveiller ce que nous achetons afin de prendre l'habitude de choisir uniquement les produits qui ne s'opposent pas à la Volonté divine. À cette fin, il est certainement utile de suivre les conseils du Consistoire de Paris qui sont regroupés dans un pamphlet particulièrement utile.
 
Manger kacher, c'est également suivre certaines règles simples dans notre cuisine. Breslev Israël est heureux de vous annoncer sa collaboration avec le network “Shema Yisrael”. Cette collaboration nous permettra de vous offrir gratuitement un aperçu des cours du Rav Daniel Channen sur les lois de la kacheroute. À compter de la semaine prochaine, nous vous proposerons une introduction hebdomadaire aux cours du Rav Channen, suivie d'une liste de questions afin de tester vos connaissances. Les cours sont présentés d'une façon claire et agréable et chaque personne peut acquérir rapidement les connaissances nécessaires qui feront de sa cuisine un endroit où la Présence divine règnera.
 
Dans la mesure où manger kacher est d'ordre spirituel et non diététique, les avantages d'une telle nourriture se font sentir dans le domaine spirituel et non physique. Ainsi, si manger kacher ne vous fera pas forcément perdre vos kilos en trop, cela vous rapprochera certainement d'Hachem. Car tel est le principal avantage de manger la nourriture que le Créateur nous a permis de manger : sentir naître en nous un désir de nous rapprocher de Lui.
 
Ce désir ne vient sans doute pas du jour au lendemain et il serait vain de penser pouvoir devenir le Grand Sage de votre génération car vous mangez strictement kacher. Plutôt, les avantages que l'on peut raisonnablement attendre sont d'ordre quotidien et possèdent un aspect pratique qui ne manquera pas de vous surprendre. Pour un tel, c'est un désir nouveau de vouloir prier plus souvent et avec plus de concentration ; pour un autre, c'est la volonté soudaine de vouloir étudier les lois juives dans leurs détails ; pour une troisième personne, cela pourra être le sentiment que la vie prend un nouvel aspect : celui de penser plus souvent qu'auparavant à Hachem et de vouloir faire ce qu'Il attend de nous… avec toute la joie que notre cœur nous permet ! Dans tous les cas, manger kacher fait naître en la personne un sentiment de dévéqouth, de vouloir “coller” à D-ieu.
 
Manger en sainteté
 
Manger kacher n'est que la première étape du parcours qui nous permet d'atteindre notre destination finale. Certes, cette étape est obligatoire et les personnes qui pensent pouvoir s'en passer commettent une faute grave. Cependant, la personne qui mange kacher ressemble un peu au mari qui ne trompe pas sa femme. D'une part, celle-ci ne peut pas lui reprocher d'enfreindre les principes moraux fondamentaux du mariage, mais d'autre part, cela est loin de signifier qu'il est le mari parfait dont elle rêvait. Lui dit-elle qu'elle est belle ? La complimente-il souvent pour sa cuisine, ses tenues… ? Lui fait-il régulièrement part de son appréciation sur son aide morale dans la vie quotidienne ?
 
Toutes ces attentions ne sont pas inscrites sur le contrat de mariage. Pour autant, ne sait-on pas qu'elles représentent une condition sine qua non d'un mariage réussi ? Il en va de même avec D-ieu. Il est inutile d'étudier les textes de base de la loi juive : le concept de “manger en sainteté” n'y apparaît pas. Aussi longtemps qu'une personne mange des produits kachers, elle peut en abuser tant et plus, elle mangera toujours kacher. Pourtant, cette personne se trouve très éloignée de D-ieu.
 
Si se tenir loin des produits qui ne sont pas kachers – afin de ne manger uniquement ceux qui le sont – nous permet de nous différencier du monde animal, nous ne devenons de véritables être humains seulement si nous sommes sur le chemin de l'alimentation en sainteté.
 
Si manger kacher, c'est faire attention à ce que nous mangeons, manger en sainteté c'est faire attention à la façon dont nous mangeons.
 
Quelle est la personne qui peut prétendre que chaque bouchée de nourriture qu'elle insère dans sa bouche l'est afin de pouvoir vivre ? Quelle est la personne qui est indifférente aux plats qu'on lui présente à table à l'heure des repas ? Ces deux aspects – quantitatif et qualitatif – représentent les fondations du manger en sainteté.
 
Le quantitatif fait référence à notre capacité de manger seulement ce dont nous avons besoin pour vivre et fonctionner d'une façon normale. On l'aura compris : les personnes qui mangent en sainteté n'ont généralement pas de problème de poids. Leur balance affiche le poids qu'une personne doit faire, en fonction de son sexe, âge, taille…
 
Le qualitatif fait référence à notre indifférence à la qualité des aliments que nous mangeons, le plus important étant que nous mangions. Dans cette perspective, peu importe qu'on nous serve un plat de viande, de légumes ou de poisson. Notre satisfaction trouve sa source dans le fait que nous disposons d'une nourriture qui nous permet de vivre et de fonctionner d'une façon optimale.
 
On le constate, manger en sainteté n'est pas donné à tout le monde. On aurait pourtant tort de croire que ce chemin ne s'adresse qu'aux grands sages de chaque génération. Si nous gardons en mémoire que le Créateur désire de chaque personne qu'elle fasse chaque jour un pas supplémentaire vers Lui, on réalisera que le plus important lorsque nous mangeons, consiste à penser le plus souvent à D-ieu. Si nous pouvons nous séparer un tant soit peu de la nourriture – considérée selon ses aspects quantitatif et qualitatif – nous faisons chaque fois un pas dans la bonne direction.
 
Laissons aux saints la prière entre chaque cuillère pour demander à Hachem si elle est réellement indispensable. Pour notre part, nous pouvons commencer à penser à des sujets saints lorsque nous sommes devant une assiette. Lors des repas, si nous pensons moins à notre estomac pour penser plus à nous élever vers D-ieu, nous devenons de véritables être humains. Nos repas prennent un nouvel aspect : celui d'être l'équivalent des sacrifices que nous offrons au Créateur. Si les guides Michelin risquent de payer les frais de notre nouvelle résolution, notre âme nous remerciera sans fin.
               

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