Ton éducation avant tout

Ce principe est l'un des plus importants dans l'éducation des enfants, et chaque parent doit bien le comprendre : l'éducation, c'est donner, c'est transmettre ! ...

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Rav chalom Arouch

Posté sur 19.10.21

Extraits du livre «Education avec Amour» à paraitre bientôt en français.

Donner ce que tu as

D'une manière générale, dès que l'on aborde le sujet de l'éducation, les gens sont tout de suite effrayés, car ils pensent que toute l'éducation se résume à l'apprentissage de méthodes longues et fatigantes. Ils pensent qu'ils vont entrer dans un monde qui n'est pas le leur, un monde où il faut se montrer intelligent et rusé, et qu'au final ils deviendront des ''experts'' en éducation.

Ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Ce qu'il faut simplement savoir c'est que l'éducation des enfants commence avant tout, par un travail personnel des parents sur leur propre caractère et leur façon de réagir aux différentes situations. L'homme doit bien savoir qu'il est venu au monde afin de faire sa propre Téchouva, son repentir personnel. Lorsqu'il  remarque chez ses enfants une chose qui a mérite d'être corrigée, comme un mauvais comportement, un mauvais caractère, ou une mauvaise action, cela doit l'éveiller, avant tout, à observer ses propres actes, à procéder à un bilan personnel, afin de réparer ses fautes, ses mauvais traits de caractère et ses habitudes.

Ce principe est l'un des plus importants dans l'éducation des enfants, et chaque parent doit bien le comprendre : l'éducation, c'est donner, c'est transmettre ! Chaque chose qu'un parent veut transmettre ou apprendre à son enfant, il doit en réalité, le lui ''donner''. Qu'est ce que cela signifie ? Les bonnes manières, un bon caractère, la politesse, la crainte de D', etc., toutes ces habitudes doivent être transmises aux enfants. C'est là le rôle essentiel de l'éducateur : donner à son élève. L'éducateur fait passer des messages à l'enfant, des pensées élémentaires, des morales, et des vertus, et c'est ce qui permet à l'enfant de former sa propre personnalité.

Remplissons des récipients

L'enfant peut être comparé à une page blanche ou un récipient vide, sans aucun contenu : pas de savoir, de vertus, d'intelligence de situation, d'idées, ou de visions, et le parent remplit ce récipient selon son désir et ses propres valeurs, selon ce que nos Sages nous ont dit : enseigner à un enfant, c'est comme écrire sur un papier neuf et vierge.

À présent, réfléchissons : peut-on donner quelque chose que l'on ne possède pas ? Évidemment, non. Quelqu'un qui n'a pas mille euros peut-il donner mille euros ? Même s’il veut absolument les donner, s'il ne les a pas, il ne pourra pas les donner. De la même façon que cela est compréhensible au niveau matériel, cela l'est également au niveau spirituel. Prenons un exemple : seule une personne joyeuse peut donner de la joie à une autre personne. Seul celui qui a la Emouna [foi] peut renforcer un autre dans sa Emouna. Seul celui qui a de la patience peut apprendre à ses enfants à être patients. Il en est ainsi dans tous les domaines, toutes les bonnes habitudes, tous les bons comportements, tout cela dépend d'une façon directe de ce que le parent ou le professeur a cela ancré en lui.

Cela est valable même pour les choses les plus banales, comme par exemple se laver les dents chaque soir avant d'aller dormir. Si le parent n'a pas appris cela dans son enfance, il n'apprendra pas non plus cela à ses enfants. Cependant, si cette personne a appris et intégré cela elle-même, alors elle pourra transmettre cela à ses enfants, et c'est selon ce principe que fonctionne toute chose de la vie: une personne ne peut donner que ce qu'elle a.

Sans jouer la comédie

Sur le plan spirituel, comme la crainte de D-ieu et l'amour de la Tora, il est bien évidemment impossible de faire semblant. À ce sujet, nos Sages ont dit : « tout celui qui possède la crainte du ciel, ses paroles sont entendues ». Pourquoi les paroles de celui qui a acquis la crainte du ciel sont entendues ? Car ses paroles se trouvent ancrées profondément dans son cœur, et les paroles qui viennent du cœur, parviennent dans les cœurs. Ainsi, puisqu'il possède la crainte du Ciel, il imprègne celui qui l'écoute de cette même crainte, et c'est pourquoi cette personne écoute et les paroles pénètrent son cœur et son âme.

Ainsi, nous pouvons remarquer qu'en général, les parents qui ont grandi dans un environnement où l'éducation n'a pas été ce qu'elle aurait dû être, et om ils n'ont pas reçu ce qu'ils auraient dû recevoir, eux-mêmes ne sont pas en mesure d'apporter et de donner ce qui leur a manqué étant jeunes. Cependant, le travail personnel qu'ils fournissent pour combler ce manque, que ce soit à l'aide de l'étude ou de la prière, leur permet de se construire sur chaque chose qui leur manque.

Chaque parent a un travail personnel à fournir. En effet, chacun d'entre nous a ses propres manques, et même celui qui a reçu une excellente éducation et de bonnes bases doit tout de même faire un travail sur ce qu'il n'a pas appris chez ses parents, ou même peut-être ajouter ou améliorer des choses qu'il a apprises.

Lorsque des parents viennent solliciter une bénédiction afin que leurs enfants soient bien éduqués, je les bénis de la sorte : ''que vous soyez vous-mêmes bien éduqués ''. Si on me demande de bénir un enfant afin qu'il ait la crainte du Ciel, je bénis ainsi : ''que vous ayez vous-mêmes la crainte du Ciel ''. C'est toujours ainsi que cela fonctionne : ce que j'ai, je peux le transmettre aux générations.

Commencer à l'heure

L'éducation c'est donc le don. L'homme ne peut donner que ce qu'il a ancré en lui. A ce propos voici une histoire que l'on raconte au sujet du Hafets Haim : un jour, un couple se rendit chez le Hafets Haim afin de lui demander une bénédiction pour leur fils âgé de tout juste un mois, pour qu'il soit un Tsadik -un juste -. Le Rav leur répondit : ''vous êtes venus trop tard !'' Le couple, embarrassé, ne comprenait pas les paroles du Rav : ''Pourquoi trop tard ?'' demandèrent-ils, ''notre enfant n'a qu’un mois''. Et le Rav de leur répondre : ''vous auriez du venir il y a vingt ans, afin que je vous guide et vous bénisse afin que vous soyez des Tsadikim''. De nouveau le couple ne comprenait pas les paroles du Sage : ''mais il y a vingt ans, nous n'étions encore que des enfants qui ne pensaient même pas au mariage, et encore moins aux enfants !'' L'explication du Hafets Haim ressemble à ce que nous avons dit plus haut : l'éducation c'est le don. Il leur dit : ''Si vous-mêmes ne possédez pas la crainte du Ciel, d'où votre enfant recevra '-il sa crainte du Ciel? Comment voulez-vous donner quelque chose que vous ne possédez pas ? Après tout, il est vrai que vous êtes les parents de cet enfant, et il doit recevoir tout le bon possible, mais si vous n'avez rien à lui donner, qu'allez-vous lui transmettre ? C'est pour cela que si vous étiez venus il y a vingt ans, que je vous aurais donné une bénédiction et que pendant toutes ces années vous vous seriez remplis de crainte du Ciel et de bonnes habitudes, au jour d'aujourd'hui vous auriez pu transmettre tout cela à votre enfant. Mais, à présent que vous êtes là, quelle bénédiction donner ? '' Le Hafets Haim les a tout de suite rassurés et continua : ''ne vous inquiétez pas, même aujourd'hui il n'est pas trop tard. J'ai simplement voulu que vous compreniez le message fondamental de mes paroles : si, à partir d'aujourd'hui vous vous engagez à travailler sur vous-mêmes et que vous commencez à acquérir une véritable crainte du Ciel et à parfaire vos traits de caractère, vous bénéficierez d'une double bénédiction. Non seulement pour vous, mais aussi pour vos enfants et pour toutes les générations à venir. Mais si vous ne comprenez toujours pas ce que j'essaye de vous dire et que ne fournissez pas de travail personnel, vous serez doublement perdants : vous resterez vides, et votre fils ne pourra devenir unTsadik comme vous le souhaitez ''.

De cette parabole découle un principe immuable en matière d'éducation. Le parent doit avant toute chose s'éduquer lui-même, afin que toute confrontation à une difficulté ou problème rencontré dans l'éducation de l'enfant lui signale que lui-même doit s'arrêter et s'examiner. Il doit réfléchir à ce qui ne va pas chez lui et non pas ce qui ne va pas chez l'enfant.
 

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