La critique est interdite

Chaque critique crée une fissure dans la maison, jusqu'à l'écroulement de la maison, que D-ieu nous préserve.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Adaptation d'un extrait du livre du Rav Shalom Arush, "Le jardin de la paix."

Un des plus grands fondements de la paix domestique est l'absence, au sein du couple, de toute critique. Afin de bien être compris, nous citons ici l'exemple d'une situation fréquente entre un mari et sa femme.

Un mari a rédigé une longue liste de ce qu'il fait chaque jour pour sa femme : il lui consacre du temps, lui demande quels sont ses besoins, lui achète tout ce qu'elle veut et la gâte aussi d'une manière extraordinaire. À première vue, sa femme devrait être la plus heureuse des femmes. Cependant, en dépit de tout cela, le mari n'a pas la paix à la maison : sa femme n'est jamais satisfaite, elle est toujours triste, plaintive, irritable et au moindre prétexte, elle se livre à des colères terribles. Pourquoi ?
 
La réponse est simple : cette situation désastreuse s'explique par les critiques que sa femme reçoit constamment de la part de son mari et qui détruisent toute la joie et tout le bonheur chez celle-ci. Tant que le mari critiquera sa femme, tous les cadeaux et les gâteries du monde ne la rendront pas heureuse ; une femme réprimandée par son mari est brisée, triste, déprimée, désespérée et perd tout signe de vitalité.
 
Voici un point fondamental de la paix domestique : il est interdit au mari de critiquer sa femme et de lui faire des remarques dans aucun domaine.
 
Avant d'expliquer ce fondement de plusieurs façons, sa profondeur, ses répercussions et comment l'acquérir, il faut clarifier ce point : D-ieu conduit le monde à Sa guise. Qu'on le veuille ou non, c'est une loi immuable qu'il est impossible de changer. De même qu'il est impossible de changer l'ordre de la Création, un homme qui critique sa femme ne peut pas vivre avec elle dans l'harmonie.
 
Il suffit de vérifier la réalité pour constater que cela est vrai. On voit comment chaque critique crée une fissure dans la maison. Une autre remarque, une autre fissure. Une autre observation, une autre fissure, jusqu'à l'écroulement de la maison, que D-ieu nous préserve.
 
L'honneur de la femme
 
En premier lieu, il faut savoir que selon les règles de la spiritualité, l'honneur est la racine de l'âme de la femme et que toute sa vie et sa joie dépendent de l'honneur qu'elle reçoit de son mari. Par conséquent, toute atteinte à son honneur l'atteint à sa racine, affaiblit sa vitalité et peut vraiment la tuer spirituellement et physiquement.
 
Les critiques que le mari formule à l'encontre de sa femme sont les plus grandes atteintes à son honneur, même lorsque ses reproches sont exprimés avec le maximum d'égards et de douceur, et à plus forte raison s'il l'apostrophe d'une façon méprisante et autoritaire. Toute femme veut être considérée comme parfaite aux yeux de son mari ; c'est son honneur, sa joie et sa confiance en soi.
 
Lorsque son mari la critique, il détruit son image personnelle de perfection et sa confiance en soi. De fait, toute critique signifie qu'elle n'est pas parfaite et en son for intérieur, elle pense qu'elle ne vaut rien aux yeux de son mari. Rien n'est pire que cela et sa vie devient vite insupportable.
 
Nous apprenons cette règle de l'incompatibilité entre la critique et l'honneur des lois du respect des parents et du maître. Est-il permis de critiquer ses parents ou son maître ? Bien sûr que non, c'est une grave atteinte à leur honneur. Il est stipulé dans la loi juive qu'il est interdit au fils de critiquer son père, même lorsqu'il le voit enfreindre les lois de la Tora. La seule façon permise de lui faire prendre conscience de son erreur est indirecte. Il faut lui dire : “Mon père, j'ai appris telle ou telle loi dans la Tora.” Si le père comprend c'est bien, sinon, c'est dommage.
 
Nous appliquons cette règle à la femme, car en s'abstenant de la critiquer d'aucune manière, le mari fait preuve de respect envers sa femme. Ainsi, la femme requiert un respect supplémentaire, ce qui n'est pas le cas du père, ni celui du maître : il est interdit de critiquer sa femme, même indirectement et de lui dire, par exemple : “J'ai appris ceci ou cela.” Cependant, il existe une autre manière de réparer les erreurs qu'elle commet, comme nous l'expliquerons plus loin.
 
Ce principe est tellement clair et absolu, que chaque fois qu'un mari n'a pas la paix conjugale chez lui, cela s'explique invariablement par une seule raison : les critiques et les réprimandes qu'il formule envers sa femme.
 
Il est impossible de rencontrer un mari qui ne reconnaisse pas qu'il critique sa femme ; lorsqu'il s'engage à s'arrêter, il constate aussitôt un changement positif dans la paix domestique et la disparition de tous ses problèmes.
 
Chaque fois qu'une femme rencontre des problèmes avec son mari, en se plaignant de ses parents, de ses habitudes, de son gagne-pain… et qu'il semble à première vue que son insatisfaction provienne de ces problèmes et de ces manques, la raison essentielle se trouve ailleurs.
 
Si la femme nourrit à l'égard de son mari de nombreux reproches, elle ne souffre en vérité que d'un seul problème : les critiques incessantes que lui fait celui-ci. Même si la femme ne réalise pas toujours que c'est la cause de son esprit brisé, ce sont les critiques de son mari qui l'attristent et la brisent, puis elle se sent agressée à la moindre occasion. Elle perd toute volonté de chercher à comprendre son mari, de venir vers lui, de le respecter et d'être indulgente. Par conséquent, elle se dispute avec lui pour le moindre prétexte.
 
Ce problème de la paix domestique est si important que les critiques formulées par le mari envers sa femme la repoussent tellement, que dans certains cas, la femme peut en souffrir physiquement. À première vue, on ne devrait pas faire dépendre une maladie des critiques du mari, surtout lorsque ce dernier est un homme sensible et délicat. Pourtant, il s'avère que son ignorance de l'interdit de critiquer sa femme d'aucune façon est la cause de tout.
 
En effet, la critique la plus légère de la part de son mari peut conduire la femme à une répression terrible, où elle perd toute joie et risque de tomber gravement malade, avec des infections, diverses complications…
 
Par conséquent, tant que le mari critique sa femme, il est inutile de rechercher d'autres raisons pour expliquer le manque de paix domestique, ou les différents problèmes physiques et spirituels de la femme. Le mari doit avant tout corriger fondamentalement son défaut, se repentir de toutes les critiques formulées contre sa femme – même les plus justifiées et à plus forte raison celles qui ne le sont pas – et prier D-ieu pour qu'Il lui donne la force de s'engager à ne plus critiquer sa femme, quoi qu'il arrive. Dans la plupart des cas, dès que le mari arrête ses critiques, tous les problèmes se résolvent d'eux-mêmes.
 
En effet, lorsque le mari commence à travailler dans ce domaine, et évite de formuler des critiques envers sa femme, il obtient la plus grande partie de la paix au foyer.
 
Nous avons expliqué jusqu'ici la réalité de la femme qui ne peut pas supporter les critiques de son mari et comment cela entraîne l'absence de paix domestique. Nous expliquerons dans notre prochain article la raison pour laquelle le mari ne doit jamais critiquer sa femme.

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