La modestie dans le mariage

Je n'ai jamais vu une personne modeste à qui la sagesse manque et une personne sage qui n'a pas honte. La modestie et la sagesse sont entrelacées...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

“Je n'ai jamais vu une personne modeste à qui la sagesse manque et je n'ai jamais vu une personne sage qui n'a pas honte. La modestie et la sagesse sont entrelacées et dépendantes l'une de l'autre.” 
 
 
Modestie et sagesse
 
“Or ils étaient tous les deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en éprouvaient point de honte” (Béréchith 2:25). Selon Rachi : “Car ils ne connaissaient pas le principe de la modestie – qui consiste à faire la différence entre le bon et le mauvais – et même si [l'homme] possédait le savoir qui lui permit de nommer [toutes les créatures], il n'était pas inspiré pas le mauvais penchant jusqu'au moment où il mangea du fruit de l'arbre – lorsque le mauvais penchant entra en lui – et il connut la différence entre le bon et le mauvais.”
 
Après qu'ils eurent mangé du fruit de l'arbre : “Leurs yeux à tous les deux se dessillèrent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s'en firent des pagnes" (Béréchith 3:7). Selon Rachi : “La Bible fait référence à la sagesse et non à la véritable vision.”
 
Après qu'ils eurent mangé du fruit de l'arbre, D-ieu leur demanda : “Qui vous a appris que vous étiez nus ? (Béréchith 3:11). Selon Rachi, cela signifie : “D'où savez-vous qu'il est honteux d'être nu ? ”
 
De la succession des évènements, nous constatons que dès l'instant où les yeux d'Adam et de 'Hava (Ève) furent ouverts – en d'autres termes, dès l'instant où ils eurent mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bon et du mauvais – ils couvrirent leur corps : “Ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s'en firent des pagnes.” Nous apprenons de cela que la connaissance nous oblige à être modestes ! Dans la mesure où une personne sage ne ferait rien qui la déshonorerait, la modestie d'une personne est proportionnée à sa sagesse.
 
Le “Or'hoth 'Hayim” a écrit : “Je n'ai jamais vu une personne modeste à qui la sagesse manque et je n'ai jamais vu une personne sage qui n'a pas honte. La modestie et la sagesse sont entrelacées et dépendantes l'une de l'autre.”
 
Modestie dans le mariage
 
Grâce à la modestie, un couple peut connaître la véritable “chalom bayith” (la paix conjugale). Que signifie être modeste ? Un mari doit faire attention à ce qu'il se permet de voir ; une femme doit porter des vêtements qui couvrent son corps d'une façon adéquate et ils devraient – tous les deux – purifier leurs pensées afin qu'ils ne pensent que l'un à l'autre et à personne d'autre. Grâce aux efforts réalisés dans le but de rester dans les limites de la modestie, le mari et la femme seront bénis avec des enfants qui seront couronnés de succès, un gagne-pain digne et la joie.
 
Lors d'une cérémonie de mariage, la bénédiction “Réjouis les compagnons amoureux comme Tu as réjoui la première créature dans le jardin d'Eden dès l'origine” est récitée sous la 'houpa (le dais). Le jeune couple est béni pour qu'il soit heureux et partage un amour comparable à celui d'Adam et 'Hava (Ève) dans le jardin du Paradis. La question doit être posée : quelle particularité si exceptionnelle possédait l'amour qui existait entre Adam et 'Hava ? La réponse : Adam et 'Hava étaient les seuls êtres vivants dans le jardin du Paradis. De fait, aucun autre être ne vivait à cette époque.  
 
Lorsqu'une femme est modeste et que son mari ne regarde pas ailleurs, le couple reste concentré sur lui-même. En agissant de la sorte, les deux conjoints ont le privilège de pouvoir établir un mariage – et un amour – identique à l'amour unique qui existait entre Adam et 'Hava dans le jardin du Paradis.
 
Le vendredi soir – lorsque nous chantons “Echeth 'hayil ” – nous disons : “Heureux qui a rencontré une femme vaillante ! Elle est infiniment plus précieuse que les perles. En elle le coeur de son époux a toute confiance ; aussi, les ressources ne lui font pas défaut.” (Proverbes 31:10)
 
Selon le Gaon de Vilna (connu également sous le nom du “GRA” – le Gaon Rabbénou Eliyahou), une femme accomplie est celle qui s'améliore grâce aux dix-huit louanges mentionnées dans “Echeth 'hayil ”.
 
Le commentaire du Gaon de Vilna attire notre attention sur l'intérêt d'étudier de près quelques unes de ces louanges. Dans le verset de cette chanson que nous avons citée, il est écrit : "En elle le coeur de son époux a toute confiance ; aussi, les ressources ne lui font pas défaut." De quelle façon une femme peut-elle obtenir la confiance de son mari, pour qu'"en elle, le coeur de son époux [ait] toute confiance ? Nous devons répondre de la façon la plus simple : grâce à la modestie affichée – et ressentie – par la femme !
 
De plus, la suite du verset nous apprend la récompense dont sera gratifiée une telle femme : “Les ressources ne lui font pas défaut”, c'est à dire : le couple possèdera toujours une source de revenu à sa disposition !
 
“Ta femme sera comme une vigne féconde dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme des plants d'olivier autour de la table.” (Tehilim 128:3).
 
Selon le Zohar : “'Dans l'intérieur de ta maison ' – signifie que la femme doit agir avec modestie et se couvrir, même dans les recoins les plus reculés de la maison. Si la femme est modeste dans la maison, le couple méritera que “[ses] fils [soient] comme des plants d'olivier autour de la table.”
 
Que veut réellement dire l'expression “des plants d'olivier ” ? Selon le Zohar, cela signifie que de la même façon que l'olivier est rempli de feuilles pendant l'été et l'hiver et que son importance est supérieure à celle des autres arbres, les fils d'un couple dont la femme est modeste seront également importants. De plus, ce couple sera béni avec de nombreuses choses : la santé, des fils, des filles…
 
De fait, le chapitre des Psaumes continue en disant : “Voilà comment est béni l'homme qui craint l'Éternel ! Que D-ieu te bénisse de Sion ! Goûte le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. Puisses-tu voir les fils de tes fils ! Paix sur Israël ! ” (Tehilim 128:4-6)
 
La Tora nous apprend que Sara était modeste. Lorsque les anges demandèrent à notre patriarche Avraham : “Où se trouve ta femme Sara ? ”, Avraham répondit : “Dans la tente”, ce qui atteste de sa modestie. En récompense pour sa modestie, Sara donna naissance à Yits'haq, un des trois patriarches.
 
Des efforts pour le bénéfice du conjoint
 
Le Talmud nous apprend que lorsque le petit-fils de 'Honi HamaAgal rentra chez lui – accompagné par ses élèves – ceux-ci furent surpris d'apercevoir sa femme sortir de chez elle à la rencontre du grand Sage, habillée de ses plus beaux vêtements et parée de ses plus beaux bijoux. Lorsque les élèves demandèrent à leur Rabbi la raison d'un tel comportement, celui-ci répondit : “Afin que je ne regarde pas une autre [femme] ! ”
 
La femme du grand Sage s'était faite belle et attirante pour son mari, dans le but que leurs pensées restent dirigées sur eux-mêmes. La femme du petit-fils de 'Honi HamaAgal faisait de son mieux pour que leur amour mutuel soit semblable à celui que connaissait Adam et 'Hava dans le jardin du Paradis !
 
La logique veut qu'une femme essaie d'être la plus belle chez elle – pour son mari – et pas à l'extérieur, pour les autres personnes. Si une femme désire que son mari l'apprécie, elle doit être habillée d'une façon attrayante chez elle.
 
Lorsqu'un mari et sa femme font chacun des efforts importants pour conserver un aspect physique attrayant pour l'autre, ils s'aident mutuellement à rester concentrés l'un sur l'autre. Ceci permet de créer une solide harmonie conjugale et à la Présence divine de demeurer dans leur maison. Nous savons tous que la Présence divine peut résider dans une maison uniquement si l'harmonie conjugale y règne.
 
La sainteté dépend de la modestie
 
La Tora nous enseigne que “Votre camp sera saint.” (Deutéronome 23:15). D'autre part, il est dit à propos du peuple juif : “Vous êtes saints, car Je suis Saint.” (Lévitique 11:14).
 
Cette sainteté dépend de la modestie qui règne au sein des couples juifs et plus particulièrement de la façon dont les femmes juives s'habillent, dans leur maison et à l'extérieur. Nous devons nous sanctifier dans le but d'amener la Présence divine dans notre vie. De quelle façon faisons-nous cela ? En respectant les limites de la modestie.
 
Nous lisons dans la Tora l'histoire de Bila'am, un non-juif méchant à qui fut donné le pouvoir de prophétie. Bila'am essaya d'accéder à la demande de Balaq ben Tsipor en maudissant les enfant d'Israël. Malgré tous ses efforts, les seuls mots qui sortirent de la bouche de Bila'am furent ceux d'une bénédiction pour les juifs !  “Quelles sont belles tes tentes, ô Ya'aqov ! Tes demeures, ô Israël ! ” (Nombres 24:5)
 
Qu'avait vu de si bon Bila'am dans les tentes des enfants d'Israël ?
 
Nos Sages nous ont appris que même dans les conditions rigoureuses qu'ils avaient trouvées dans le désert, les juifs avaient pris toutes les conditions afin de garder leur intimité à l'abri du regard des autres et pour rester modestes ! De fait, les juifs avaient planté leurs tentes de façon que l'ouverture de chacune ne se trouve pas en face de l'ouverture d'une autre. De cette façon, il était impossible pour chacun de voir ce qui se passait dans la tente de son voisin. C'est cette modestie qui transforma la malédiction potentielle de Bila'am en une bénédiction.
 
L'immoralité détruit
 
Bila'am connaissait la vérité : l'existence des juifs dépendait de leur modestie. Lorsqu'il constata qu'il était impossible de les maudire, Bila'am conseilla à Balaq d'employer l'immoralité afin de détruire les juifs. “Le D-ieu des juifs déteste l'immoralité” déclara Bila'am. Il conseilla à Balaq d'attirer les enfants d'Israël dans des relations interdites avec les filles du pays de Moab. La conséquence fut immédiate : un fléau se déclencha au milieu des juifs ; ce fléau fut la cause de 24 000 morts parmi les juifs.
 
Trouver le bon conjoint
 
Dans “Echeth 'hayil ”, nous récitons : “Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l'Éternel est seule digne de louanges.”
 
“Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! ” : ceci fait référence à la beauté extérieure. Nous devons admettre que la beauté superficielle disparaît au fil de l'âge. Cependant, la véritable beauté – la beauté intérieure – est à louer. Ceci correspond à : “la femme qui craint l'Éternel est seule digne de louanges.”
 
Lorsqu'une personne désire trouver le conjoint qui lui correspond, si elle est intéressée principalement par la beauté superficielle et extérieure, il faut lui appliquer le verset : “Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! ”. De fait, en cherchant une personne en se basant d'abord sur l'aspect extérieur de cette dernière, elle trouvera un(e) conjoint(e) qui n'essaiera pas forcément d'améliorer sa beauté intérieure, sa valeur intime.
 
Cependant, lorsqu'une personne cherche quelqu'un qui craint D-ieu – ce qui reflète sa beauté intérieure – elle trouvera un(e) conjoint(e) qui réalise que la beauté extérieure est provisoire et qui accorde plus d'importance à améliorer sa beauté intérieure : ses traits de caractère et sa crainte du ciel.
 
Le récipient adéquat
 
Rabbi Yehoch'oua ben 'Hananya était un grand érudit de la Tora. Rabbi Yehoch'oua ben 'Hananya avait de nombreuses déformations physiques et il était particulièrement laid. Un jour, la fille de César le rencontra ; elle lui demanda : “Comment se peut-il qu'une si grande sagesse se trouve dans un contenu aussi laid ? ”
 
Le grand Sage répondit : “Pour quelle raison votre père – César – qui est tellement riche, conserve-t-il son meilleur vin dans des récipients d'argile plutôt que d'or ou d'argent ? ”
 
La fille de César eut honte du comportement de son père. Immédiatement, elle ordonna à ses serviteurs de verser tout le vin dans des récipients en or. Quelques jours plus tard, César – qui voulait se régaler de son vin – eut la mauvaise surprise de découvrir que tout son vin était devenu du vinaigre. Lorsqu'il demanda de quelle façon cela avait-il pu se produire, ses serviteurs lui expliquèrent que c'était sa fille qui leur avait ordonné de verser le vin dans les plus beaux récipients de César. Ce dernier demanda à sa fille de lui fournir une explication.
 
Elle lui raconta ce que lui avait répondu Rabbi Yehoch'oua ben 'Hananya. César demanda au grand Sage de se présenter devant lui ; il lui demanda de lui expliquer pour qu'elle raison il avait répondu de la sorte à sa fille.
 
Rabbi Yehoch'oua répondit : “Votre fille désirait connaître la raison pour laquelle une grande sagesse peut être contenue dans un récipient particulièrement laid. Je lui ai donné la réponse qu'elle vous a dite. Le vin est le symbole de la sagesse et il se conserve convenablement uniquement s'il se trouve dans un récipient en argile et non dans un récipient en or.”
 
César demanda : “N'existe-t-il pas d'homme qui possède la sagesse et la beauté en même temps ? ”
 
Rabbi Yehoch'oua répondit : “Oui, il en existe. Ils concentrent leurs efforts sur leur valeur intime plutôt que sur les aspects extérieurs et superficiels de la vie. Même si ces personnes sont physiquement belles, leur beauté est la conséquent de leur beauté intérieure.” (Guemara Ta'anith 7).
 
Trouver le conjoint idéal – et parvenir à l'harmonie conjugale – dépend du rapport que nous entretenons avec notre “monde intérieur”. Si nous courons après les futilités de la vie, nous risquons de perdre notre conception de la sainteté – le résultat de la modestie – et notre “monde intime” – notre véritable beauté.
 
De quelle façon pouvons-nous renforcer notre force intrinsèque ? Grâce à la prière ! De fait, lorsque nous prions pour que la Présence divine réside dans notre demeure, D-ieu répond à nos prières. Le Créateur du monde désire résider dans les mondes inférieurs – dans la maison et dans le coeur des hommes. Grâce à nos prières sincères, nous pouvons atteindre la véritable harmonie conjugale et réussir à élever des enfants bons, respectueux et qui craignent D-ieu.
 
La modestie qui réside dans notre maison influence nos enfants. Ces derniers – à leur tour – nous apportent beaucoup de na'hath (plaisir). Une femme qui se rend belle pour son mari et un homme qui ne regarde pas ce qui est interdit de regarder vivront dans l'harmonie conjugale s'ils adoptent également un comportement modeste dans leur maison. Ce couple recevra aussi la bénédiction : “Réjouis les compagnons amoureux comme Tu as réjoui la première créature dans le jardin d'Eden dès l'origine.”
 
Qu'il plaise à D-ieu que tous les fils et filles d'Israël méritent de conserver les voies de la modestie et de la sainteté. Puissions-nous mériter la libération, rapidement et de nos jours. Amen.

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

1. David-Yits'haq Trauttman

12/02/2008

L’attrait physique selon les normes

La question posée ci-dessus est excellente et peut mettre la femme dans l’embarras. Cependant, le mari ne se trouve pas au-dessus des lois et il ne peut en aucun cas demander ? sa femme une chose proscrite par la halakha (la loi juive). Dans ce type de situation, le d?fi de la femme consiste ? faire comprendre cela avec amour ? son mari.

2. David-Yits'haq Trauttman

12/02/2008

La question posée ci-dessus est excellente et peut mettre la femme dans l’embarras. Cependant, le mari ne se trouve pas au-dessus des lois et il ne peut en aucun cas demander ? sa femme une chose proscrite par la halakha (la loi juive). Dans ce type de situation, le d?fi de la femme consiste ? faire comprendre cela avec amour ? son mari.

3. Lévy Fanny

12/02/2008

la pudeur de l’épouse

Question : Une femme doit se rendre belle pour son mari. Mais si son mari, attiré par la beauté superficielle et extérieure, veut qu’elle s’habille de façon immodeste ?

Merci pour votre réponse!

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