Un bon couple fait bien ses devoirs

Quand on s’investit, on réussit ! Le Rav Chalom Arouch nous explique pourquoi les devoirs font partie intégrante du couple...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

  
Quand on s’investit, on réussit. Et s’investir c’est aussi… faire ses devoirs ! Le Rav Chalom Arouch nous explique pourquoi les devoirs font partie intégrante du couple et de la paix dans le foyer (chalom bayt). Alors prenez note.

A l’ère des IPhones et des tablettes, où toute l’information qu’on recherche est à portée de clic sur Google ou n’importe quel autre moteur de recherche informatisé, l’expression « faire ses devoirs » sonne comme appartenant à l’ancienne génération, et c’est sans parler de la question de savoir est-ce qu’ils sont vraiment nécessaires ou inutiles.

Dans tous les cas, il y a un domaine dans lequel les devoirs sont nécessaires et essentiels, pas de contestation possible là-dessus si on veut réussir et récolter les fruits de cette réussite. Oui, je parle du couple, de la vie de famille et de la paix dans le foyer.

Un bon couple, comme un bon élève qui veut réussir dans les études, sait qu’il doit s’investir. Pas seulement pour réussir aux examens,
mais pour réussir à intégrer les enseignements écrits, ce qu’on appelle la théorie. Cela commence par une bonne préparation et par l’étude des points importants qui transforment toute maison en paradis sur terre. Ensuite, il y a le côté pratique (toujours soutenu par la théorie) qui accompagne le couple au fil des années.

Prenez donc note de cette formule testée et approuvée pour réussir dans le chalom bayt : un bon couple doit faire ses devoirs !

Le chalom bayt est une Torah à lui tout seul et il y a énormément à apprendre. Voici quelques points qui pourront vous servir de repères et à partir desquels vous continuerez à grandir ensemble, à faire fleurir votre couple et à projeter beaucoup de bien sur vos enfants et ceux qui vous entourent.

La reconnaissance
Une des choses les plus importantes est que les conjoints se remercient l’un l’autre, parce qu’ils sont conscients que rien ne va de soi, qu’il n’y a pas de « je mérite » ou de « cela me revient » possible. Mais quelle est la limite de cette importante valeur qui n’est autre que le pilier de la maison et la base du lien entre l’homme et son Créateur ? Voici l’explication.

Dans le livre de Chémot (l’Exode), D.ieu dit à Moïse d’ordonner à Aaron de frapper à terre, un coup qui fût le début de la fameuse plaie des poux. Et la question se pose de savoir pourquoi Moïse n’a-t-il pas frappé la terre lui-même ? Rachi dit : « Moïse n’avait pas intérêt à frapper la terre, car après qu’il ait tué l’égyptien, il l’avait enfoui dans la terre et celle-ci l’avait protégé. C’est donc Aaron qui la frappa ».

De là on apprend à quel point on peut être reconnaissant, puisque la terre n’a certainement pas aidé Moïse par choix : qu’on puisse y enterrer des choses est sa nature, elle l’aurait aidé de toute façon. De plus, cela s’est passé soixante ans avant les célèbres plaies d’Egypte, et malgré tout, Hachem n’a pas voulu que Moïse frappe la terre, même s’il n’y avait là qu’une poignée de sable. Mais aussi surprenant que ce soit, on doit être reconnaissant même envers la poussière du monde.

Si l’on doit être reconnaissant envers le monde minéral, c’est qu’on doit l’être encore plus envers une personne qui a des sentiments, et encore plus entre conjoints, puisque chacun fait chaque jour, à chaque instant, beaucoup de bonnes choses pour l’autre, et il ne convient donc pas de peiner ou d’être ingrat envers l’autre.

« Celui qui est ingrat envers son prochain finira par l’être envers le Créateur. » Pour que l’homme en arrive à remercier le Créateur, il se doit tout d’abord de remercier l’intermédiaire par lequel le Créateur lui fait du bien. S’il n’est pas reconnaissant envers cet intermédiaire, même un objet inanimé, et surtout une personne aimée et aimante, il tombera pour sûr dans l’ingratitude envers le Créateur.

Les devoirs, ce n’est pas seulement la devise de cet article, c’est aussi le sujet d’un paragraphe entier. On doit s’exercer dans toutes les choses et actions qui sont liéesà la paix du foyer. La reconnaissance, la bonté, l’aide qu’on porte à l’autre etc. Plus on pratique ces nobles vertus – se dire merci, s’aider et se soutenir, comprendre et écouter, bref, plus on fait ses devoirs- plus on voit de résultats !

Prenez un cahier et écrivez-y toutes les bonnes choses que votre conjoint/e fait pour vous. Je suis convaincu qu’après une ou deux minutes, après que vous ayez pris conscience d’une goutte d’eau dans un océan de bontés, vous ne voudrez plus vous arrêter de dire merci et, plus encore, vous apprécierez plus la personne qui partage votre vie. C’est une belle habitude à prendre, qui convient également au lien qu’on entretient avec le Créateur ou avec les gens qui nous entourent – nos proches, nos amis, nos collègues au travail. Car personne, vraiment personne ne vous doit rien, et tout ce que vous avez le mérite d’avoir est une grande bonté qu’Hachem vous fait, même si cela vous arrive par un intermédiaire.

S’éduquer à sourire

Vous avez l’obligation de vous éduquer à sourire ! Le sourire, c’est quelque chose de revigorant. Ça fait du bien au cœur. Une personne qui te sourit t’éclaire. Tu te sens plus sûr et plus tranquille face à un visage souriant que face à un visage coléreux et un froncement de sourcils. Un sourire vaut plus que mille mots. Ne cessez pas de vous sourire l’un à l’autre !

L’importance de la paix

Un des éléments sur lesquels on juge les couples est leur position par rapport à la paix. Il ne s’agit pas de voir s’ils sont souriants et sympathiques avec les gens qui les entourent, mais à la maison, car c’est là que résident l’épreuve et le travail réels sur chaque mitsva (commandement) entre l’homme et son prochain. C’est le noyau de la mitsva « tu aimeras ton prochain comme toi-même » : l’amour du prochain, juger positivement, ressentir l’autre, comprendre, écouter, réjouir, ne pas faire de remarque, ne pas humilier, savoir se taire, laisser couler et pardonner. Par conséquent, seule la personne qui travaille et s’efforce à acquérir le chalom (la paix) dans son foyer peut mériter de jouir de ce « récipient » qu’on appelle la paix, et qui conserve toutes les bénédictions.

L’amour

L’une des 613 mitsvotes (commandements) est « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Les commentaires ont précisé : ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain. Rabbi Akiva dit, quant à lui : « tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est une grande règle de la Torah ! » C’est à dire que cette mitsva inclut toutes les autres mitsvotes entre l’homme et son prochain. Et tout comme chaque personne veut être aimée et respectée, qu’on lui fasse du bien et qu’on ne la haïsse pas, de la même manière, elle doit en faire autant avec les autres. Selon nos sages, de mémoire bénie, le mot amour veut dire donner à l’autre le maximum, et se retenir de toute chose mauvaise envers lui, aussi minime soit-elle. D’autant plus quand il s’agit d’amour entre conjoints, qui doivent vraiment s’aimer l’un l’autre comme ils s’aiment eux-mêmes.

Il n’y a pas de raccourci !

Il faut savoir qu’il n’existe pas de raccourci pour réussir dans ces différents domaines – ceux évoqués plus haut et ceux que vous découvrirez en faisant vos devoirs et en travaillant sur le chalom bayt. Il faut s’investir dans l’étude, intégrer et mettre en pratique. Ne cherchez pas la facilité, ne croyez pas que quelqu’un va faire le travail pour vous. C’est votre travail, aussi bien l’étude que la prière et le travail sur les traits de caractère. Et même si vous suivez une formation par une personne spécialisée dans ce domaine, l’essentiel du travail est celui du couple. C’est une suffisamment bonne raison pour retrousser ses manches et se mettre à s’occuper de cet élément sur lequel repose le meilleur des mondes : le chalom bayt.

Evidemment, il y a encore énormément de choses à écrire, mais à ce stade, je recommande fortement à chaque couple de lire les livres qui vous changeront la vie, comme cela a été le cas pour des milliers de couples à travers le monde : pour les hommes, Le jardin de la paix, pour les femmes, La sagesse féminine. Bonne chance !
 

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