Cinquante jours de liberté conditionnelle

S'il fallait ressembler à Baba Salé z.ts.l. ou au Ba'al Chem Tov z.ts.l. pour pouvoir nous racheter, beaucoup d'entre nous seraient refusés-es !

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 25 nissan 5769 – 19 avril 2009

La période entre la fête de Pessa'h (Pâques) et celle de Chavou'oth (le Don de la Tora) en est une qui est favorable au rapprochement avec D-ieu. Avoir mangé les matsoth (galettes de pain azyme) pendant la semaine de Pâques représente le début d'un processus de cinquante jours – le nombre de jours entre le 1er jour de Pessa'h et la fête de Chavou'oth – pendant lesquels nous devons nous concentrer sur la réparation des fautes commises depuis le début de l'année.
Ainsi présentée, l'année juive nous révèle en partie ce qu'elle est réellement : une succession de mois dont la raison d'être est de nous fournir toutes les occasions pour nous tourner vers D-ieu. L'année juive doit nous servir à exprimer au Créateur notre sentiment de frustration d'être aussi éloignés-es de Lui et notre désir de faire un pas en Sa direction. Un pas chaque heure, chaque jour, chaque mois… selon la volonté véritable de chacun-e.
 
Un retour conditionnel
 
Il existe un fait que nous oublions souvent : vouloir se rapprocher de quelqu'un ne dépend pas seulement de notre bon vouloir, mais également de celui de la personne vers qui nous désirons nous retrouver plus près. Aller vers une personne n'aboutira à rien si celle-ci avance de plus belle dans la direction où nous allons !
 
Le même concept s'applique à D-ieu. Certes, il est important de vouloir se rapprocher de Lui, mais le succès de notre entreprise dépend également de Sa bonne volonté.
 
Prenons l'exemple d'une personne qui a fauté. Celle-ci désire maintenant réparer sa faute et à cette fin, exprime ses regrets devant D-ieu. Si après cette formulation, la personne estime s'être rapprochée d'Hachem, elle ferait bien de se demander si cela correspond à la Volonté divine. Dans le cas d'une réponse négative, la téchouva (le repentir) n'a pas été atteinte et les efforts pour l'obtenir doivent continuer et être intensifiés.
 
Tous les jours de l'année représente l'opportunité de nous racheter, de réparer le mal que nous avons fait : aux autres et à nous-mêmes. Cependant, si la période entre Pessa'h et Chavou'oth est une période encore plus favorable au rachat de la personne, cela est dû aux portes spirituelles du repentir que nous pouvons franchir – une porte chaque jour – pendant ces cinquante jours exceptionnels.
 
Le dernier jour – le jour de la fête de Chavou'oth – est celui du Don de la Tora. Ce jour-là, les juifs ont reçu la Tora au Mont Sinaï. Pour célébrer cette fête d'une façon adéquate, on comprend l'importance de faire les efforts nécessaires à retrouver une pureté de l'âme que nous avons sans doute oubliée en chemin.
 
Cette pureté peut être atteinte par tous et par toutes. Il ne faut pas croire que nous devons nous transformer en saint-e pour être admis-e auprès du Maître du monde. Cette idée – fausse et destructrice – germe en nous sous l'effet du mauvais penchant qui ne désire qu'une chose : empêcher notre rapprochement avec D-ieu. S'il fallait ressembler à Baba Salé z.ts.l. ou au Ba'al Chem Tov z.ts.l. pour pouvoir nous racheter, beaucoup d'entre nous seraient refusés-es !
 
Cela ressemble à un père dont le fils fait beaucoup de bêtises. Que celles-ci soit faites par négligence ou parce que le fils ne peut pas s'en empêcher importe peu : le père aime son fils et il fera tout pour permettre à la chair de sa chair de se racheter. Ainsi, le moindre signe qui laissera penser au père que son fils veut revenir vers le droit chemin sera reçu par le père comme un cadeau du Ciel. Même s'il ne s'agit que d'un signe parmi une multitude de bêtises, le père retiendra ce signe, cette volonté nouvelle et il sera prêt à pardonner tout le reste.
 
D-ieu est notre Père. Chaque pas en arrière que nous faisons Lui fait mal. Si nous Lui indiquons notre volonté de changer d'attitude, notre “ardoise spirituelle” sera effacée et les bras célestes s'ouvriront pour nous recevoir.
 
Chaque petit geste est bon à prendre. Un service rendu à une tierce personne ; une prière dite en y versant notre cœur ; une heure d'étude de la Tora. Même la lecture des textes mis à votre disposition par la rédaction de Breslev Israël entre dans cette catégorie ! L'Internet n'est certes pas le lieu idéal pour se rapprocher de D-ieu, mais cela peut également y contribuer.
 
Dans tous les cas, nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour afficher une volonté réelle. Nous devons ensuite concrétiser cette volonté par des gestes substantiels : une prière, une étude, un acte de bienfaisance… Ce qui est applicable dans le monde physique l'est également dans le spirituel. Le meilleur architecte au monde ne construira rien s'il en reste au niveau des plans. Notre volonté restera sans conséquences si nous ne passons pas à l'œuvre.
 
Pour terminer : soyons fermes sur notre intention et assurés-es que D-ieu recevra nos gestes les plus anodins. À plus forte raison si ceux-ci sont nombreux est conséquents.
 
Que chaque jour soit ainsi l'occasion de dire au Créateur que nous L'aimons. Si nous pensons que nous L'aimons que moyennement, demandons-Lui de nous aider à L'aimer encore plus ! Après tout, rien n'est impossible pour D-ieu.

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