D-ieu invisible

Lorsque D-ieu est doublement dissimulé, cela signifie que nous n'avons même pas conscience que , D-ieu soit caché et qu'il se trouve hors de notre esprit .

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le rabbin Erez Moché Doron

Posté sur 03.03.22

Depuis deux milles cinq cents ans, le 14ième jour du mois juif d’adar (février-mars), les juifs prononcent les bénédictions instituées par nos Sages avant de lire la Méguila (le livre) d’Esther : “Sois béni, Éternel, notre D-ieu, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné la lecture de la Méguila” et “…qui a fait des miracles pour nos ancêtres, en ces jours-là, à cette époque.”

Cependant, la question mérite d’être posée : où se trouvent les miracles ? De fait, en lisant la Méguila Esther, il semble plutôt qu’un correspondant politique l’a écrite et qu’il s’agit d’un morceau de choix de n’importe quel journal à grande diffusion. Le Nom de D-ieu n’est prononcé aucune  fois et l’intervention intelligente d’Esther – qui  consista à exploiter la jalousie déplacée du roi A’hachvéroch – couplée à la vivacité d’esprit politique de Mordékhaï paraissent être les facteurs déterminants qui ont fait échoué l’affreux Haman.

Vous avez dit miracle ?

Le mot hébreu “nèsse” qui est habituellement traduit comme “miracle” peut également vouloir dire “bannière”, comme il est écrit (Téhilim 60:6) : “Puisses-Tu donner à tes adorateurs une ‘nèsse‘ (bannière), pour s’y rallier au nom de la vérité.” Un nèsse – un miracle – se situe au-dessus de la nature, au-delà de notre réalité ordinaire.

À première vue, il ne semble avoir aucun miracle dans la Méguila Esther. Rien de ce qui s’y passe se situe au-dessus de la nature, au-delà de la réalité ordinaire. Si nous changions les noms des héros, l’histoire pourrait se dérouler de nos jours et faire la une des journaux.

Ainsi, quel était le miracle que nous sommes censés-es voir dans l’histoire de Pourim ?

Nos Sages ont loué la fête de Pourim à un tel point que le jour le plus saint de l’année juive – Yom Kipour (le Jour du Grand Pardon) – est comparé à Pourim. En hébreu, Yom Kipour signifie : “un jour comme Pourim” ! (Tiqouné Zohar 6)

De quelle façon pouvons-nous comparer Yom Kipour à Pourim ? Le jour de Yom Kipour, nous jeûnons et nous prions. Le jour entier est voué à l’introspection et au repentir. D’autre part, le jour de Pourim, nous faisons la fête, nous buvons… sans compter le nombre de verres bus !

Rabbi Na’hman de Breslev a écrit : “Il existe deux types de dissimulation. Lorsque D-ieu est dissimulé – d’une façon ordinaire – il est possible de creuser et de Le trouver. En fin de compte, la personne elle-même sait que D-ieu est caché. Cependant, lorsque D-ieu est doublement dissimulé – une dissimulation au sein d’une autre dissimulation – cela signifie qu’on ne sait même que D-ieu soit caché. Dans ce cas, il est tout simplement impossible à la personne de Le trouver : elle ne sait même pas qu’Il existe !

Ceci est la signification du verset (Devarim 31:18) : “Mais alors même, Je persisterai, Moi, à dérober Ma face ce jour-là…” D-ieu nous dit : “Je dissimulerai le fait que Je suis dissimulé.” Le peuple juif ne réalisera même pas qu’Il est caché. Pourtant, la vérité est que même dans le cas de la dissimulation au sein d’une autre dissimulation, l’essence de D-ieu est présente. Nous savons pour un fait que rien ne peut exister en l’absence de Sa force de vie.” (Liqouté Moharan 56:3)

“Je persisterai, Moi, à dérober Ma face”

La Tora (Bible) nous enseigne qu’ un temps viendra où le peuple ne connaîtra pas D-ieu à cause de Sa grande dissimulation. Cela correspond à ce qu’a dit le prophète (Yichayahou 45:15) : “À coup sûr, Tu es un D-ieu caché…” Cette dissimulation sera tellement importante que de nombreuses personnes ne réaliseront même pas qu’il leur manque quelque chose, qu’elles devraient chercher quelque chose. À ces personnes, il semblera que le monde fonctionne selon les facteurs de la chance, du hasard… En d’autres termes, pour ces personnes, la Providence divine n’existera pas.

L’histoire de la Méguila Esther se déroule lorsque le peuple juif était en exil, à une époque où D-ieu se dissimulait. Par conséquent, le Nom de D-ieu n’est jamais mentionné dans la Méguila. L’histoire de Pourim est celle de l’exil, lorsque les évènements du monde – ainsi que ce qui nous arrive – semblent être contrôlés par la chance, le hasard.

Nos Sages nous ont enseigné que nous devons considérer cette histoire apparemment anodine est prononcer la bénédiction : “Sois béni, Éternel, notre D-ieu, Roi du monde, qui a fait des miracles pour nos ancêtres, en ces jours-là, à cette époque.” Si nous réfléchissons un peu plus profondément sur le cours de cette histoire, nous pourrons y révéler la dissimulation de la Providence divine.

De la sorte, nous pourrons considérer à leur juste valeur les paroles de Rabbi Na’hman : “Pourtant, la vérité est que même dans le cas de la dissimulation au sein d’une autre dissimulation, l’essence de D-ieu est présente. Nous savons  que rien ne peut exister en l’absence de Sa force de vie.”

Il est fait allusion à ce concept dans le nom “Méguila Esther”. Phonétiquement, cette expression est liée aux mots hébreux “guiloui ha-hEsther” (“révéler ce qui est caché”). La Méguila Esther révèle les secrets qui sont dissimulés et cachés dans notre vie quotidienne.

Comprendre ces secrets nous permettra de découvrir la raison pour laquelle la fête de Pourim est un jour encore plus grand que celui de Yom Kipour. D’une part, le jour de Yom Kipour, nous grimpons à un niveau spirituel très élevé. D’autre part, le jour de Pourim, nous éprouvons une joie sans mesure à révéler D-ieu dans tous les aspects de notre vie – les plus ordinaires et dans nos circonstances naturelles – même lorsque la dissimulation semble totale.

Cette révélation est plus profonde et  plus générale que la révélation de Yom Kipour. Elle nous révèle la présence de D-ieu dans les aspects les plus ordinaires – mais aussi les plus saints – de notre vie. Elle doit nous amener à la conclusion que Lui seul contrôle toute notre existence.

Demi-tour

“Le douzième mois, qui est le mois d’adar, le treizième jour du mois, où l’exécution de l’ordre du roi et de son édit venaient à échéance – le jour même où les ennemis des juifs avaient espéré prendre le dessus sur eux – ce fut le contraire, qui eut lieu, les juifs allant, eux, prendre le dessus sur ceux qui les haïssaient.” (Esther 9:1)

Quelle est la véritable signification de ce renversement de situation?  Ce revirement permit de révéler l’aspect spirituel de la vie et cet aspect devint apparent aux yeux de toutes les personnes. La “face de D-ieu” se révéla derrière le masque de la dissimulation.

C’est pour cette raison que nous avons un commandement spécial d’être joyeux-ses le jour de Pourim. Nous nous réjouissons du fait que le monde possède un “Directeur” et qu’il ne ressemble pas à un bateau qui va à la dérive. Toutes les souffrances et les douleurs possèdent un but ultime : celui de nous rapprocher de Lui, notre Bienfaiteur éternel.

Rabbi Nathan de Breslev a écrit : “Il est apparemment difficile de comprendre le tumulte que nos Sages ont fait à propos du miracle de Pourim. Aucun miracle évident n’eut lieu ; aucune loi de la nature ne fut changée ; la situation est définitivement différente de celle de l’exode où les juifs avaient traversé la Mer rouge (…) Cependant, les miracles évidents de ce type ne peuvent durer qu’un court instant. Immédiatement, D-ieu revient à Sa façon habituelle de diriger Son monde : en se cachant derrière la nature, le cours normal des évènements.”

“Cependant, le miracle de Pourim n’implique aucun changement dans les lois de la nature. Pourtant, nous constatons la profondeur de la Providence prodigieuse de D-ieu, même si elle se trouve dans une puissante dissimulation  (…) C’est cela qui donne au miracle de Pourim son aspect unique, plus fort que tous les autres. Il nous apprend que tout ce qui nous arrive dans notre vie – chaque jour, chaque heure et chaque minute – est exclusivement pour notre bien, même si D-ieu se cache derrière toutes les difficultés et les obstacles (…).

C’est D-ieu qui nous maintient en vie… A la venue de Machia’h, nous verrons et comprendrons la raison pour laquelle tout ce qu’a fait Hachem était pour notre bien, même notre exil amer actuel.” (Liqouté Halakhoht, Hilkhoth Tich’a beAv, 4:2)

(Traduit avec l’aimable autorisation de: levhadvarim.com)

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