De passage à Paris

Autour de la table de Rabbi Kramer, existe une coutume bien établie : chaque personne raconte la façon dont elle est devenue breslev et ses péripéties pour arriver à Ouman...

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Yonathan Gerchom

Posté sur 06.04.21

Survivre en Europe avec un budget dérisoire
 
Je devais maintenant penser à ce que j’allais faire pendant deux semaines en Europe, entre la fin de la conférence en Allemagne et le moment où mon avion quitterait Paris, le 30 septembre. Je ne suis pas quelqu’un de riche et je voyageais donc avec un budget dérisoire ; aussi, il était hors de question de passer deux semaines dans une chambre d’hôtel. Certains diront que c’est une pure folie d’aller dans un pays étranger avec si peu de moyen à sa disposition. Ils ont certainement raison ; mais lorsqu’on parle d’Ouman : qui pense à être logique ?  
 
J’avais espéré que je pourrais obtenir des opportunités supplémentaires pour parler de mon livre en Europe et que cela couvrirait les frais de voyage ; de fait, j’eus quelques propositions intéressantes, mais les dates offertes ne correspondaient pas à une période où je pouvais être libre. Rien ne semblait marcher, à l’exception de mon invitation à la conférence allemande. Et même pour cela il y eut des moments de panique : lorsque j’arrivai à cette conférence, je me rendis compte qu’il y avait eu un malentendu entre les organisateurs et moi-même et que l’argent de mes honoraires n’était pas disponible sur le lieu de la conférence. Je comptais sur cet argent pour mes dépenses personnelles et je me trouvais face à l’éventualité de ne pas être payé à temps.
 
Pas d’inquiétude : à la fin tout s’arrangea et une nouvelle chanson est même née de cela ! J’utilisais une bonne partie de mes nuits – dans un centre de retraite de Bad Gandersheim – pour faire hitbodedouth en me demandant comment j’allais survivre si je n’avais pas d’argent. Je répétais sans fin "Ouman, Ouman, Roch Hachana !" comme une mantra. Ce n’était pas spécialement l’air employé par les breslovers, mais juste ces quatre mots. Cependant, au bout de plusieurs de répétition, j’inventai un air nouveau, ce qui me donna beaucoup de joie au coeur.
    
Entre-temps, les organisateurs de la conférence avaient décidé de demander aux personnes présentes à la conférence de venir à mon aide. Cela dans le but de payer une partie du coût de mon voyage. Les personnes présentes ont été très généreuses et – même si ce que je reçus ne correspondait pas à ce qui m’avait été promis au début – j’eus suffisamment d’argent pour me rendre en Ukraine. Afin de remercier les personnes qui m’avaient aidé, j’appris à des allemands, à des hollandais et à d’autres à chanter "Ouman, Ouman, Roch Hachana !"
 
Il y a eu aussi d’autres personnes qui m’aidèrent. Une personne me proposa gentiment de me conduire dans sa voiture à la conférence à Berlin ; ceci me permit d’économiser l’argent du train et plusieurs amis que j’avais rencontrés en Allemagne lors de mon précédent voyage, me logèrent à titre gracieux. À Stuttgart, un autre groupe d’allemands m’avaient invité à conduire une discussion à propos de mes livres. Par la suite, il prirent l’initiative de demander aux personnes présentes de contribuer financièrement au coût de mon voyage. Ainsi en fin de compte, tout se déroula pour le mieux.
 
Rabbi Na’hman a dit : "Je me suis déjà occupé de prendre soin des dépenses de ceux qui viennent à moi à Roch Hachana" (Sia’h Sarfé Qodech 1-27). Lorsque je quittai Berlin, j’avais décidé que je devais avoir la foi et que l’on s’occuperait de ma survie au jour le jour. D’un autre côté, je ne devais espérer ne faire aucun profit de ce voyage. Après tout, un pèlerinage c’est pour D-ieu et non pour les affaires. Ainsi, je commençais à vivre "au jour le jour" et à laisser le reste entre les mains d’Hachem.
 
Étonnantes coïncidences…
 
De fait, un incident plutôt étonnant me donna une confirmation sans équivoque de cette vérité car malgré les problèmes auxquels je dus faire face, tout ce termina pour le mieux. Lorsque j’arrivai à Amsterdam – le 7 septembre – mon hôte hollandais m’emmena dans un restaurant kacher appelé “Carmel”. Dans ce restaurant, je rencontrai des représentants de la maison d’édition “Dutch publishing house”, ainsi qu’une autre personne qui avait lu mes livres et qui désirait me rencontrer personnellement. Mon planning était particulièrement serré et mon temps compté ; ainsi, cette personne fut d’accord pour me conduire dans sa voiture à ma prochaine destination et de la sorte, nous pourrions parler dans sa voiture.
 
Une fois en route, le conducteur eut une lubie : il désirait me faire rencontrer ses amis juifs d’origine russe. Ne voulant pas trop le contrarier, j’accédai à sa demande et nous nous arrêtâmes chez ses amis. Il s’avéra que ces derniers étaient en train de célébrer l’anniversaire d’un mariage. On m’invita immédiatement à porter un toast et à déguster de la vodka russe. Les questions fusaient dans toutes les directions: d’où venais-je ? Où allais-je ? Etc. La surprise qui m’attendait était de taille : la plupart de ces personnes étaient originaires d’une ville proche d’Ouman !
 
Cela n’était pas la première fois que je rencontrai des personnes d’Ouman. À Stuttgart, j’avais passé le Chabath dans un hôtel proche d’une synagogue. Ce jour-là, il y avait une bar-mitswa et tout le monde était invité – après la prière – à partager le lunch avec la famille du bar-mitswa, ce que je fis avec plaisir. La “coïncidence” voulut que je sois assis à côté d’un homme juif allemand dont la femme était une juive ukrainienne d’Ouman ! Elle me conseilla de ne pas manquer – une fois arrivé à Ouman – d’aller visiter le parc Sofia. La beauté du parc me couperait la respiration ! (Ceci s’avéra d’ailleurs exact. Nous parlerons de cela plus tard).
 
Ainsi, même si j’eus des moments difficiles à cause de mes problèmes financiers, j’eus également des moments de réconfort pendant lesquels je pouvais entendre le chant : “Ouman, Ouman, Roch Hachana !” Chaque jour qui passait, ma détermination devenait de plus en plus forte d’aller dans cette lointaine ville ukrainienne. Pendant ce périple, je fêtai l’anniversaire de la date de naissance du Ba’al Chem Tov avec un groupe de loubavitchers ; je fis des randonnées pédestres dans la Forêt Noire (région montagneuse du Sud Ouest de l’Allemagne) avec un ami ; je pus goûter un échantillon de bières allemandes – toutes strictement kachères ! – de premier choix. Finalement, je dus me rendre – en train – à Paris pour prendre l’avion qui devait m’amener à Kiev.  
 
Paris : d’autres défis, d’autres tests…
 
Trouver mon avion dans l’aéroport de Charles de Gaulle fut un véritable défi. En fait, je ne savais pas que l’aéroport en est véritablement… deux ! De plus, les deux terminaux sont immenses et pas très proches l’un de l’autre. Lorsque j’avais quitté les États-Unis, j’avais reçu la confirmation de mon billet Paris-Kiev, mais la personne de l’agence de voyage n’avait pas pu me dire de quel terminal je devais partir. Je me rendis compte également que je devais aller chercher mon billet à l’aéroport – quelques heures avant le décollage – mais que l’agence avait oublié de me donner le nom de la compagnie avec laquelle je devais voyager ! C’est alors que je commençai à m’imaginer traîner pendant des jours entiers dans l’aéroport, dans l’attente d’un avion charitable qui voudrait bien m’apporter dans ses soutes à bagages, vers la tombe du tsadiq! Cependant, après un échange de fax et d’innombrables appels téléphoniques, j’eus l’information qui me manquait. Une fois de plus : merci Hachem
 
J’avais eu l’intention d’acheter de la nourriture kachère à Paris et de la prendre avec moi pendant mon voyage. Même si je ne suis pas absolu en la matière, je préfère manger végétarien (chez moi, le poulet et la viande sont littéralement proscris de la cuisine !). Mon expérience avec les réunions ‘hassidique me permettait d’envisager de nombreux repas avec de la viande et on m’avait dit qu’acheter des légumes en Ukraine n’était pas très facile (les choses ont notablement changé depuis quelques années). J’imaginais que les légumes parisiens feraient l’affaire et seraient succulents sous l’air ukrainien.
 
Cependant, lorsque mon train arriva à Paris, je m’aperçus que je devais encore voyager pendant 40 minutes pour rejoindre l’aéroport qui se situe très loin de la ville. Mon avion devait décoller à 7 heures du matin – le lendemain – et je devais donc être à l’aéroport au plus tard, à 6 heures du matin. Le problème est qu’à cette heure matinale, il n’y avait pas encore de train qui fonctionnait ! Par conséquent, je préférais choisir une chambre d’hôtel proche de l’aéroport. Le temps pour réserver ma chambre, m’installer et être prêt à repartir pour Paris afin d’y faire mes courses, il était déjà trop tard ! La vision d’un séjour entier à devoir manger de la viande presque à chaque repas commença à me hanter; l’alternative consistait à jeûner. Guère plaisant. Je me souvins des paroles de Rabbi Na’hman : “Que vous mangiez ou que vous ne mangiez pas ; que vous dormiez ou que vous ne dormiez pas ; que vous priez ou que vous ne priez pas: soyez seulement certains d’être avec moi pour Roch Hachana !” (Tsadiq # 404)
 
Le lendemain matin, je pris la navette pour me rendre à l’aéroport et pour me rendre compte que je m’étais trompé sur l’horaire du vol. L’avion décollait 2 heures et demi plus tard que ce que je pensais. Ainsi, j’aurais eu le temps – la veille – de retourner à Paris, faire mon shopping et remplir mes sacs de légumes parisiens ! Je cherchai une raison pour laquelle je devais maintenant partir en direction de Kiev sans la nourriture que j’aurais aimé avoir.   
 
Une heure plus tard, d’autres ‘hassidim commencèrent à arriver à l’aéroport et lorsque nous fûmes un minyan (dix hommes), nous purent prier Cha’harith (la prière du matin). Une fois à bord de l’avion, je rencontrai un américain – Daniel – qui vivait maintenant à Bordeaux. Nous décidâmes de nous asseoir l’un à côté de l’autre car il semblait que nous étions les deux seules personnes à bord à parler anglais. En cours de discussion, je découvris que Daniel était fermier… comme moi ! Vous pouvez imaginer le sujet de nos discussions pendant toute la durée du vol.
 
De Kiev à Uman…
 
À mon arrivée à Kiev, je fus inquiété à la vue de la longue file d’attente pour le contrôle des passeports et des douanes. Une fois passés tous les contrôles administratifs, nous dûmes monter dans un autobus – d’un autre âge – qui faisait un bruit que je n’avais jamais entendu dans les autobus américains. Le voyage en autobus dura plus de quatre heures, plus que celui en avion ! J’étais toujours assis aux côtés de Daniel et aucun d’entre nous n’était convaincu que cet autobus du Moyen Âge réussirait à nous emmener jusqu’à Ouman. Cependant, l’allure à laquelle nous voyagions nous permettait d’apprécier amplement le paysage, ce que nous fîmes. La campagne ukrainienne est extraordinairement belle : le sol y est riche et fertile. Cependant, le style d’agriculture était vraiment primitif: dans de nombreux cas, les gens utilisaient encore des chevaux pour transporter du foin et ils puisaient de l’eau des puits dans des seaux.    
 
Sur le chemin, nous avons vu aussi des gens vendre tout et n’importe quoi : des pommes de terre, de la viande, des pneus. Depuis la chute du communisme, les ukrainiens sont maintenant libres de vendre leurs propres biens, mais l’infrastructure d’un système de distribution est encore à mettre en place et conséquemment, vendre n’est pas toujours couronné de succès. Il y a également beaucoup de troc qui se fait car personne ne possède vraiment beaucoup d’argent en espèces. On m’a dit que le salaire mensuel moyen d’un ukrainien est l’équivalent de 20 à 25$ par mois.   
 
Finalement: l’arrivée à Ouman ! Quand le bus entra dans la ville, toutes les personnes qui se trouvaient à bord se mirent à chanter en coeur : "Ouman, Ouman, Roch Hachana !” Nous étions prêts à nous précipiter joyeusement dans les rues mais malheureusement, nous avons du attendre plus d’une heure dans le bus pendant que les autorités vérifiaient de nouveau nos passeports et écrivaient soigneusement nos noms. Le processus était interminablement long et j’avais l’impression que ma vessie allait exploser. J’ai appris plus tard que les organisateurs du pèlerinage devaient payer une taxe à la ville d’Ouman en fonction du nombre de juifs qui arrivent, ce qui n’était pas la seule extorsion reliée à ce voyage. Tout ce que vous avez pu entendre à propos de la mafia russe est vraie et pire encore. Mais tout cela n’était rien en comparaison avec la joie d’avoir atteint mon but : j’étais finalement à OUMAN !   
 
Sur la tombe du Rabbi
 
Quand Daniel et moi descendîmes du bus, nous fûmes accueillis chaleureusement par Rabbi ‘Hayim Kramer et Ozer Bergman qui nous souhaitèrent la bienvenue, nous accompagnèrent jusqu’à notre logement et ensuite sur la tombe du Rabbi. Même à une heure aussi avancée dans la nuit – il était à peu près 23 heures – il y avait beaucoup d’activités sur les lieux de la tombe. J’aimerais pouvoir dire que j’eus la présence d’esprit de dire "Chehériyanou" (la prière dans laquelle nous remercions D-ieu de nous avoir préservés, gardés en vie et de nous avoir épargné jusqu’à ce jour). Cependant, la seule chose qui sorti de ma bouche fut : "Je ne peux pas croire que je suis vraiment là !" Ce qui était en fait une prière de remerciement provenant du fond de mon coeur ! Finalement, j’étais arrivé sur le “tsion” (tombe) du Rabbi.
 
Aujourd’hui, les ‘hassidim breslovers possèdent la terre où se trouve la tombe du Rabbi. Le cimetière juif a été détruit par les nazis, mais un disciple fidèle du RabbiZavel Lubarski – a pu retrouver l’endroit exact de la tombe. Il fit alors construire une maison conçue de manière à ce qu’un des murs extérieurs longe la tombe elle-même. Celle-ci fut alors recouverte d’une dalle sans aucune inscription dans l’arrière-cour. Au fil des années, la maison fut constamment occupée par des gens qui avaient connaissance de la tombe et qui ont toujours respecté la sainteté du lieu. Quel miracle !    
 
Aujourd’hui il y a un énorme bloc de granite en guise de tombe, couvert d’un tissu brodé qui est lui-même recouvert de plastique pour le protéger des milliers de mains qui le touchent. Il y a aussi un toit temporaire au-dessus du lieu et des bancs pour s’asseoir afin de prier ou de réciter les Psaumes. Récemment, une immense synagogue (le “kloyz” – “synagogue” en yiddish) et un grand miqwé (bain purificateur) ont été construits à quelques dizaines de mètres de la tombe du Rabbi. Un hôtel – dont les propriétaires sont juifs – a été construit ; il existe un projet pour construire une très grande synagogue exactement devant la tombe du Rabbi ; et combien d’autres projets encore…
 
Cette année-là – 1997 – environ 7000 ‘hassidim firent le pèlerinage (seule la police ukrainienne a connaissance du chiffre exact, puisqu’elle nous a tous comptés) [En 2007, environ 45 000 personnes étaient à Ouman pour Roch Hachana ! La rédaction.] Ce ne sont pas seulement les breslovers qui se rendent à Ouman pour Roch Hachana, mais aussi des satmars, des ‘hassidim belz, gours ; on trouve aussi de nombreux séfarades, israéliens et juifs de tous les horizons qui viennent juste par curiosité. Cette diversité se retrouve également dans la façon dont chaque personne est habillée. À Ouman, on trouve les pantalons qui s’arrêtent aux genoux (les satmars), les chaussettes blanches (les gours), les chapeaux “Borsalino” (les loubavitchers), les kipoth de couleur (les sionistes religieux), les manteaux rayés bleus et blancs (les ‘hassidiques de coutume yérouchalmi ), etc. De plus, les breslovers eux-mêmes ne possèdent pas d’“uniforme” spécifique – contrairement aux autres groupes ‘hassidiques – ce qui ajoute à la diversité. J’avoue être fier de cette diversité.  
 
Partager nos histoires autour de la table
 
Tel que je l’ai déjà indiqué plus tôt, je m’étais déjà résigné à manger dans le grand hall communautaire. Cependant, lorsque je demandai à Rabbi Kramer l’endroit où se trouvait ce hall, celui-ci m’invita à partager son repas – à sa table – avec le reste des personnes qui travaillent pour l’“Institut breslev de recherches”. Je connaissais déjà Rabbi Kramer à travers ses livres et grâce à une brève correspondance que nous avions eue entre nous et par conséquent, j’étais particulièrement heureux de pouvoir partager sa table. C’est alors que me vint cette pensée : je comprenais maintenant la raison pour laquelle je n’avais pas pu acheter mes légumes et mes fruits à Paris. De fait, si j’étais arrivé à Ouman avec tous ces produits, j’aurais mangé tout seul, sur un coin de table quelconque. Plutôt, j’allais manger avec des personnes qui étaient breslovers depuis plusieurs décennies et qui toutes parlaient ma langue natale ; le rêve ! Rabbi Kramer fit son premier voyage à Ouman pendant la période communiste et son premier voyage mérite un livre à lui seul !  
 
Autour de la table de Rabbi Kramer, existe une coutume bien établie : chaque personne raconte la façon dont elle est devenue breslev et ses péripéties pour arriver à Ouman. Ce jour-là, j’entendis une série incroyable d’histoires – de juifs de France, des États-Unis, d’Afrique du sud, etc. – et je racontais également la mienne. Je buvais carrément toutes les paroles que j’entendais avec une soif équivalente à celle d’une personne qui vient de passer plusieurs jours dans le désert. Le point commun à toutes ces histoires : la recherche de soi et du Rabbi. Un nombre important des personnes qui étaient présentes autour de la table étaient allées dans les yéchivoth (écoles juives religieuses) et elles possédaient un excellent niveau d’étude dans la Tora. Cependant, toutes avaient senti un vide dans leur vie juive : l’absence d’une relation personnelle avec D-ieu. Cette relation unique, elles l’avaient trouvée chez Breslev.  
 
Selon Rabbi Kramer, Breslev est différent des autres groupes ‘hassidiques où la plupart des personnes sont nées en faisant déjà partie de ces groupes. Un satmar est satmar car sa famille est satmar. Un belz est belz car sa famille est belz. Etc. Cependant, la majorité des breslovers ont “trouvé” Breslev ; ceci explique la raison pour laquelle le passé de chaque breslover offre une variété que l’on ne retrouve pas dans les autres groupes ‘hassidiques. Selon Rabbi Kramer, cela est comparable à un coucou qui pond ses oeufs dans les nids des autres oiseaux : chaque oisillon reçoit une éducation spécifique, mais en grandissant, tous rejoignent leur famille d’origine. De la même façon, les ‘hassidim breslovers sont quelques fois nés dans des situations bizarres, mais lorsqu’ils grandissent, tous rejoignent la famille de ceux qui répondent à la voix du Rabbi et tous se reconnaissent dans le nom de “breslover ”.
 
Cela était certainement le cas pour moi. Tandis que je déambulais dans les rues d’Ouman, je pensais au parcours spirituel de ma vie et aux nombreuses occasions où j’avais rencontré l’enseignement de Rabbi Na’hman – quelques fois dans des places étonnantes – et toujours au moment où il fallait. Je pensais notamment au livre de Rabbi Guedalia Fleer: “Le feu de Rabbi Na’hman”; à celui du Rabbi Schick, que j’avais trouvé dans un marché aux puces à Minneapolis et que j’avais acheté pour 25 cents (1/4 de dollar) ; je n’ai jamais investi une aussi petite somme d’une façon aussi intelligente ! De plus, je pourrais mentionner mes nombreuses expériences mystiques – lors d’hitbodedouth (la prière privée et isolée) – qui continuèrent à me confirmer que j’étais sur le bon chemin.  
 
Aussi quand se fut mon tour de raconter de quelle manière j’étais devenu breslev, je dis sincèrement que même si j’étais breslover depuis au moins deux décennies, je n’avais été en contact avec des ‘hassidiques breslev depuis seulement quelques années. Cependant, la voix du Rabbi m’appelait depuis bien longtemps déjà…

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