Personne ne doit manquer à l’appel !

Tout le monde se presse pour aller dans la ville que Rabbi Na'hman a choisi pour y vivre les derniers mois de sa vie. Tout le monde veut passer Roch Hachana avec le Rabbi.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.09.23

Tout le monde se presse pour aller dans la ville que Rabbi Na’hman a choisi pour y vivre les derniers mois de sa vie, et pour y être enterré. Tout le monde veut passer Roch Hachana avec le Rabbi.
Chaque année, des milliers de juifs – de tous les horizons – envahissent Ouman : des juifs religieux portant la kippa tricotée, des juifs ‘hassidiques coiffés de leur schtreimel (chapeau de fourrure), des jeunes hommes en jeans et T-shirt qui sont venus dans cette ville ukrainienne après avoir entendu les histoires racontées par leurs amis. Tout le monde se presse pour aller dans la ville que Rabbi Na’hman a choisi pour y vivre les derniers mois de sa vie, et pour y être enterré. Tout le monde veut passer Roch Hachana avec le Rabbi.
La préparation de cet évènement commence bien avant Roch Hachana. Plusieurs semaines avant le départ, les agences de voyage rendent public les horaires de départ, les modalités d’inscription, etc. Les pères avec leurs fils, les amis qui se retrouvent après une séparation de longue date, tous se bousculent pour être certains d’avoir une place et de pouvoir se trouver aux côtés de Rabbi Na’hman de Breslev pendant Roch Hachana. Tandis que le jour du grand départ se précise, les préparations deviennent mouvementées : valises qui débordent de victuailles, derniers achats indispensables, vérifications du passeport, du visa, etc. L’excitation est à son comble.
Qu’est ce qui pousse des milliers d’hommes du monde entier à aller à Ouman ? Qu’est-ce qui peut bien attirer tous ces juifs à se retrouver – le jour de roch hachana – dans cette ville isolée de la campagne ukrainienne, située entre Kiev et Odessa ?
C’est l’appel du clairon du Rabbi – il y a plus de deux cents ans – qui les motive à se rassembler. “Personne ne doit manquer à l’appel !” Dans le discours qu’il fit lors du dernier Roch Hachana de sa vie, Rabbi Na’hman mit l’accent sur l’importance de “son” Roch Hachana et il mit en garde ses ‘hassidim et ses élèves : “Quiconque se considère comme un de mes sympathisants et prête attention à ce que je dis, doit venir me voir lors de Roch Hachana, sans exception ! Quiconque aura le privilège d’être avec moi pendant Roch Hachana pourra être content, très content.”
L’élève le plus proche de Rabbi Na’hman – celui qui nous a ouvert son chemin spirituel – était Rabbi Natan. Il écrit : “Les ‘hassidim avaient compris de ces derniers mots prononcés avant Roch Hachana, que le Rabbi voulait que nous venions le voir, même après sa mort, sur sa tombe à Ouman.” De fait, le voyage sur la tombe de Rabbi Na’hman à Roch Hachana devint rapidement une pierre angulaire dans la ‘hassidouth breslev. Depuis quelques années, ce ne sont plus seulement les plus fidèles des breslevers qui se rendent à Ouman, mais également des juifs qui proviennent de milieux très différents.
Le désir de suivre le conseil du Rabbi attire tout le monde à Ouman. Tout le monde veut commencer la nouvelle année d’un bon pied, purifier son âme et se rapprocher de D.ieu. Rabbi Natan – en s’inspirant du discours du dernier Roch Hachana de Rabbi Na’hman a écrit : “Des mots saints et merveilleusement doux que le Rabbi nous a dit, nous apprenions – une fois de plus – l’importance de l’obligation d’aller lui rendre visite lors de Roch Hachana. Nous savions déjà cela ; cependant, en tenant compte du temps qu’il a passé ce jour-là à nous parler de ce sujet – avec ses gestes et ses mouvements inimitables – nous avions compris encore mieux l’aspect vital que revêtait cette visite spéciale. Il est impossible de communiquer par écrit ce que nous ressentions à cet instant. Cependant, une chose est claire : nous avons compris que le Rabbi désirait au plus haut point que nous soyons avec lui chaque année – même après sa mort – à Ouman pour Roch Hachana. Il n’existe rien de plus grand que cela.”
Le monde entier se rassemblera et viendra sur ta tombe
Chaque année – à l’approche de Roch Hachana – ce qui se passe à l’aéroport de Tel-Aviv en Israël est émouvant. Les voyageurs qui sont sur le point de partir – accompagnés par ceux qui ne peuvent pas être du voyage – créent une véritable ambiance de rassemblement national. Les agences de voyage ouvrent des stands spécifiquement pour l’occasion et pour faire face à cet afflux extraordinaire de voyageurs ; la vérification des visas, la remise des billets d’avion aux retardataires, les valises remplies à craquer… Tout semble irréel ; pourtant, tout ce passe le plus souvent sans encombre. Un véritable miracle chaque année!
Le visage des personnes présentes dans l’aéroport révèle une grande joie, d’une ampleur qui dépasse celle qui est habituelle pour les départs. De fait, le bonheur est tel qu’à l’occasion, des groupes se forment spontanément et des chants se font entendre : “Ouman, Ouman à Roch Hachana…” Les personnes qui semblaient réticentes finissent par rejoindre les rangs de ceux dont la joie est trop grande pour être contenue. Tout ce beau monde passe les contrôles habituels des départs en avion, et le personnel de sécurité semble souvent se retenir pour ne pas se mêler aux joyeux voyageurs. Quelque soit la destination de leur vol – Kiev, Odessa, etc. – tous formeront une rivière humaine qui remontera à sa source : la tombe sainte du Tsadik, Rabbi Na’hman à Ouman.
Pour certains voyageurs, il s’agit du premier voyage à Ouman ; pour d’autres, il s’agit du vingtième ! Ceux qui viennent à Ouman depuis de nombreuses années se souviennent qu’il y a encore pas très longtemps, voyager à Ouman relevait d’une certaine dose de sacrifice de soi-même. Jusqu’à la fin des années quatre-vingt, les communistes étaient au pouvoir et approcher la tombe de Rabbi Na’hman n’était pas dénué de tout danger. Les breslovers étaient obligés de venir en nombre restreint afin de ne pas éveiller la méfiance des forces de l’ordre ; dans le cas contraire, c’était une peine d’emprisonnement certaine ! Depuis la chute du mur de Berlin – en 1989 – les vols directs entre Israël et l’Ukraine son devenus une réalité très appréciée par les breslevers. Chaque année, le nombre des vols entre Tel-Aviv et Kiev ne cesse d’augmenter. Dans tous les cas, même les personnes qui se souviennent de leur voyage héroïque d’antan, partagent un enthousiasme égal à celui de ceux qui partent pour la première fois. Tous partagent un sentiment difficile à décrire : l’impression d’aller à un rendez-vous unique et privé avec Rabbi Na’hman, comme si cela était leur premier rendez-vous.
Attachez vos ceintures !
Lorsque les voyageurs ont trouvé leur place dans l’avion – et que le pilote lance l’inévitable : “Attachez vos ceintures !” – tous ont entrepris quelque chose qu’ils n’oublieront jamais. Tandis que l’avion grimpe de plus en plus haut, tout ce qui fait notre monde devient de plus en plus minuscule. “Tu es grand et Tu fais des merveilles ; Toi seul, Tu es D-ieu.” (Psaumes 86:10) Tout le monde dit au revoir à la Terre d’Israël – pour quelques jours seulement – en espérant la retrouver dans un état spirituel plus élevé au retour.
Avec une excitation à son comble, les nouveaux et les anciens arrivent finalement à Ouman. Chacun amène ses valises dans l’appartement loué pour l’occasion, et tous se ruent sur le kever (tombe) de Rabbi Na’hman. C’est à cet endroit qu’ils “rencontreront” le Rabbi. De la sorte, ils rempliront également une autre volonté du Rabbi.
Rabbi Na’hman, z.ts.l. demanda un jour à deux de ses disciples de venir le voir. Rav Aharon de Breslev et Rav Naftali de Nemerov servirent de témoins aux Rabbi qui leur déclara : “Soyez les témoins de ce que je m’apprête à dire. Lorsque mes jours seront terminés et que j’aurai quitté ce monde, j’intercèderai en faveur de chaque personne qui viendra sur ma tombe, dira le Tiqoun HaKlali (dix chapitres spécifiques des Psaumes) et donnera une pièce de monnaie pour la charité. Peu importe la gravité des péchés de cette personne, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la sauver, même si je dois parcourir la totalité de la création, dans toute sa largueur et dans toute sa longueur. Je nettoierai cette personne et je la protègerai… S’il le faut, je la tirerai par ses peyoth (les boucles de cheveux typiques des ‘hassidiques) et je la ferai sortir de guehinom (l’enfer). Je suis convaincu de tout ce que je dis. Cependant, je suis encore plus convaincu de cela, plus que tout le reste ; ces psaumes représentent une aide, une grande aide.” “Ceci est le Tiqoun HaKlali, le remède général. Chaque péché possède son remède individuel, mais le Tiqoun HaKlali est le remède général.”
L’unité et l’amour dont font preuve tous les juifs qui se trouvent à Ouman sont une source importante d’inspiration. Chaque jour – et chaque nuit – ce sont des centaines de juifs qui prient ; les larmes coulent, les coeurs sont brisés, les cris se font entendre. À Roch Hachana, après la prière, tous se réunissent pour les repas de fête. Les danses et les chansons se terminent plus tard, beaucoup plus tard, aux petites heures du matin.
Pour quelle raison tout cela se passe-t-il à Ouman ?
Lorsque Rabbi Na’hman alla vivre à Ouman, un des habitants de la ville vint le voir afin de le bénir ; il souhaita au Rabbi de vivre de nombreuses années à Ouman, il loua sa nouvelle maison et il lui dit que l’air de la ville était bon pour sa santé. De fait, Rabbi Na’hman était déjà gravement malade lorsqu’il s’installa à Ouman (il y mourut seulement six mois plus tard). Rabbi Na’hman montra la fenêtre du doigt et s’exclama : “Avez-vous remarqué la beauté du jardin que l’on peut voir de la fenêtre ?” L’homme pensa que le Rabbi faisait référence au jardin qui se trouvait juste devant la maison. Cependant, Rabbi Na’hman lui expliqua qu’il faisait référence au cimetière qu’on voyait à quelques dizaines de mètres de la fenêtre. “C’est de ce jardin dont je parle. Vous n’avez pas la moindre idée de la grande sainteté du cimetière de votre ville ; plusieurs dizaines de milliers de personnes saintes y sont enterrées grâce à la grande sanctification du Nom de D-ieu qui prit place ici.”
En 5521 (1761), le despote Gante vint à Ouman ; il plaça une statue dans la synagogue de la ville et annonça : “Quiconque désire vivre doit se pencher devant cette statue !” Des milliers de juifs qui vivaient à cette époque à Ouman, pas un seul ne céda. Tous – absolument tous – préférèrent abandonner leur vie dans ce monde temporel pour gagner la vie éternelle dans le monde à venir. C’est à cette grande sanctification du Nom de D-ieu que pensait Rabbi Na’hman. Pendant trois jours et trois nuits, les barbares ravagèrent la ville d’Ouman et tuèrent 30 000 juifs.
Ouman était une ville réputée parmi les grands leaders juifs de cette époque. C’est dans cette ville que Rabbi Na’hman demanda à être enterré, plusieurs années avant de mourir. “Personne ne connaît la grande sainteté de ce cimetière” disait le Rabbi.
Depuis bientôt deux cents ans, une multitude de juifs sont allés à Ouman pour rendre visite à la tombe de Rabbi Na’hman. Arrivés à destination, tous ces juifs sentent un lien très fort qui s’opère entre leur âme et le tsadik. Les mots n’existent pas pour décrire avec fidélité ce lien unique. Dans tous les cas, tous savent que c’est leur présence sur la tombe du Rabbi qui leur permet de ressentir ce qu’ils n’avaient jamais ressenti auparavant.
C’est sans doute pour cette raison qu’à Ouman, vous entendrez souvent : “Quiconque n’est pas encore venu ici, viendra. Quiconque est venu, n’oubliera jamais !”
Rabbi Na’hman le disait lui-même : “Mon Roch Hachana est plus grand que tout ce qui existe…”

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