Le puiseur d’eau – Nitsavim

Lorsque la femme du puiseur d'eau ouvrit la porte de sa maison, Rav Michel se présenta et dit : “Je suis venu transmettre les amitiés du Ba'al Chem Tov à votre mari.”

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le Ba'al Chem Tov

Posté sur 06.04.21

“Vous êtes places aujourd'hui, vous tous, en présence de l'Éternel, votre D-ieu…. depuis le fendeur de bois jusqu'au puiseur d'eau.” (Deutéronome 29:7).

 
Une requête particulière
 
Rav Michel Ye'hiel de Zolotchov était particulièrement heureux : il avait obtenu un entretien privé avec son Rabbi, le Saint Ba'al Chem Tov. Lors de cet entretien, Rav Michel demanda : “Rabbi, je vous prie de me donner une bénédiction afin que je me renforce dans mon service à D-ieu.”
 
Le Ba'al Chem Tov lui donna la bénédiction qu'il avait demandée et lui suggéra d'aller rendre visite au puiseur d'eau de la ville de Zolotchov lorsqu'il retournerait chez lui. Le Ba'al Chem Tov lui dit également de transmettre ses plus cordiales amitiés au puiseur d'eau. Évidement, Rav Michel était rempli de joie de satisfaire la demande du Tsadiq, même si ce qu'on lui demandait semblait anodin.
 
Pendant son voyage de retour vers Zolotchov, il commença à réfléchir à ce que lui avait demandé le Ba'al Chem Tov. “Ce puiseur d'eau ne peut pas être une simple juif. [Le plus souvent, les puiseurs d'eau étaient des personnes d'une pauvreté extrême et dont la situation difficile les obligeait à s'assurer que le tonneau qui se trouvait devant chaque maison des villages juifs était rempli d'eau. Hiver comme été, les puiseurs d'eau devaient assurer leur travail exténuant.] Si le Ba'al Chem Tov m'a demandé de lui transmettre ses plus cordiales amitiés, c'est qu'il doit être un Tsadiq nistar (un Juste caché).”
 
Dès son arrivée dans la ville de Zolotchov, Rav Michel se renseigna pour connaître le lieu où habitait le puiseur d'eau et il alla directement lui rendre visite.
 
Lorsque la femme du puiseur d'eau ouvrit la porte de sa maison, Rav Michel se présenta et dit : “Je suis venu transmettre les amitiés du Ba'al Chem Tov à votre mari.” Il expliqua à la femme qu'il revenait d'une visite chez le Rabbi et que celui-ci lui avait demandé de se rendre chez son mari, le porteur d'eau de la ville, afin de lui faire part de son message d'amitié. 
 
“Il ne se trouve pas ici maintenant, mais il est supposé rentrer d'ici peu de temps,” la femme du puiseur d'eau informa Rav Michel. “Vous semblez très fatigués de votre voyage,” continua-t-elle ; “Désirez-vous entrer quelques instants ? Si vous le voulez, je peux vous servir une boisson fraîche.”
 
Rav Michel entra dans la maison familiale. Quelques instants passèrent et il se mit à penser. “Ce que je vois est surprenant ; il y a longtemps qu'il ne m'avait pas été donné de voir une maison délabrée à ce point. Il n'y a presque aucun meuble pour remplir les pièces ; de plus, les enfants sont tellement maigres ! Et leurs vêtements : ce qu'ils portent ressemble plus à des loques qu'à des vêtements.”
 
Un repas de fête inhabituel   

Plusieurs minutes passèrent et on entendit le puiseur d'eau ouvrir la porte de sa maison. Sa joie était à son comble lorsqu'il apprit que le Ba'al Chem Tov lui transmettait ses amitiés. Immédiatement, il s'adressa à sa femme en lui disant : “S'il te plaît, prépare immédiatement un repas succulent en l'honneur de notre invité. Ceci est une occasion spéciale pour nous ! Ce n'est pas tous les jours qu'une personne reçoit les amitiés personnelles du saint Ba'al Chem Tov.”

 
La femme commença les préparatifs d'un véritable repas de fête. Pendant ce temps, Rav Michel partagea avec le puiseur d'eau quelques-uns des enseignements de Tora du Ba'al Chem Tov qu'il avait entendu lors de son séjour dans la ville du grand Sage, Medzibouz.
 
Une heure passa et la femme surgit de la cuisine en appelant son mari et Rav Michel : le repas avait été servi à la table du salon. Lorsque le puiseur d'eau s'assit à table en compagnie de son invité, on leur servit deux petits pains et un petit poisson pour chacun.
  
Avant que Rav Michel ait eu le temps de porter un morceau de pain à sa bouche, il entendit les enfants chuchotaient entre eux : “Peut être qu'il nous laissera un petit morceau. Après tout, un invité n'est pas supposé manger tout ce qu'on lui sert. S'il ne finit pas tout le poisson, nous allons nous régaler !” Rav Michel se sentit être envahi par un sentiment de culpabilité à l'égard de ces enfants.
La tension était si intense en son for intérieur qu'il avait peine à ouvrir la bouche pour manger. Il pensait : “Quels pauvres enfants ! Quelle famille en détresse ! Ceci n'est pas une façon décente de vivre.” Sa peine était réelle et il commença à couler des larmes sur ses joues.
 
“Pour quelle raison pleurez-vous ?” demanda le puiseur d'eau à son invité.
 
“Je suis désolé de constater la pauvreté innommable dans laquelle vous vivez. Vous-mêmes et votre famille devez souffrir horriblement de cette situation” répondit Rav Michel.
 
“Notre situation n'est pas aussi difficile que vous pourriez le croire,” répondit le puiseur d'eau de Zolotchov. “Permettez-moi de vous expliquer cela à l'aide d'une parabole.”
 
Un homme riche mariait sa fille. Il avait invité tous les habitants de la ville au mariage. Étant riche, le père n'épargna aucune dépense pour les préparations de la fête. Tout le monde, et plus particulièrement les pauvres de la ville, attendaient avec impatience le jour du mariage. Lorsque la date arriva, pas une seule personne ne manqua pour partager la joie de l'homme riche et prendre par au dîner somptueux qui devait y être servi. Avant la cérémonie de la 'houpa (dais nuptial), les danses furent sans nombre.
 
Au moment où la jeune mariée se dirigeait vers la 'houpa, accompagnée par ses parents, elle s'évanouit et tomba à terre. Malgré tous les efforts qu'on déploya pour la ranimer, rien n'y fit. Les invités, remplis de tristesse, commencèrent à quitter la salle de réception.
 
En même temps, quelques unes des personnes pauvres de la ville s'assirent aux tables sur lesquelles la nourriture avait été posée et entamèrent le repas qu'elles avaient attendu depuis plusieurs semaines. Ces pauvres réfléchissaient ainsi : “Évidemment que nous nous sentons très peinés par le cours des évènements et le drame de cet homme riche et de sa famille. Cependant, pour quelle raison toute cette nourriture devrait-elle être jetée ?”
 
Les autres pauvres de la ville, qui avaient également attendu ce repas délicieux depuis longtemps, ne se joignirent pas à leurs amis. Voici ce qu'ils pensaient : “Il n'est tout simplement pas adéquat de s'asseoir et de commencer à manger pendant que notre hôte ressent une très grande douleur.”
 
“Et ceci est exactement la façon dont je considère ma vie,“ expliqua le puiseur d'eau de Zolotchov.“ Le mariage représente le Beith HaMiqdach (Temple) de Jérusalem où tous les juifs étaient réunis, au moins trois par an, afin de célébrer leur joie avec leur hôte : D-ieu. Quant à moi, je suis une des personnes pauvres dont l'âme est sensible à la peine du Maître de l'univers, la destruction de Son Temple (en l'an 70 de notre ère). Ainsi, je ne parviens pas partager la joie de ceux qui prennent plaisir au monde physique ; comment pourrais-je tandis que D-ieu porte encore le deuil de la destruction du Temple et de l'exil de Son peuple ?”
 
* * * * *
 
Extrait du livre “Le pilier de prière” – Le Ba'al Chem Tov à propos de la prière         
    
 
Lorsqu'une personne se lève chaque matin, elle est une nouvelle création, tel qu'il est écrit : “Elles se renouvellent chaque matin” (Lamentations 3:23). Si les premières paroles que nous prononçons sont banales, et à plus forte raison si elles sont interdites [comme le sont les grossièretés, le commérage ou la calomnie], tout ce que nous dirons par la suite sera influencé par elles, même nos prières et notre étude de la Tora. Cela s'explique par le fait que de la même manière que le discours suit la pensée, le deuxième mot suit le premier.
 
 
Nous remercions la Fondation du Baal Shem Tov pour son aide précieuse. Afin d'en savoir plus sur le Baal Shem Tov, nous vous invitons à visiter le site Internet de la Fondation : http://www.baalshemtov.com/

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