Astrologie et Expiation

« Ce n’est pas dans le ciel… » (Deutéronome 30:12).
Ma propre naïveté m’étonnera toujours. Récemment, une famille très pratiquante de l'une des communautés ultra-orthodoxes de la région de New York est venue en Israël. Ils m’ont demandé mon avis sur le fait de consulter une certaine voyante et astrologue de Tel Aviv, particulièrement réputée pour prédire des évènements futurs, en particulier les problèmes. Puisque je n’ai aucun contact avec quel qu’astrologue ou voyant que ce soit, je ne pouvais pas exprimer d’opinion. Mais ils insistèrent. Je leur répondis donc dit qu'il y avait beaucoup de grands Tsadikim en Israël qu’ils pouvaient voir durant leur séjour, et dont les bénédictions étaient comme de l'argent à la banque. Cela ne les satisfit pas ; ils insistèrent pour payer deux-cents dollars cash, afin de savoir ce que les étoiles leur réservaient. La voyante de Tel-Aviv dit à la famille que la mère allait bientôt se casser la jambe dès leur retour en Amérique. La prédiction était exacte ; quelques jours après leur arrivée à l'aéroport Kennedy, la mère avait cassé sa jambe.

La Providence Divine d’Hachem est incroyable. Quelques jours plus tard, une personne nouvellement pratiquante me raconta innocemment son passé. L’homme mentionna avoir fréquenté une certaine voyante et astrologue de Tel Aviv, qui avait une réputation exceptionnelle pour prédire l'avenir – il s’avéra que c’était la même femme que la famille de New York avait vue. Sans que je le questionne, il me dit que la voyante en question semblait être traditionnaliste, mais qu'elle ne couvrait pas ses cheveux et ne s’habillait pas avec pudeur. Ce fut la grande révélation. Si elle ne s’habillait pas avec pudeur, il était tout à fait clair que ses pouvoirs – aussi précis soient-ils – ne venaient pas de la sainteté.

Beaucoup de gens font l'erreur de penser qu'ils sont sous l'influence des étoiles. Pourtant, une personne qui a la emouna et se repose sur la prière et la Providence d’Hachem est bien au-dessus des étoiles, comme Hachem le dit à Abraham. En outre, nos sages enseignent que le peuple juif est au-dessus de l'influence des astres, quand il s’accroche à Hachem, qui est Lui-même au-dessus des astres. Même dans ce cas, il faut un grand mérite spirituel pour renverser quelque chose qui est décrété dans les étoiles.

Qu’est-ce qui peut renverser un décret sévère mentionné dans l'horoscope d'une personne ? Nos Sages nous disent que c'est la emouna et la Téchouva dont la personne se renforce elle-même les jours de Roch Hachana et de Yom Kippour.

Le saint H’atam Sofer, de mémoire bénie, exprime ce principe dans une explication très révélatrice concernant notre passage : « Ce n’est pas dans le ciel… ». Il dit que le sort d'une personne ne dépend pas de l'astrologie, c’est-à-dire des étoiles dans le ciel. Il cite un Midrash qui explique que le pouvoir de l'expiation de Yom Kippour – le jour du Grand Pardon – vient de la journée elle-même, puisqu’Hachem a instillé dans le dixième jour de Tichri un pouvoir unique capable de nettoyer une personne de son pêché, à condition qu’elle ait fait téchouva, comme nos sages le disent à la fin du Traité Yoma.

Pourtant, si le pouvoir de l'expiation dépendait d'une constellation particulière, ou de la position des constellations telles qu'elles apparaissent un jour par an, alors Yom Kippour devrait tomber ce jour-là, chaque année. Mais ce n’est pas le cas, nous dit le H’atam Sofer. Le jour de Yom Kippour le plus tôt et le plus tard peuvent être à un mois ou plus d’écart, lorsque les cartes stellaires sont totalement différentes.

C’est Hachem qui donne au jour son pouvoir, pas les étoiles.

De plus, la Guemara nous dit à plusieurs endroits qu’Hachem donne un pouvoir énorme à la Cour rabbinique sur terre, car une fois de plus, « Ce n’est pas dans le ciel… ». Le H’atam Sofer raconte l'histoire de la Guemara d'un tribunal rabbinique qui a béni la nouvelle lune un jour trop tôt. Selon leur calcul, Yom Kippour est tombé un jour en avance. Les personnes relevant de la compétence de la cour rabbinique ont tous jeûné un jour à l'avance, selon ce que leurs rabbins avaient dit. Hachem a accepté leur jeûne, leurs prières et leur expiation. Nous le voyons bien, ce n’est vraiment pas dans le ciel. Au contraire, notre avenir dépend de notre Téchouva.

Soyez bénis d’une merveilleuse inscription dans le livre de la vie, une vie longue et heureuse, et une merveilleuse nouvelle année !

Traduit par Carine Rivka Illouz