Répondre Amen – Ha’azinou

Sache que je n’ai jamais commis aucune faute. Une seule fois, mon fils, quand il était petit, a dit une bénédiction sur le pain, je l’ai entendue et je n’ai pas répondu Amen.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Je proclame le Nom d'Hachem, rendez hommage à notre D.” (Deutéronome 32:3).

Rachi explique : “Quand je proclamerai le Nom d'Hachem, vous, rendez hommage à notre D. et bénissez Son Nom.” C’est ce qui figure dans le Choul’han 'Aroukh (Ora’h ‘Haïm 216, 2) : celui qui entend un juif dire une bénédiction, même s’il n’est pas tenu à cette même bénédiction, doit y répondre Amen. Il n’y a pas de différence si celui qui dit la bénédiction est un adulte qui doit ob­server les mitswoth ou un enfant qui n’est pas encore bar mitswa, comme nous le voyons de l’histoire suivante, citée dans les livres.
 
Avant que le gaon Rabbi Mordekhaï Yaffé zatsal, auteur du livre “Levouchim”, ait pris la rabbanouth de la ville de Pozna, Pologne, il partit à Venise chez Rabbi Yits'haq Abouab le Sé­pharadi zatsal, pour étudier chez lui pendant trois mois.
 
Un jour, alors qu’il était chez Rabbi Abouab, un petit enfant, qui était le fils de Rabbi Yitz’haq, dit sur un fruit la bénédiction “boré péri haets” à haute voix, et toute la famille dit “Amen”, à l’exception de Rabbi Mordekhaï, qui était plongé dans son étude, et sans mauvaise intention, ne répondit rien.
 
Rabbi Abouab se fâcha très fort contre lui, au point qu’il lui fit extrêmement honte et le chassa de chez lui !
 
Rabbi Modekhaï Yaffé attendit trente jours, comme on doit le faire quand un Rav repousse son élève, ensuite il vint chez Rabbi Abouab et se mit à lui demander pardon et il demanda quelle faute il avait donc commise, et pourquoi il était si en colère.
 
Celui-ci lui répondit : “Je t’aimais beaucoup, d’un amour désintéressé, mais sache que tu avais mérité la mort du Ciel quand tu n’as pas répondu Amen à la bénédiction de l’enfant. Cet éloignement était pour toi un rachat pour le grand mal qui a été commis par le fait que tu n’aies pas répondu Amen. Je te le pardonne, à condition que partout et dans toute communauté où tu iras, tu raconteras l’ampleur de la faute et le mal provoqué par celui qui ne répond pas Amen à la bénédiction qu’il entend, et que tu racontes aussi l’histoire terrible que je vais te rapporter à ce propos.
 
Une histoire vraie
 
En Espagne, il y avait avant l’expulsion de grandes communautés une grande ville où se trouvait le roi qui a voulu en chasser les juifs plusieurs fois. Dans cette ville il y avait un Av Beith Din qui était très pieux et humble et plaisait toujours au roi. À chaque fois que le roi édictait un mauvais décret, il l’annulait.
 
Un jour, le roi se fâcha contre les juifs et ordonna de les expulser. Les notables de la communauté allèrent trouver le Rav et lui demandèrent d’aller avec eux chez le roi pour le supplier d’annuler le mauvais décret contre les juifs.
 
Le Rav leur dit qu’il voulait prier min’ha avant d’aller chez le roi, car le commencement de la sagesse est la crainte du Ciel. Mais les délégués de la communauté insistèrent en lui disant : “C’est une grande mitswa pour sauver toute la communauté, et en ce moment est un moment propice devant le roi, vous prierez ensuite.” Il se laissa convaincre et ils partirent immédiatement chez le roi.
 
Quand le roi le vit, il lui plut, il s’empressa à sa rencontre et l’embrassa chaleureusement. Le Rav était certain qu’il pourrait encore cette fois-ci annuler le décret, et il se mit à parler avec le roi de choses diverses. Pendant ce temps-là arriva un prêtre venu des domaines lointains du roi, il tomba aux pieds du roi et le bénit longuement dans une langue que le Rav ne comprenait pas.
 
Quand le Rav vit que le prêtre n’en finissait plus et qu’entre temps le moment de min’ha allait passer, il alla dans un coin pour prier min’ha. Il croyait qu’il aurait le temps de finir sa prière avant que le prêtre ait terminé de parler au roi, mais au milieu de la prière le prêtre se releva et ordonna à tous ceux qui se trouvaient dans la maison du roi de répondre Amen à la bénédiction qu’il avait donnée au roi, pour qu’elle s’accomplisse, et tout le monde répondit Amen. Le Rav, qui ne comprit pas ce qu’il avait dit, ne répondit pas Amen, d’autant qu’il ne voulait pas s’interrompre au milieu de sa prière.
 
Ensuite, le prêtre demanda à tous ceux qui étaient présents dans la maison du roi si tout le monde avait répondu Amen à sa bénédiction, et ils répondirent que oui. Le prêtre demanda encore si le juif avait aussi répondu Amen à sa bénédiction, et on lui répondit : Non. Quand le prêtre entendit cela, il s’arracha les cheveux, poussa un grand cri et dit qu’à cause de ce juif, sa bénédiction ne se réaliserait pas.
 
Quand le roi entendit les paroles du prêtre, il se mit très en colère contre le juif et son cœur devint cruel envers lui. Il ordonna immédiatement à ses serviteurs de tuer le Rav en le coupant en morceaux. C’est ce que firent les serviteurs, ils le firent mourir dans d’atroces souffrances, ensuite le roi expulsa les juifs de son pays.
 
Dans cette ville vivait un autre homme pieux, l’ami du saint qui avait été tué. Pendant toute sa vie, il chercha à savoir ce qui avait provoqué une si grande colère contre son ami, et pourquoi il avait été tué alors qu’il était envoyé pour la mitswa de sauver toute la communauté d’Israël d’un mauvais décret.
 
Cet homme jeûna, pleura et pria qu’on lui enseigne du Ciel pour quelle faute son ami avait encouru une mort aussi terrible.
 
Il s’isolait dans une pièce spéciale, déplorant la mort de son ami, jusqu’à ce qu’un jour celui-ci lui apparut pendant qu’il était ainsi isolé. Il trembla de tous ses membres en le voyant. L’ami tué lui dit : “Ne crains rien !” Et son ami lui demanda pourquoi Hachem l’avait traité ainsi, et quelle était cette grande colère qui s’était abattue sur lui.
 
Voici ce qu’il lui répondit :
 
Sache que je n’ai jamais commis aucune faute. Une seule fois, mon fils, quand il était petit, a dit une bénédiction sur le pain, je l’ai entendue et je n’ai pas répondu Amen. Le Saint béni soit-Il a patienté jusque là. Quand je me suis tenu devant un roi de chair et de sang et que je n’ai pas répondu à sa bénédiction, le roi a été pris d’une grande colère et à ce moment-là la “midath hadin ” (l'aspect strict de la loi) s’est éveillée contre moi, parce que je n’avais pas répondu Amen à la bénédiction que mon fils avait prononcée pour le Roi des rois, le Saint béni soit-Il, et on m’a jugé passible de mourir de cette terrible mort.
 
C’est pourquoi, continua le défunt, tu raconteras cette histoire à ton fils, à ton petit-fils et à tout le monde, pour qu’ils fassent attention à répondre Amen. Puis il disparut.
 
Quand le Rav Abouab eut raconté cette histoire au gaon Rabbi Mordekhaï Yaffé, auteur de “Levouchim”, il lui dit de répandre cette histoire en public et de la proclamer au moins une fois par mois, pour annoncer à tous quel est le châtiment de ceux qui ne répondent pas Amen à la bénédiction d’un enfant, à plus forte raison à la synagogue quand le chalia’h tsibour dit la prière du chemonè esré et le Qadich.

Extrait de “La voie à suivre”, reproduit avec l'aimable autorisation des Institutions Hevrat Pinto.

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