Une étincelle de Moché se trouve dans chaque juif

La tsédakah et l’étude de la Torah modifient la nature de l’homme, qui est alors en mesure de triompher du mauvais penchant/Amalek, par le mérite de Moïse, serviteur de Dieu.

3 Temps de lecture

le Rav David Hanania Pinto

Posté sur 17.03.21

L’auteur de Beth Israël cite le Talmud (Kidouchine 38a) selon lequel Moïse qui aimait tant ses frères et se dévouait littéralement pour eux, est né et mort le 7 Adar. Au cours de ce mois, l’homme peut se lier à l’âme de Moïse, car, nous l’avons vu à plusieurs reprises, son âme comprend celle de tout le Peuple juif (Chir HaChirim Rabah 1:64). Il explique que le Talmud ne mentionne pas: mi chéba, dès que vient (Adar, on doit redoubler de joie), mais mi chénikhnas, dès qu’entre Adar, pour indiquer que l’homme doit lui-même s’introduire dans ce mois: il sera alors comblé de joie.

On peut dire que mi chénikhnas ou Moché nikhnas, la force de Moché s’introduit dans Adar, et son grand mérite suscite un éveil spirituel dans le monde. Comme nous l’avons vu, le mois d’Adar est celui de l’unité, incarnée par Moïse qui est né et mort le même jour. Haman prétendait qu’«il est une nation dispersée, disséminée parmi les autres nations» (Esther 3:8): Le mécréant savait que la mort de notre pasteur fidèle était au mois d’Adar, il estimait que du fait que les Juifs n’étaient pas unis (mais «dispersés»), la force de Moché ne les imprégnait pas, et que ne recevant pas un éveil spirituel d’en haut, ils ne pouvaient pas servir l’Eternel en redoublant de joie. Mais Haman avait mal vu les choses: le Juif qui fait téchouvah ressemble à un bébé qui vient de naître (Yoma 86b) et n’a jamais péché. Dès que les Juifs de l’époque se repentirent, ils furent imprégnés par la force de Moïse; l’éveil spirituel d’en bas engendre celui d’en haut, et ils furent en mesure de redoubler de joie, joie qu’on leur octroyait d’en haut.

Moïse n’éprouva pas de difficultés dans la construction des chérubins (tout d’une pièce), parce que les chérubins incarnent l’amour entre l’homme et son prochain: leurs visages étaient tournés l’un vers l’autre. Moïse savait que la Torah ne subsiste chez l’homme que lorsqu’il constitue un sanctuaire pour elle, que lorsqu’il aime son prochain, comme les chérubins qui formaient une seule pièce avec le couvercle de l’Arche sainte… Il éprouva en revanche des difficultés pour la construction du candélabre, qui fait allusion à l’abondance spirituelle qui provient du Saint, béni soit-Il… D’autre part, les chérubins étaient visibles aux yeux de tous, tandis que les Tables de la Loi étaient cachées dans l’Arche sainte. En d’autres termes, contrairement aux connaissances de la Torah qu’on peut cacher, l’amour que l’on porte à autrui doit être visible, concret, et c’est la seule façon de préserver la Torah qu’on étudie.

Quant à la pièce d’un demi-chéquel de feu que Dieu montra à Moïse (Tan’houma, Ki Tissa 9), on peut se demander pourquoi Moïse éprouva des difficultés à la concevoir. Qui ne connaît pas la forme d’une pièce d’argent? C’est que Moïse craignait que les enfants d’Israël aient des difficultés financières et n’offrent pas leur don d’un coeur pur.

Le Saint, béni soit-Il, lui montra alors une pièce de feu, et comme on le sait, il n’est de feu que la Torah (Mekhilta, Yithro 19:18), et quand on s’engage dans l’étude de la Torah «l’un encourage et aide l’autre» (Isaïe 41:6). Les deux demi-pièces en formeront une seule, et s’il reste une demi-pièce, Dieu l’achèvera personnellement par sa demi-pièce de feu.

Le terme matbéa’ (pièce), indique qu’il est mitéva’, de la nature de l’homme, de veiller jalousement à son argent. Mais l’étude de la Torah, qui a été donnée à l’issue de quarante (mem) jours, modifie radicalement son caractère et sa nature (téva’), et il consacre volontiers son argent et son or à l’accomplissement de mitsvoth et de bonnes actions.

Comme nous l’avons vu, Adar a la même guématria que har (montagne), qui fait allusion au mauvais penchant (Soucah 52a): lorsqu’on y pénètre pour l’anéantir, on est comblé de joie. Nous savons en outre que ce sont essentiellement l’argent, kessef, et le doute safeq, dont la valeur numérique (le kouf et le caf s’interchangent) est égale à celle de Amalek(240) qui refroidissent l’enthousiasme de l’homme à servir son Créateur. L’offrande, la téroumah, qui fait allusion à Torah Mem, permet à l’homme d’accomplir à la perfection le précepte divin de la charité. La tsédakah et l’étude de la Torah modifient la nature de l’homme, qui est alors en mesure de triompher du mauvais penchant/Amalek, par le mérite de Moïse, serviteur de Dieu.
 

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire