Chaque prière reconstruit Jérusalem

La reconstruction de Jérusalem et le retour en Israël ont toujours été un élément clé pour les juifs. Depuis la terrible destruction, quand tout le peuple d’Israël fut témoin de la façon dont Jérusalem et le Saint Temple furent réduis en ruines, et la gloire d’Israël fut changée en cendres, dans les tueries, la destruction et la captivité de l’exil ; depuis, jamais les mots « Si je t’oublie Jérusalem, oublie ma droite » n’ont quitté les pensées et les paroles du peuple d’Israël.

Et malgré un mouvement de renouveau et de retour vers Israël dont nous sommes témoins, il nous faut savoir que nous sommes toujours en exil.

Premièrement, la vraie Jérusalem, c’est-à-dire la vieille ville, n’est pas habitée par des juifs. A part les quelques personnes qui vivent dans le quartier juif, et d’autres rares personnes qui sacrifient leur vie pour vivre entre les murailles et risquent leur vie au quotidien, l’essentiel de la communauté juive est dans la périphérie de Jérusalem, et nombreux sont ceux qui témoignent avoir peur d’aller au Kotel (le mur des lamentations) et surtout de se promener en vieille ville.

La pénurie du logement qui touche des milliers de familles juives souhaitant habiter Jérusalem, est devenue insupportable ces derniers temps. En dehors des prix qui montent en flèche et changent la vie à Jérusalem en une mission de dévouement quotidien, et même pour ceux qui ont les moyens financiers, on ne trouve tout simplement pas d’appartements sur le marché, ni à la vente, ni à la location… Telle est l’intention du Ciel, pour réveiller chacun d’entre nous et qu’on se rappelle que le Saint, Béni soit-Il, n’a pas non plus où résider, et que Lui aussi en souffre. Puisque tout le but de la Création est qu’Hachem puisse résider ici-bas, et tant que Jérusalem n’est pas reconstruite, Il n’a pas d’endroit où faire résider sa présence Divine. Outre Jérusalem, il est une multitude d’autres endroits importants de la terre d’Israël, où Il n’a tout simplement pas Sa place.

Et nous sommes en quelque sorte impuissants face à cette situation, tout ce que nous pouvons faire est d’imiter nos ancêtres et d’implorer Hachem, et par nos cris et nos prières, nous libérons en fait la terre d’Israël, comme il est dit dans les Likoutey Alah’otes :

« Et bien que nous priions et que nous implorions depuis tant d’années pour revenir en Israël, nous en sommes encore loin, mais aucune prière ne se perd, même la plus petite d’entre elles ! Car par chaque cri, par chaque prière, on reconquiert une partie ou un point de la terre d’Israël, jusqu’au jour où tous se ressembleront et nous reviendrons en Israël. Même la personne imparfaite qui n’a pas la force, dans ses cris et dans ses prières, de conquérir un point ou une partie de la Terre d’Israël, même ses prières à elles sont utiles ! »

C’est pourquoi nos sages, de mémoire bénie, ont fixé pour nous de nombreuses « étapes » au fil de la journée, pour que nous nous rappelions de Jérusalem et que nous priions pour elle. Par exemple : dans la prière du matin (dans la bénédiction «… construit Jérusalem » –…בונה ירושלים), et après chaque Amida, nous prions pour la reconstruction du Saint Temple dans le Yehi Ratson. Dans les supplications aussi, on prie beaucoup pour Jérusalem. Après les repas également, nous mentionnons Jérusalem à plusieurs reprises dans le Birkat Amazone, et la nuit, on dit le Tikoun H’atsot, dans lequel on prie et on se lamente pour Jérusalem et le Saint Temple. Et la liste n’est pas finie… Tout cela, nos sages l’ont fait pour multiplier à l’homme juif les occasions de se remémorer que Jérusalem est toujours détruite, et pour qu’il s’éveille à prier de tout son cœur pour sa reconstruction. Et grâce à toutes les prières, nous conquérons une autre partie, puis encore une autre, de la terre d’Israël, jusqu'à la délivrance.

Ainsi, avant tout, nous devons tous nous éveiller à dire ces mêmes prières instaurées par nos sages du fond du cœur, et pas seulement par habitude, à prier profondément et sincèrement pour Jérusalem. Et nous devons nous efforcer de ne pas laisser passer une nuit sans dire le Tikoun H’atsot. Et l’essentiel, en plus de tout cela, c’est que chacun rajoute des prières dans sa propre langue, et implore Hachem quotidiennement pour la reconstruction de Jérusalem. Tout cela, nous devons le faire en gardant à l’esprit que, comme l’a dit Rabbi Natan, chaque petite prière reconquiert une partie de la terre d’Israël.

Il faut aussi savoir que chaque juif qui réside en Israël doit aspirer à vivre à Jérusalem, et ceux qui résident à l’étranger doivent tout faire pour monter vivre en Israël et à Jérusalem. Car plus les gens qui craignent  D.ieu  seront nombreux en terre d’Israël, et en particulier à Jérusalem, plus la sainteté de la terre d’Israël se révèlera, en hâtant avec elle la rédemption finale.

La Guemara (Ketoubot’) apporte une série d’articles qui démontrent sans équivoque, le devoir de chaque juif de vivre en Israël, et la priorité qu’a Jérusalem sur les autres villes d’Israël. Nous citerons quelques-uns de ces enseignements, afin de nous renforcer dans cette voie.

La Guemara nous explique (page ק"י, colonne ב), que si une femme veut vivre à Jérusalem et que son mari n’est pas près à la suivre, elle peut le forcer à divorcer, et il sera même obligé de lui donner la totalité de sa Ketouba. Et même s’ils ont, en dehors de Jérusalem, une belle et grande maison, et qu’ils devront, à Jérusalem, vivre dans la misère, il ne peut pas s’y opposer. Et vice versa : quand le mari veut aller vivre à Jérusalem et que la femme n’est pas d’accord, il peut divorcer d’elle sans Ketouba, même si c’est pour passer d’une belle maison à une pauvre demeure etc.

On en déduit que la Guemara affirme que de vivre à Jérusalem passe avant tout, et l’on doit être prêt à renoncer à tous les conforts pour vivre à Jérusalem.

Concernant la terre d’Israël, la Guemara nous dit : l’homme résidera toujours en Israël, même dans une ville où la plupart des gens sont des idolâtres ; il ne résidera pas à l’étranger, même dans une ville où la majorité des gens sont juifs, car celui qui réside en Israël, est comme quelqu’un qui a un D.ieu, et celui qui réside à l’étranger est comme quelqu’un qui n’a pas de D.ieu, comme il est dit « Vous donner la terre de Canaan pour être votre D.ieu ». C’est-à-dire que pour qu’Hachem soit notre D.ieu, nous devons résider en Israël. Comme l’a dit David « Car on m’a rejeté du territoire de D.ieu. Ce qui signifie, va adorer d’autres dieux. » Mais qui a dit à David d’aller servir d’autres dieux ? Cela vient nous apprendre que toute personne qui réside à l’étranger est comme un idolâtre.

La Guemara rapporte également l’histoire d’un pèlerin qui avait l’habitude de monter régulièrement en Israël, mais qui décéda à l’étranger. Quand on annonça cela à Rabbi Eléazar, il pleura pour lui, parce qu’il était décédé sur une terre impure. On lui répondit : « Mais il a été enterré en Israël ! » Et Rabbi Eléazar dit : la sortie de l’âme à l’étranger ne ressemble en rien à la sortie de l’âme en terre d’Israël !

Dans la même Guemara, on apprend que toute personne enterrée à l’étranger ne mérite pas la résurrection des morts. La Guemara questionne : et qu’en est-il de tous les justes qui y sont enterrés ? Ne pourront-ils pas se relever ? Et elle explique que, pour ces justes, s’ouvriront des tunnels qu’ils emprunteront jusqu’en Israël, où ils se relèveront. La Guemara questionne encore : s’il en est ainsi, pour quelle raison Yaacov et Yosef insistèrent-ils tellement pour qu’on les enterre justement en Israël ? Pourquoi ne se sont-ils pas fiés à ces mêmes tunnels ? La réponse est qu’ils avaient peur de ne pas avoir le mérite de pouvoir les emprunter… Et si Yaacov et Yosef ne s’y fièrent pas, qu’en est-il des gens ordinaires, qui eux, ne peuvent se reposer là-dessus, et doivent tout faire pour habiter en Israël et y être enterrés ?

La Guemara apporte de nombreuses louanges sur la terre d’Israël, comme le fait que même une esclave cananéenne en terre d’Israël a son monde futur assuré, et que toute personne qui parcourt 4 coudées en Israël a son monde futur assuré. En vérité, il y a de quoi être choqué par les écrits de nos sages, qui comparent celui qui réside en étranger à un idolâtre qui n’a pas de part au monde futur etc., et on a tout intérêt à étudier ces passages (de la page ק"י jusqu’à la fin de cette partie), pour y découvrir des notions terribles, et d’autres magnifiques, sur la grandeur du fait de résider en Israël ; que cet article est trop court pour contenir. C’est vrai que c’est une grande peine de voir tous les gens qui vivent à l’étranger, car malgré tout ce que la Guemara rapporte, il y a encore une assimilation terrible, et dans certains endroits, on atteint les 70% !

Donc, chaque lecteur doit se réveiller et réveiller les autres, que chacun prie pour Jérusalem de tout son cœur dans ses prières quotidiennes, et rajoute en plus des prières personnelles pour que Jérusalem soit reconstruite, et qu’on se concentre bien dans la bénédiction « מקבץ נידחי ישראל », c’est-à-dire « qui regroupe les dispersés d’Israël », et que l’on rajoute des prières pour tous nos frères qui vivent à l’étranger pour qu’ils montent en Israël. Comme Il l’a fait en Egypte pour qu’on crie vers Lui et qu’Il nous délivre-, de la même manière, Hachem nous stresse maintenant par tous les évènements et les difficultés que nous éprouvons tous les jours, pour qu’on se réveille et qu’on crie vers Lui, vraiment, jusqu'à ce qu’Il nous délivre.

Comme mentionné ci-dessus dans le texte de Rabbi Natan zal, chaque prière que nous prononçons conquiert une autre parcelle de la terre d’Israël, et lorsque toutes les prières ensemble seront suffisantes pour la délivrance, le Saint Béni soit-Il nous délivrera immédiatement, et nous aurons le mérite de « revenir à Sion avec miséricorde ».

Que par nos prières, nous ayons tous le mérite de voir la délivrance complète de nos jours, Amen.