Chaque créature est mon professeur

Si des fourmis, des souris ou autres créatures viennent visiter votre maison, ne faites pas comme si de rien n’était ! Elles ont un message pour vous.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

Si des fourmis, des souris ou autres créatures viennent visiter votre maison, ne faites pas comme si de rien n’était ! Elles ont un message pour vous. Le Rav Chalom Arouch nous en dit plus sur ces professeurs particuliers qui entrent dans nos vies.

« J’ai appris de tous mes professeurs » a dit le psalmiste d’Israël, le roi David, que son âme repose en paix, et il avait tellement raison. Rabbi Nah’man de Breslev est venu appuyer ses paroles avec le premier cours qu’il nous enseigne dans son livre Likoutey Moara’n : il faut considérer l’esprit qu’il y a dans chaque chose. Chaque détail de notre vie -que ce soit nos rencontres avec les gens, les créatures de D.ieu, les situations auxquelles nous sommes confrontés et autres- de par le fait qu’il renferme une grande sagesse divine, est un formidable outil pour nous aider à nous rapprocher de l’objectif et du but de notre vie, du Créateur et de nous-mêmes.

Les sages ont touché à l’un des plus beaux enseignements qui nous montrent que les leçons les plus instructives de la vie nous sont données par les créatures de D.ieu. On peut trouver une grande partie de ces beaux messages dans le perek shira, qui est une louange de toutes les créatures, et comprendre le message qu’on nous envoie d’en haut.

Prenez la fourmi, par exemple. C’est une ouvrière extraordinaire, travailleuse et assidue, et elle ne touchera jamais, au grand jamais, à une miette appartenant à son amie fourmi. Et parce que les fourmis ne volent pas l’une de l’autre, ou de toute autre créature, et de façon évidente, ne trichent pas non plus, leur présence dans l’espace vital de l’homme est un signe qu’on veut, apparemment, lui faire passer deux messages du ciel ; le premier : vérifie un peu ton niveau de paresse, le second : aurais-tu transgressé l’interdiction de voler ?

La souris, au contraire, prend ce qui ne lui appartient pas, c’est une créature qui vole aussi bien ses amies souris que les hommes, comme pourront en témoigner beaucoup de gens chez qui la souris a élu domicile. Donc, celui qui voit une souris, doit y voir deux allusions du ciel : selon le perek shira, apparemment, l’homme n’accepte pas complètement ce que le ciel lui envoie. Tout d’abord, il ne reçoit pas avec amour ce qui lui arrive et donc, il s’indigne et s’énerve, ce qui augmente les difficultés auxquelles il doit faire face. Ensuite, on lui insinue de se pencher sur le maasser qu’il prélève de ses revenus, tel que la Torah nous l’ordonne.

Les mouches et les moustiques se trouvent en général dans des endroits qui manquent de propreté, leur présence fait allusion à la sainteté personnelle de la personne (kedouchat' abrit). Les chiens aboient sur les gens qui font du lachone ara (commérages). Le lion nous enseigne ce qu’est le courage, les grenouilles, quant à elles, sont un exemple de ténacité, de dévouement et de persévérance. Le Talmud ajoute également qu’on peut apprendre le Chalom bayt (la paix du foyer) des colombes, la pudeur, du chat, et la noblesse, du coq.

Etant donné que chaque créature est le produit de la sagesse divine, comme le dit Rabbi Nah’man de Breslev, on peut trouver dans chacune d’elle, la sagesse divine intérieure par laquelle l’homme peut se rattacher au Créateur. Il dit un jour à ses élèves : « C’est vrai, vous êtes des gens droits et honnêtes, mais je voudrais que vous soyez comme les animaux qui grognent toute la nuit dans les bois. » Ce qui signifiait qu’il voulait qu’ils prient des heures entières, qu’ils appellent le Créateur du plus profond de leur cœur dans l’isolement (la prière personnelle), comme ces animaux qu’on entend dans les bois, des nuits entières.

Rabbi Moché Haim Luzzato – le Ramh’al- enseigne dans son œuvre, La voie des justes, que l’homme doit faire des efforts pour être, au moins, pas pire que les animaux. Les animaux se protègent et évitent de se mettre en colère. Mais l’homme est, la plupart du temps, rapide et téméraire, et il suit ses envies, ses pulsions et ses désirs, même s’ils détruisent de façon évidente son corps et son âme. Beaucoup de ses actes, qui manquent manifestement de sens et de valeur, jusqu'à endommager son âme, sont la cause de gros dégâts sur le long terme. L’animal ne se porte pas atteinte à lui-même, et l’homme, qui ne réussit pas à se protéger, est pire que l’animal.

Les animaux ne sont jamais ingrats. Quand le prophète reproche à l’homme d’être ingrat envers son Créateur, il dit : « Le taureau connait son possesseur, et l’âne, la crèche de son maitre » (Isaïe, Chapitre 1). Cependant, les gens ne parviennent pas à reconnaitre et à apprécier le bien que les autres leur font, et surtout les bontés que le Créateur leur envoie jour et nuit.

Les animaux font les choses avec un but. Elles tuent pour se défendre ou pour se nourrir. Mais les hommes peuvent tuer pour la force, la puissance, le pouvoir, ou toutes sortes de problèmes maladifs dont nous sommes malheureusement témoins. Les humains se servent des passions que le Créateur a implantées en eux pour satisfaire leurs besoins et leurs désirs, en particulier le désir d’adultère, c’est pourquoi ils évitent d’officialiser leurs unions et de se multiplier tel que la Torah nous l’ordonne. Non seulement cela, mais ils n’ont aucun scrupule quant au fait qu’ils détruisent au passage, à cause du désir d’adultère, de nombreuses familles et font échouer de nombreux couples. Les animaux, quant à eux, font usage des passions que le Créateur leur a données pour se reproduire, dans le but de ne pas disparaitre.

Eliahou demanda à Job : « Où est D.ieu, mon Créateur, qui donne lieu à des chants joyeux pendant la nuit, qui nous instruit de préférence aux animaux de la terre et nous éclaire plutôt que les oiseaux du ciel ? » (Job, Chapitre 35, verset 11). Nous devons chercher à atteindre la sagesse à l’intérieur de chaque chose, de chaque créature que D.ieu a créé, afin d’apprendre ce qui les caractérise. L’auteur des « tikouney aZohar » nous dit que lorsque les sages entendaient les cris des corbeaux, ils se réveillaient immédiatement à la téchouva (le repentir). Le prophète Elie nous enseigne que les sages savaient également distinguer un aboiement anodin d’un aboiement causé par du lachone ara.

Chaque créature nous enseigne comment nous rapprocher du Créateur, c’est la raison pour laquelle chaque créature est notre professeur.
 
 
 

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