L’art de laisser couler

Nous pouvons faire des efforts, mais le résultat est entre les mains d’Hachem. Quels que soient les résultats, ils sont bons. Ils sont toujours ce que nous voulons, ce dont nous avons besoin

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 05.04.21

Je me suis toujours dit que j’avais la foi. Mais la semaine qui s’achève m’a démontré à quel point je suis loin de seulement toucher la surface de ce que la foi en Hachem signifie vraiment.

Rabbi Nah’man de Breslev enseigne que tout, dans notre réalité, est un reflet de quelque chose qu’Hachem nous enseigne, quant à la façon de nous rapprocher de Lui.

Après avoir occupé un poste pendant un certain temps, je suis arrivé à la conclusion que j'aime les gens avec qui je travaille, et j'aime vraiment le travail en lui-même, mais que les opportunités dont j’ai besoin afin de mieux prendre soin des gens que j'aime font défaut. Je suis devenu, comme le dirait le formateur des ventes Tom Hopkins : un employé « qui a démissionné, mais n’est pas encore parti. »

Donc, pendant le prochain mois, je dois faire profil bas. Etre le meilleur employé que je peux être, jusqu'à ce que j’annonce à mes superviseurs que je m’en vais.

Cela me conduit à l'une des plus grandes leçons de emouna (foi) qui soient.

Je n’ai simplement pas envie de faire quelque effort que ce soit pour faire avancer les choses. Je vais travailler, mais je me suis arrêté de « jouer le jeu. » Toutes les idées, les programmes et les stratégies personnelles pour aller de l'avant sont mis de côté pour mon prochain job. Tout le ressentiment, la frustration, et même le sentiment d’urgence quand quelqu’un d’autre réussit à « se faire bien voir par le patron, » ne me tourmentent plus. Le jeu politique de la corde raide a pris fin. Je ne contrôle plus les événements parce que je ne m’en soucie tout simplement pas.

Voilà comment je suis tombé sur la emouna

La emouna, c’est quand vous relâchez tout effort visant à contrôler les événements, et que vous ne réagissez pas à tout ce qui se passe dans votre vie, dont vous n'avez en fait jamais eu le contrôle…

Il m’a fallu une réunion impromptue avec mon responsable pour comprendre cela. Alors que je travaillais sur une tâche quotidienne que j'aime particulièrement, il entra précipitamment dans mon bureau et me dit de tout laisser tomber. Il avait quelque chose à faire pour le chef de service et cela avait priorité.

Donc maintenant, je dois repousser ce sur quoi je travaille pour l'aider à faire avancer un projet pour lequel, je le sais, il prendra tout le crédit. Quel soulagement. Mon instinct de combattant est mis sur pause.

Je le laissai m’écraser et diriger le meeting. Sans aucune sensation de stress. Je souris et exécutai le travail. Il sortit de la pièce, heureux comme tout, et je revins à ce que j'aimais faire.

Voilà ce à quoi la emouna est censée nous mener : avancer en s’adaptant à tout ce que la vie vous envoie.

Pour moi, c’est parce que je ne m’en soucie pas. Voilà pourquoi je suis si loin. Pour l'homme de foi, ce n’est pas qu'il ne s’en soucie pas, c’est que cela ne le dérange pas parce qu’il sait que tout vient d’Hachem. Il ne ressent pas de stress, même dans les situations les plus difficiles parce qu'il n'a pas de souci à se faire. Hachem prend tout en charge pour lui, et l'homme de foi le sait. Il l’intériorise. Il le vit et il le danse, peu importe la situation ou les événements.

Au moment où j’ai réalisé mon illusion, j’ai perdu le contrôle total. Et en perdant le contrôle total, D.ieu m'a donné un petit avant-goût de ce qu’est vraiment la foi : accepter le fait que nous n’avons jamais le contrôle.

Nous pouvons faire des efforts, mais les résultats Lui appartiennent. Quels que soient les résultats, ils sont bons. Ils sont soit ce que nous voulons, ce dont nous avons besoin, ou ce qui doit venir après. Tant qu'ils viennent de Lui. Cela s’applique à toute la vie.

Je trouverai un autre travail. Je verrai cette grande échelle d’entreprise avec toutes ses récompenses et ses friandises alléchantes qui me tenteront à chaque échelon, et je puiserai dans ce grand cerveau que je pense avoir, et je me dirai que tout cela n’est qu’un leurre. D.ieu fasse que cette photo du Rav Shalom Arush, qui me regarde toute la journée, devienne plus qu'un simple ornement. Que ce soit un rappel pour arrêter de me soucier de tout ce qui n’est pas de mon ressort, et pour laisser D.ieu diriger Son monde.

Mon travail consiste… à danser.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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