Le distributeur de journaux

Ces derniers temps, j’ai eu le mérite de rencontrer des gens qui font beaucoup de bien autour d’eux, en commençant par Acher Rosenthal...

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 04.04.21

J’ai fait la connaissance d’Acher Rosenthal vendredi matin, alors que j’allais prendre un café avec ma femme et notre petit dernier. Sur le chemin, je remarquai un homme vêtu de rouge qui distribuait des journaux. « Bonjour ! Bonjour ! A ce cher monsieur qui a la crainte du ciel et à son petit prince ! » Me lança-t-il. Je lui souris, le remerciai et lui retournai son bonjour. « Je ne lis pas le journal » dis-je, « Mais merci quand même. »

Après avoir acheté les cafés, nous nous assîmes sur un banc public. De loin, on pouvait voir Acher continuer à aborder d’autres gens. Il les abordait avec un grand sourire et sa voix portante : « Bonjour ! Belle dame ! » Lança-t-il a une femme dont il était peut-être le seul à voir la beauté, elle lui sourit timidement et le remercia. « Bonjour, jeune homme ! » « Bonjour à la dame avec son sac ! » Ainsi, il continuait à saluer les passants, d’un large sourire et avec beaucoup de joie. Autour de lui, l’atmosphère changeait. Même les gens les plus grognons ne parvenaient pas à garder leur sérieux (mis à part ceux qui étaient vraiment très sérieux).

Et Acher ? Il continuait à les saluer chaleureusement.

Distribuer les journaux. Un travail que beaucoup de gens détesteraient faire… Mais pas Acher ! Il a choisi de prendre sa place au sérieux et d’apporter du bien et de la joie autour de lui.

Cet homme m’intriguait, et pendant que ma femme faisait quelques courses au supermarché, je le pris à part pour une brève conversation. C’était un homme à la retraite, âgé de « 74 ans, un mois et (bref coup d’œil sur sa montre) 15 jours ! » Le sourire ne quittait jamais son visage. Il me raconta que dans la vie, il avait été secrétaire dans une mairie, programmateur informatique et même conférencier. Après avoir pris sa retraite, il était beaucoup à la maison et ressentit le besoin de faire quelque chose, sans quoi il serait fini. Il décida de se remettre à travailler et se retrouva à distribuer des journaux. Il se réjouit de l’opportunité de rencontrer des gens, et décida d’occuper sa place le mieux possible.

Une des choses qui nous empêchent de faire beaucoup de bien est l’idée que nous sommes censés être à une « certaine place », ou avoir une « certaine connaissance », ou nous offrir à nous-mêmes une « certaine qualité », pour diffuser le bien et faire le bien dans le monde.

Il y a quelques jours, j’ai rencontré une vieille connaissance. A la fin de la conversation, je lui souhaitai le mérite de diffuser tout le bien qu’il a en lui autour de lui. Il exprima de la réserve. Je lui demandai pourquoi et il répondit que, premièrement, il lui fallait identifier le bien qu’il avait en lui et s’y connecter, ensuite, il faudrait voir…

Il s’agit de quelqu’un de génial, aux possibilités hors normes, quelqu’un qui veut bien faire. Qu’est-ce qui l’empêche d’ajouter du positif ? Notre rencontre fut courte et rapide, je ne pus creuser la question. Il garda ses raisons pour lui. Et j’y ai beaucoup pensé par la suite. Je connais beaucoup de personnes qui ont tellement de bien en elles qu’elles pourraient apporter à leur entourage, et malgré tout, elles vivent avec la sensation permanente qu’elles ne sont pas encore suffisamment prêtes. « Si j’étais ailleurs, » disent-elles « à un autre poste ou à une époque différente, je pourrais le faire… »

Cela est faux. Où que tu te trouves, tu peux te connecter au bien ! Que tu sois PDG d’une grosse boîte ou bien ouvrier – tu peux influencer ton entourage. Que tu sois un poète talentueux ou un cordonnier sans le sous – tu pourras toujours apporter encore et encore plus de bien.

Une fois, j’ai entendu l’histoire d’un Rav qui avait voyagé à Manhattan pour donner des conférences. Le matin, il prit un taxi avec ses élèves. Le chauffeur du taxi était tendu et sur les nerfs. Il n’arrêtait pas de grogner et de maudire, mais le Rav était assis confortablement et louait le chauffeur. « Qu’est-ce que vous conduisez bien, » lui disait-il. « Regardez comme il conduit prudemment ! Il laisse passer les autres, » disait-il à ses élèves. Petit à petit, le chauffeur s’adoucit et se mit à sourire. Lorsqu’ils sortirent du taxi, il lança au Rav « Je vous souhaite une excellente journée ! »

Sur le chemin, un des élèves du Rav lui demanda d’expliquer son comportement. « Ce chauffeur, » expliqua le Rav, « Prend des dizaines de gens à Manhattan dans la matinée. Ces mêmes dizaines de personnes rencontrent elles-mêmes des centaines de personnes. S’il reste bourru comme il l’était au début, c’est ce qu’il transmettra aux autres, mais si j’arrive à le réjouir un peu, tout au long de la journée, la joie se répandra et contaminera des milliers, voire des dizaines de milliers de gens. »

Ces derniers temps, j’ai eu le mérite de rencontrer des gens qui font beaucoup de bien autour d’eux, en commençant par Eliahou, le vendeur de fallafels, qui donne le sourire à chaque client, jusqu’au Rav Abraham, qui enseigne la bonté et dont chaque élève reçoit une attention particulière adaptée à son caractère. Chacun d’entre eux diffuse le bien qui émane de son propre point de vue, de là où il se trouve sur le moment, sans essayer d’aller ailleurs, sans essayer de changer, sans rechigner ou s’énerver, et sans la sensation d’être tout le temps au mauvais endroit.

Il se trouve que vous êtes au bon endroit, puisque c’est là que vous vous trouvez !
Bonne chance !

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

  

 

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