Problèmes d’étiquetage

Lorsque nous rencontrons différentes personnes, nous avons tendance à les classer dans une des nombreuses catégories que notre esprit a créées...

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Lorsque nous rencontrons différentes personnes, nous avons tendance – sans toujours y penser – à les classer dans une des nombreuses catégories que notre esprit a créées. Ainsi mises dans un de nos “classeurs personnels”, nous utiliserons ces personnes au moment opportun, en fonction de nos besoins du moment. Peut-on classer des individus dans des catégories ? Jusqu'à quel point cela reflète-t-il la réalité ?
 
Lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois, notre impression se base le plus souvent sur des facteurs extérieurs : la façon d'être habillé, la démarche, les premiers mots prononcés… Dans le but d'être “organisés”, nous accordons à cette personne une “étiquette” et nous la plaçons dans la catégorie qui y correspond. Quelques fois, nos suppositions se basent sur le titre de la personne (avocat, employé de bureau, comptable…), sur son apparence physique, son origine ethnique, son affiliation politique, …
 
Lorsque nous épinglons une étiquette sur une personne – en se basant sur nos premières impressions – nous établissons avec elle une relation qui s'appuie principalement sur nos sentiments, nos sensations. Cependant, il peut arriver que la réalité soit très éloignée de nos premières impressions. En fait, il se pourrait que le plus souvent nous nous trompions.
 
Prenons l'exemple d'un jeune étudiant en université au début de l'année scolaire. En entrant – pour la première fois – dans la classe, il aperçoit l'ensemble des étudiants et arrive rapidement à une conclusion pour chacun d'entre eux. “Le jeune homme assis à ma droite,” pense-t-il, “semble une personne sympathique, très amicale (cette conclusion s'explique par la tenue vestimentaire décontractée de cet élève).
 
Cependant, l'élève assis à ma gauche semble plutôt antipathique et je ferais certainement bien de rester éloigné de lui (il pense cela car la personne n'a pas répondu à son salut et porte des habits un peu trop chics à son goût). Dans les deux cas, des étiquettes ont été apposées en se basant sur des premières impressions.
 
Une semaine plus tard, le nouvel étudiant réalise que ses premières impressions étaient les bonnes. L'étudiant assis à sa gauche s'est révélé être particulièrement agréable, tandis que celui assis à sa droite est réservé, peu souriant et inamical. Le nouvel étudiant est réconforté de s'apercevoir que ces premières impressions n'étaient pas dénuées de bon sens.
 
Cependant en y réfléchissant bien, il existe peut être une autre explication qui permettrait de prouver que les premières impressions de cet élève étaient fausses. En accordant une bonne note – ou une mauvaise – à chacun des étudiants de la classe sans les connaître, notre nouvel élève s'est comporté avec chacun d'une façon qui a poussé ces étudiants à se comporter comme il pensait qu'ils le feraient !
 
Ce processus a commencé lorsqu'il est entré dans la classe et qu'il a catalogué chaque étudiant. Lorsque tel élève était supposé être sympathique, notre étudiant se comportait d'une façon agréable avec lui ; d'autre part, lorsque tel élève était supposé être antipathique, notre étudiant adoptait une attitude peu agréable envers cette personne. Conséquemment, les autres étudiants se sont comportés en fonction de son attitude.  
 
Il pourrait arriver que pendant l'année, l'attitude de certaines personnes ne corresponde pas aux premières impressions de l'élève. Ainsi, l'étudiant assis à sa droite se révèle antipathique, tandis que celui assis à sa gauche se comporte d'une façon agréable. Que cette nouvelle situation puisse changer ce que pense notre élève de ces personnes, dépend de sa volonté de “sortir” ces personnes du placard où il les a mises, ce qui peut se révéler être extrêmement difficile à faire.
 
En plus d'étiqueter les autres, nous avons souvent tendance à nous étiqueter nous-mêmes. En considérant que nous appartenons à une catégorie spécifique, nous dressons un obstacle qui nous empêche de nous élever – dans les domaines spirituel et matérialiste – car nous acceptons d'être quelque chose de précis, sans vouloir éventuellement remettre en question cette “auto affiliation” dans des situations nouvelles.
 
Si notre évolution personnelle – ou notre développement spirituel – aboutit à nous faire correspondre à une personne qui n'appartient pas à la catégorie à laquelle nous pensons appartenir, nous mettrons consciemment ou pas, un frein à nos progrès potentiels.
 
“Mettre une étiquette“ peut s'avérer particulièrement néfaste pour un enfant. Une “étiquette” peut détruire l'amour-propre d'un enfant et l'influencer dans sa façon de se développer. Également, étiqueter un enfant peut nuire à ses talents naturels, à son sentiment de confiance et à sa façon de s'exprimer.
 
Le plus souvent, nous n'aimons pas être “étiquetés” car cela revient à se trouver classer dans une catégorie artificielle dans laquelle nous nous sentons enfermés contre notre gré. Ce sentiment de frustration s'explique sans doute par ce que notre inconscient sait : que nous devrions être définis par notre véritable essence – en tant qu'individus créés à l'image de D-ieu – et non par ce qui est extérieur ou par l'appellation d'une catégorie fictive.
 
Cependant, il faut reconnaître qu'étiqueter possède des aspects positifs. Notamment :
 
–  Identifier les personnes en fonction de leurs capacités. Cela nous permet de nous adresser directement aux personnes compétentes lorsque nous avons besoin de quelque chose de spécifique.
 
–  Identifier le type de personnalité. Cela est un outil qui nous permet de mieux percevoir les besoins d'une personne et plus particulièrement aider les parents à communiquer avec leurs enfants en tenant compte de la personnalité de chacun.  
 
Lorsque Ya'aqov bénit les douze tribus d'Israël, il mit en exergue les points forts de chacun et la contribution particulière que chaque tribu représenterait au peuple juif. Cela permit à chaque tribu de se comprendre et de s'aider mutuellement et ainsi, d'atteindre le maximum de leur potentiel.
 
De quelle façon peut-on savoir si “étiqueter” représente un “plus” dans nos rapports avec les autres ou – au contraire – s'il s'agit d'une attitude à éviter ? Si nous “étiquetons” dans le but de comprendre une autre personne, de découvrir ses points forts – ou ses point faibles – pour l'aider à s'épanouir, cela est positif. Cependant, si nous “étiquetons” afin de mettre – sans raison véritable – une personne dans une catégorie abstraite que nous ne lui laisserons pas quitter, cela est négatif et devrait être proscrit.
 
Avant tout, nous devons nous souvenir que nous appartenons au peuple juif, que nous sommes les fils – et les filles – du Roi des Rois ! D-ieu n'étiquette pas ses enfants. Le Créateur accorde à chacun d'entre nous une multitude de cadeaux uniques et lorsque nous réalisons la véritable valeur de ces cadeaux, nous nous élevons spirituellement et nous entraînons dans ce mouvement toutes les personnes qui nous entourent.
 
Dans la mesure où nous devons nous inspirer du Tout-Puissant, nous devons essayer de ne pas étiqueter inutilement les personnes que nous rencontrons, sauf si cela représente un outil qui nous permettra de passer outre les aspects superficiels et de trouver l'étincelle de sainteté qui se cache dans chaque personne que nous rencontrons.

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