Savoir utiliser notre intelligence

Les personnes qui assimilent les croyants à des simples d'esprit font elles-mêmes preuve d'un usage peu efficient de leur quotient intellectuel.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

22 tévet 5769 – 18 janvier 2009

Paraître bête aux yeux de nos contemporains n'est pas chose agréable. Qui n'a jamais prétendu savoir quelque chose afin de ne pas sembler stupide ? Les moyens de communication nous font plonger dans l'autre bout du monde et en quelques jours, des mots ou noms de ville qui nous étaient inconnus doivent sortir de notre bouche avec la facilité du vieil l'habitué.

Tout savoir, pouvoir donner son avis sur tout et ne jamais admettre qu'on ne sait pas sont devenus les leitmotive de notre société.
 
Savoir utiliser son intelligence… ou la mettre de côté
 
Chaque personne est dotée à la naissance d'une certaine dose d'intelligence. Si certaines en possèdent énormément, d'autres en font cruellement défaut. Dans tous les cas, nous sentons le plus souvent en notre fort intérieur que nous devons utiliser notre potentiel afin de mieux nous diriger dans notre vie. Si nous n'apprécions guère ne pas comprendre un problème spécifique, nous nous mettons le plus souvent à voir rouge si nous sommes ordonnés-es de ne pas chercher à comprendre.
 
Ceci nous amène à nous poser la question de l'usage de notre intelligence dans notre rapport avec D-ieu.
 
Il est possible d'identifier trois domaines distincts selon lesquels notre intelligence devra être utilisée… ou pas. Le premier domaine concerne l'étude de la Tora et de tous les textes qui y sont liés. Dans cette étude, nous devons faire preuve de diligence et utiliser au maximum notre potentiel intellectuel. Le deuxième domaine est celui des questions qui nous retiennent de nous rapprocher de D-ieu. Idéalement, nous ne devrions pas entrer dans ce domaine, mais si nous y trouvons, nous sommes obligés-es de faire preuve d'intelligence. Enfin, le troisième domaine est celui où nos questions ne peuvent trouver de réponses et où nous devons nous en remettre entièrement à l'émouna (la foi).
 
Utiliser notre intelligence… à son maximum
 
D-ieu nous a demandé de Le servir et – si possible – du mieux que nous pouvons. Ainsi, tout ce qui peut nous rapprocher de Lui doit être étudié, analysé et compris, chaque personne selon son niveau.
 
Si le Maître du monde a mis en nous une certaine dose d'intelligence, c'est dans le but de nous en servir dans notre étude. Qu'il s'agisse des textes de loi, des textes d'éthique ou encore des manuels qui nous apprennent à mieux nous comporter dans notre rôle de mari, femme, père, mère… nous devons mettre toute notre énergie à les étudier et à les comprendre.
 
Dans la mesure où l'étude de ces textes ne doit posséder qu'un seul but – celui de nous rapprocher de notre Créateur – les personnes qui font preuve de paresse devront un jour ou l'autre rendre des comptes. Cela ressemble à une personne à qui on a confié un objet précieux et qui l'a laissé s'abîmer. À la naissance, D-ieu nous a accordé l'intelligence, à nous de l'utiliser durant toute notre vie.
 
Cet aspect de notre Service divin est sans doute celui qui peut s'avérer très rapidement gratifiant. Résoudre une contradiction apparente entre deux opinions, trouver la solution à une question pointue… sont des activités qui procurent un grand plaisir aux personnes qui relèvent le défi.
 
Les personnes qui assimilent les croyants à des simples d'esprit font elles-mêmes preuve d'un usage peu efficient de leur quotient intellectuel. Nous ne leur en voulons pas car elles possèdent des excuses. De fait, le christianisme et l'islam ont toujours demandé à leurs fidèles de ne rien remettre en question, de ne pas trop poser d'interrogations dérangeantes. Partant, l'idée s'est répandue qu'être croyant-e signifie oublier au vestiaire son intelligence. Il est intéressant de relever que la motivation principale de nombreux Bnei Noah – qui se sont détachés-es de leur religion – tire sa source dans leur sentiment qu'on leur racontait depuis longtemps des balivernes.
 
Puisque nous y sommes… autant l'utiliser
 
Le deuxième domaine est celui où idéalement, nous ne devrions pas aller. Ce domaine concerne les questions que nous nous posons à propos de D-ieu et qui nous semblent sans réponses. Celles-ci sont connues : “Si D-ieu existe, pour quelle raison laisse-t-Il les guerres éclater ?” ; “Comment peut-on expliquer que D-ieu puisse tolérer la violence faite aux enfants ?” ; “Les catastrophes naturelles ne sont-elles pas une preuve que D-ieu ne peut pas exister ?” ; “La science n'a-t-elle pas déjà prouvé que le monde date de plusieurs millénaires, contrairement à ce qui est dit dans la Tora (Bible)?” Etc.
 
Toutes ces questions possèdent leurs réponses et les personnes qui le désirent réellement peuvent les trouver.
 
Même si cette recherche de vérité peut se faire à la lecture de certains livres, il est souvent préférable de s'adresser directement à une personne (rabbin, érudit en Tora…). Précisons quelque chose d'important : les personnes qui ne cherchent pas la vérité, mais seulement à conforter leur ignorance, perdent leur temps et le font perdre aux autres en posant ces questions.
 
Idéalement nous ne devrions pas nous poser ces questions car notre émouna en D-ieu devrait suffire. Cependant, si ces interrogations nous dérangent, nous avons l'obligation de leurs trouver des réponses satisfaisantes. Il est souvent plus confortable de se déclarer incroyant-e à cause de ces prétendues difficultés, plutôt que de chercher les réponses qui pourraient remettre en cause un certain style de vie.
 
Les limites de l'intelligence marquent le début de la foi
 
Le troisième domaine est celui où il est strictement interdit de faire usage de son intelligence. C'est précisément dans ce domaine que D-ieu juge la qualité de notre émouna (foi).
 
Les questions qui ne possèdent pas de réponses sont faites pour nous tester. Si nous persistons à vouloir obtenir une réponse, nous chutons spirituellement. Cependant, si nous acceptons avec une émouna parfaite que l'être humain ne peut pas tout comprendre dans ce monde, nous faisons un pas immense vers le Maître du monde. Heureuses sont les personnes qui le peuvent.
 
Quelles sont ces questions qui peuvent nous faire chuter et qui ne possèdent pas de réponses ? Citons en trois :
 
♦   Si D-ieu connaît à l'avance ce que chaque personne va faire dans sa vie, quelle est la signification du libre-arbitre ?
 
♦   Si D-ieu est la “Lumière infinie” dont ne peut s'approcher l'homme sans mourir, qu'est-ce notre monde dans lequel D-ieu existe ?
 
♦   Si D-ieu peut fournir à chaque personne les moyens de subvenir à ses besoins, pour quelle raison devons-nous travailler ?
 
En vérité, les réponses à ces questions existent, mais elles ne seront dévoilées que dans le Monde futur. Celui dans lequel nous vivons doit nous servir à nous rapprocher de D-ieu. À cette fin, faire preuve d'émouna représente l'outil parfait dont nous disposons.
 
Nous devons réaliser que la foi commence où la raison s'arrête. Avons-nous besoin d'émouna pour croire que le feu brûle ? Est-ce croire en D-ieu que d'admettre le danger du tabac ?… Les réponses à ces questions sont évidentes et ne justifient aucune émouna pour les trouver. Ce n'est pas en admettant ces réponses que nous montrons à Hachem que nous admettons Son existence.
 
Cependant, lorsque notre raison ne peut trouver la réponse à une question est que nous déclarons notre confiance en D-ieu, nous faisons preuve d'une grande foi.

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