Avancer dans la foi

Il est possible qu’un homme simple, qui ne sait ni lire ni écrire, possède un niveau bien supérieur à celui qui est éduqué, parce qu’il croit et connaît son Créateur...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Porter ses regards vers le Ciel
 
Par conséquent, l’essentiel de la guerre du mauvais penchant consiste à faire perdre la foi de l’homme, afin qu’il ne porte pas ses regards vers le Ciel. Le mauvais penchant sait que c’est la seule façon de dominer l’homme. En effet, lorsque l’homme perd sa foi, HaChem l’abandonne et le mauvais penchant fait de lui ce qu’il veut. Cependant, lorsque l’homme porte ses regards vers le Ciel et prie, alors HaChem l’aide et le mauvais penchant ne peut plus le contrôler.
 
Même lorsque l’homme perd sa foi et qu’il traverse des épreuves qui lui furent envoyées pour cette raison, il doit se renforcer de nouveau et croire que seul HaChem béni soit-Il peut l’aider. Lorsqu’il lève ses regards et prie HaChem, le Saint béni soit-Il l’aide à maîtriser son mauvais penchant, comme il est rapporté dans le traité Kidouchin (30b) : “Si le Saint béni soit-Il ne lui venait pas en aide, l’homme ne pourrait dominer son mauvais penchant”. HaChem aide celui qui crie vers Lui, comme il est écrit (Psaumes 145:18) : “HaChem est proche de tous ceux qui L’appellent, de tous ceux qui L’appellent en vérité.”
 
Nous apprenons de ces paroles que la foi, c’est-à-dire la prière, est le principal conseil à donner pour vaincre le mauvais penchant. Par conséquent, l’homme doit investir le meilleur de ses forces et de son courage dans la prière et dans le travail sur la foi.
 
La finalité de la Tora et des commandements
 
Il faut savoir que toute notre activité, que ce soit la prière, l’étude de la Tora ou l’accomplissement des commandements, tout est dirigé pour la révélation de Sa souveraineté et de Sa foi, béni soit-Il. C’est-à-dire pour savoir et croire que ce qui arrive dans le monde en général et à chacun en particulier, se déroule selon la volonté d’HaChem et la Providence divine, sans l’intervention d’aucun facteur naturel.
 
La finalité de la Tora est de conduire l’homme à la foi, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent (traité Makot, 24) : Le prophète ‘Habacuc résuma (les principes de la croyance) en un seul principe (Habacuc 2:4) : “Et le Juste vivra par sa foi”, et comme il est écrit (Psaumes 119 : 86) : “Tous Tes commandements sont la foi.”
 
Rabbi Na’hman de Breslev dit que la connaissance, c’est-à-dire la Tora, ne peut être parfaite sans la foi. En d’autres termes, celui qui étudie la Tora sans la foi ne peut pas saisir l’authentique connaissance contenue dans la Tora, comme l’exprime la formule de la bénédiction sur la Tora, fixée par nos Sages de mémoire bénie : “Puissions-nous, nous, et nos descendants, connaître Ton nom et étudier Ta Tora pour elle-même”. Seule la ‘connaissance de Ton nom’, qui est la foi, permet de mériter d’étudier la Tora pour elle-même. Et dans la prière silencieuse aux dix-huit bénédictions, on prie sur la connaissance (ata ‘honen, Prodigue-nous) avant de prier sur la Tora (achivénou, Fais-nous revenir), car la connaissance divine est une condition indispensable pour l’étude authentique de la Tora. Et il est rapporté dans les Causeries de rabbi Na’hman (106) qu’on peut trouver des sages, et même des sages de la Tora, privés de la foi en HaChem béni soit-Il.
 
La finalité de l’adoration d’HaChem est de mériter l’acquisition de la foi, comme il est écrit (Likouté Maaran, 37) : “La règle est la suivante : l’essentiel du but consiste à travailler et à suivre les voies d’HaChem béni soit-Il et béni soit Son nom, afin de mériter de Le connaître, car Il veut que nous Le connaissions, béni soit-Il, et il ne convient pas que l’homme ait une autre intention dans son culte d’HaChem, que d’accomplir Sa volonté, béni soit-Il”.
 
L’élévation de l’homme
 
Il est enseigné dans la Guemara (traité Pessa’him 50a) : Rav Joseph, fils de rav Yéhochoua était agonisant. Lorsqu’il revint à la vie, son père l’interrogea : Qu’as-tu vu là-bas ? Il lui répondit : J’ai vu un monde à l’envers, les grands sont en bas et les humbles sont en haut. Son père lui dit : Tu as vu le monde clairement”.
 
Dans ce monde-ci, de nombreux hommes sont importants, grands, honorables, mais ils sont petits dans le monde d’En-Haut. Le contraire est vrai aussi : on trouve dans ce monde des gens toujours humiliés et persécutés, mais qui sont grands dans le monde d’En-Haut. Car, pour HaChem béni soit-Il, le niveau de l’homme se mesure d’après la quantité de foi qu’il a mérité d’acquérir dans ce monde et d’après les épreuves de foi qu’il surmonta à chaque instant, comme nous le rapportons au début de ce chapitre : “Mon pied se tient sur un terrain droit, dans les assemblées je veux bénir HaChem”. La foi est comme un fondement qui soutient toutes les qualités et toute la Tora, selon l’enseignement : Le prophète ‘Habacuc résuma (les principes de la croyance) en un seul principe (Habacuc 2:4) : “Et le Juste vivra par sa foi” – car la foi est la racine et le fondement de toute la Tora et du culte d’HaChem.
 
On déduit de la Causerie rapportée plus haut que la foi est le fondement de tout, comme le dit le prophète Habacuc : “Et le Juste vivra par sa foi” – il vivra dans ce monde et il vivra dans le monde futur, une vie remplie et belle, grâce au mérite de sa foi. Dans le monde à venir aussi, il vivra selon la foi qu’il a acquise dans ce monde-ci, car tout vient de la force de la foi, et plus l’homme acquiert la foi et plus élevé est son niveau.
 
Là-bas, il est grand ou petit
 
Cependant, l’homme ne peut voir la foi d’autrui, comme il est écrit (Samuel I, 16 : 7) : “L’homme ne voit que l’extérieur, HaChem voit les coeurs”. Par conséquent, ils mesurent l’homme d’après sa sagesse, sa beauté, son allure, sa fortune et son lignage, mais ils se trompent dans leur évaluation et sont enclins de penser qu’un petit est grand, ou le contraire.
 
Il est possible qu’un homme simple, qui ne sait ni lire ni écrire, possède un niveau bien supérieur à celui qui est éduqué, parce qu’il croit et connaît son Créateur, tandis que la personne éduquée ignore qui l’a créé et qui le dirige, et il se trouve en vérité à un niveau inférieur de celui qui ne sait même pas écrire son nom. En vérité, celui qui ne connaît pas son Créateur est inférieur à une bête, comme le prophète le dit dans ses remontrances à ceux qui ont abandonné la foi (Isaïe 1 : 3) : “Un boeuf connaît son propriétaire, un âne l’auge de son maître ; Israël l’ignore, Mon peuple n’a pas de discernement”.
 
Et il est encore écrit (Likouté Maaran, 7) : “L’essentiel de l’homme, c’est sa connaissance (da’at) et celui qui en est privé est un insensé qui ne peut être appelé du nom d’homme. Ce n’est qu’une bête à l’apparence humaine. Mais notre maître Moshé qui était compatissant, s’occupait de civiliser le monde, afin qu’il soit rempli d’hommes possédant la connaissance”.
 
Une marchandise appelée la foi
 
D’après ce que nous avons dit précédemment, toute l’occupation de l’homme dans ce monde doit être concentrée sur l’acquisition de la foi, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent (traité Chabbat 31) : La première question posée à l’homme après son départ de ce monde est : As-tu commercé honnêtement (Nassata veNatata beEmouna) ? Littéralement parlant, la question porte sur les échanges commerciaux de l’homme qui doivent se faire dans la droiture : s’il a trompé, volé ou menti. Mais à un autre niveau, la question signifie : La marchandise que tu négociais s’appelait-elle la foi ? As-tu acquis la foi ? As-tu étudié la foi ? As-tu vendu la foi ? As-tu enseigné la foi ? Le livre du Zohar écrit sur le verset (Amos 3 : 3) : “Deux hommes marchent-ils de concert, sans s’être mis d’accord par avance ?” – qu’HaChem bouleverse des mondes afin que deux hommes se rencontrent et parlent ensemble de leur finalité.
 
La conclusion à tirer de ces propos du Zohar, est que les rencontres entre les hommes doivent être focalisées sur l’étude ou l’enseignement de la foi.
 
Nous avons appris que la foi est l’authentique bonheur et réussite dans ce monde et dans le monde futur et que ses propriétés et élévations sont infinies. Heureux est celui qui mérite d’acquérir la foi parfaite et limpide.
 
Conclusion
 
Après avoir étudié les recommandations pour la vie avec la foi, il faut souligner que les bons conseils donnés dans ce livre dépendent essentiellement de la connaissance que tout est pour le bien, et qu’il est impossible de parvenir à une telle connaissance sans un jugement de soi-même dans l’isolement (hitbodedouth). Car pour mériter de savoir que tout est pour le bien, il est nécessaire de se confesser oralement chaque jour. Sans une heure consacrée chaque jour à cet examen de conscience, sur ce qu’il a fait entre l’isolement d’hier et celui d’aujourd’hui, l’homme ne peut pratiquement pas recevoir le cadeau le plus grand dans ce monde, croire que tout est pour le bien, comme il est écrit (Likouté Maaran, 4) : Lorsque l’homme sait que tout ce qui lui arrive est pour son bien, l’effet de ce savoir est comparable au monde futur.
 
Par conséquent, chacun doit être zélé et multiplier ses prières afin de mériter de consacrer une heure chaque jour à l’isolement ; de mériter par ce biais de devenir un homme croyant, sans que s’attache à lui aucun accusateur ; et de mériter toutes les bénédictions, comme il est écrit : “Un homme de foi attire les bénédictions”.
 
Fin
 
Louanges au Créateur du monde.

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