Avoir peur ? De qui ?

Celui qui ne pratique pas son heure d’hitbodedouth, montre qu’il ne craint pas Hachem. Il en résulte que celui qui ne consacre pas une heure...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Le fils bien-aimé

Si un fils remercie ses parents journellement pour chaque bienfait qu’il reçoit, leur demande pardon pour chaque mauvaise action commise, les supplie de se rapprocher d’eux et de l’aider à se renforcer dans son obéissance, tout en effectuant un examen de conscience quotidien sur ses bonnes ou mauvaises actions, qui pourra punir un tel fils ?
 
Un homme qui veut se comporter comme un fils qui aime vraiment son père, doit s’isoler au moins une heure chaque jour dans une chambre ou aux champs et s’entretenir avec Hachem béni soit-Il, le supplier – en s’excusant avec des paroles d’apaisement – et Lui demander qu’Il le rapproche à Lui en Le servant vraiment. Il doit aussi se juger, comme il est écrit (Psaumes 112:5) : Il règle ses affaires avec justice, c’est-à-dire qu’il juge lui-même chacune de ses pensées, paroles et actions.
 
Pour chaque action jugée convenable, il doit Le remercier joyeusement et de tout son cœur. Pour chaque conduite jugée incorrecte, il doit se confesser devant Hachem béni soit-Il, Lui demander pardon, exprimer ses regrets, s’engager à corriger ses actions et à ne pas récidiver.
 
Il doit se conduire ainsi tous les jours de sa vie, en jugeant les actions accomplies dans l’intervalle qui sépare l’isolement de la veille et celui d’aujourd’hui. Il annulera ainsi ses angoisses et ses peines, car lorsqu’on se juge ici-bas, on est dispensé du jugement d’En-Haut, et il n’est pas nécessaire d’envoyer des souffrances des Cieux à cet homme afin de l’éveiller, puisqu’il s’en charge lui-même.
 
Faire attention
 
L’homme qui consacre journellement une heure à l’isolement et à la méditation (hitbodedouth), atteint un plus haut niveau que celui qui accepte les souffrances avec amour et joie, puisqu’il n’attend pas de souffrir pour s’éveiller mais s’éveille de lui-même. De fait, il est rapporté dans la Guemara (Berakhoth 7) : Rabbi Yo’hanan dit au nom de Rabbi Yossi : 'Une correction morale dans le cœur de l’homme vaut mieux que la flagellation, comme il est dit (Osée 2:9) : ‘Elle a couru après ses soupirants, etc.
 
Et elle a dit : 'Je veux retourner auprès de mon premier mari car alors j’étais plus heureuse qu’à présent’. Selon Rech Lakich, le repentir est préférable à cent coups de bâtons, comme il est dit (Proverbes 17:10) : ‘Un reproche fait plus d’impression sur un homme intelligent que cent coups de bâtons sur un sot’.
 
Rachi explique ce verset en disant qu'une correction morale, c’est la soumission que l’homme accepte de lui-même. Il en résulte qu’en s’éveillant de lui-même et en faisant attention à corriger ses actions, l’homme s’épargne beaucoup de douleurs, et de plus, son éveil est bien plus efficace et utile pour son repentir que de nombreuses souffrances.
 
Cher lecteur ! Médite sur la grande bonté et la puissante miséricorde du Créateur, qui nous offre un tel cadeau : grâce à la méditation dans l’isolement, l’homme peut s’affranchir de toutes ses fautes, d’amères punitions et de plus, recevoir une récompense infinie pour son repentir et sa méditation. Il est dit à ce propos : rien n’est plus grand et élevé que la méditation dans l’isolement !
 
Les premiers pas
 
Plusieurs amis partent en randonnée. Sur leur chemin, ils voient un homme se tenir au milieu du carrefour et après quelques jours, lorsqu’ils reviennent, ils le voient toujours à la même place. Ils l’interrogent : Pourquoi te tiens-tu ici ? Il leur répond : Je veux arriver à Jérusalem. Ils lui demandent : Depuis combien de jours te tiens-tu ici ?. Déjà une semaine, leur répond-il. Ils lui disent : Depuis si longtemps tu restes ici dans l’espoir d’atteindre Jérusalem ? Si tu commençais à y aller, même en rampant, tu pourrais y arriver.
 
Le sens de cette parabole est le suivant : un homme qui veut se corriger et se repentir, désire changer mais croit que cela arrivera tout seul. Il est comparable à celui qui se tient au milieu de la route et attend d’arriver à Jérusalem, sans faire le moindre pas pour se diriger vers son but.
 
On connaît cet adage populaire : C’est le premier pas qui coûte ! Même lorsque la route est longue, il faut commencer à marcher afin de parvenir à son but. Le premier pas dans la voie de la réparation et du repentir consiste à consacrer au moins une heure (soixante minutes) à son examen de conscience et à la prière.
 
Un homme qui veut changer doit consacrer une heure chaque jour, pour juger ses actions et désirs selon les règles de la réparation du jugement ; prier sur chaque détail de sa vie nécessitant une réparation (tikoun) et de plus, rendre hommage pour ce qu’il a déjà mérité d’accomplir, et prier pour pouvoir continuer à se renforcer.
 
Un homme qui veut se repentir et réparer ses actions, mais qui ne consacre pas de temps à son jugement et à sa prière, est comparable à un homme qui veut arriver à un certain endroitsans faire les premiers pas. Car l’examen de conscience journalier et la prière sont les seuls moyens pratiques que l’homme possède pour corriger ses défauts, supprimer ses mauvais désirs et s’éloigner de tous les interdits de la Tora, c’est-à-dire se repentir.
 
Qui crains-tu ?
 
 

Une belle formule affirme que celui qui craint Hachem, ne craint personne. Quel est le signe et la preuve qu’on craint réellement Hachem béni soit-Il ? Un tel homme confesse chaque jour les fautes qu’il a commises le jour précédent. 

  
En d’autres termes, il respecte journellement son heure d’hitbodedouth, en effectuant son examen de conscience, en confessant ses fautes et en priant : “Maître du monde, j’ai fauté devant Toi, pardonne-moi, expie ma faute, je T’implore de me pardonner, je regrette de T’avoir offensé, je Te demande pardon, je veux mériter dorénavant de ne plus fauter.”
 
Seul celui qui agit ainsi est digne d’être qualifié d’homme craignant D-ieu. Mais celui qui ne pratique pas son heure d’hitbodedouth où il demanderait pardon à Hachem, montre qu’il ne craint pas Hachem, mais qu’il commet chaque jour des fautes, sans demander pardon et sans craindre d’être puni. Il en résulte que celui qui ne consacre pas une heure par jour à l’hitbodedouth, ne craint pas Hachem, mais a peur de tout le monde.
 
Par conséquent, un homme qui a des craintes, des inquiétudes, des suspicions, à plus forte raison des angoisses, doit savoir que c’est parce qu’il n’a pas peur d’Hachem : il lui manque la crainte de D-ieu et il lui manque l’hitbodedouth !
 
À suivre…

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