Devant le vide

Quand nous chantons pour D-ieu, notre voix se fait merveilleuse. Qui que nous soyons, quel que soit notre état, il y résonne quelques accents de la mélodie sublime...

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le rabbin Israël Yits'haq Besançon

Posté sur 06.04.21

Néant
 
La véritable origine du chaos que nous vivons ces temps-ci, se trouve en l'immense vide qui est indispensable à la préparation de monde de demain. Balayées par les furies de l'histoire, cultures et traditions ont fait place à une globalisation décadente… demeure-t-il encore quelque chose d'authentique ? Et chacun de chercher à combler ce vide à sa façon ; mais hélas, il existe peu de solutions vraiment satisfaisantes, ce qui laisse les gens dans de grandes frustrations. Nous allons proposer une solution basée sur une compréhension plus profonde de ces phénomènes et donc susceptible d'aider et de durer.
 
Un monde relatif et limité comme le nôtre ne peut d'aucune façon se maintenir au sein de l'Absolu (puisque infini et illimité). Il fut donc nécessaire, pour créer notre monde, que la Lumière infinie se retire et se contracte, créant ainsi une sorte de cavité vacante. Au sein de celle-ci, un rayon d'énergie fort réduite pénètrera graduellement. Cette énergie produira ce qui sera perçu ici-bas comme temps-espace-vie.
 
Mais – poursuivent les kabbalistes, à qui nous devons cette formidable cosmogonie – les rayons envoyés dans le vide ne rencontrant aucun réceptacle valable (qui soit apte à les contenir) ceci produisit un éclatement, une rupture  d'ordre cosmique, qui deviendra la source du déphasage. C'est de cela que découleront tous les désordres de l'histoire.
 
Dans notre vécu quotidien, toute situation s'apparentant au chaos proviendra de la rupture des vases et causera l'éparpillement des énergies.
 
Tandis que le vide antérieur au chaos provoquera cette impression d'angoisse existentielle, dépouillée de sens et de raison, puisque la sagesse y est absente – par définition.
 
Ainsi, entre le vide et la grande pagaille nos âmes sont ballottées et de là, toutes nos difficultés.
 
Face à la confusion qui fut engendrée par la rupture des vases, il existe une solution: mobilisons notre raison et, à la lumière des divines indications que nous fournit la Tora : trions, recollons, réparons !
 
Or si notre intellect est équipé pour traiter les problèmes dus au désordre, jamais l'esprit humain ne pourra affronter le vide et ses projections, de peur d'y sombrer sans retour ! (Seule la mélodie du Juste pourra extirper les âmes qui auraient sombrées dans le gouffre.)
 
Face au vide, la seule solution demeurera donc : ouvrir tout grand son cœur dans l'espoir d'y attirer quelques échos de Lumière infinie. Cette résonance ruissellera dans les couloirs de notre intuition et instillera tout au fond de nous, un sentiment de réconfort. A défaut de le "comprendre", nous sentirons au moins que ce vide lui-même est relatif : il n'existe que sous un certain angle mais au fond, de manière très secrète et très cachée, D-ieu s'y trouve tout autant que dans les zones où Il se révèle !
 
Or cette ouverture du cœur, ce recours à la pure intuition, c'est le propre de notre méditation: des profondeurs de ma vacuité, je me retourne vers l'Être infini que je sais tout aussi présent ici que partout ailleurs ! Ce faisant, j'ai bel et bien aboli le vide en sa racine et attiré un bon rayon de renfort et de réconfort…
 
Quand nous chantons pour D-ieu, notre voix se fait merveilleuse. Qui que nous soyons, quel que soit notre état, il y résonne quelques accents de la mélodie sublime, celle du Juste qui extirpe les âmes des ténèbres et du vide. Ne soyons pas surpris si une sensation invisible de présence remplace la solitude dans laquelle nous nous desséchions et si, par petits morceaux joyeux et lumineux les éclats de notre cœur brisé se réconcilient…
 
Réalisez-vous – chers lecteurs et lectrices – combien intuition, prière, chant demeurent les urgences les plus immédiates ?
 
Dans la période que nous traversons, période où domine un vide insoutenable, ce qui pousse des myriades à fuir vers toutes sortes de palliatifs (drogues, vitesse, bruit, violence, débauche etc.) il est urgent et même vital de se remettre à méditer, à prier, à prophétiser: ce sont les seuls moyens d'attirer le minimum de réconfort nécessaire à la survie de l'âme et peut-être à celle de l'humanité…
 
Étincelles
 
Avez-vous regardé le ciel aujourd'hui ?
 
Nous avons vraiment besoin d'oxygène ! Partons méditer en forêt. Par monts et vallées, parmi les plantes – si possible – ou au moins dans un coin isolé, préservé.
 
Arracher ses pieds au bitume, c'est sortir de cette amertume que cause le conditionnement.
 
Je parle à D-ieu franchement. Allez, pas de manières : c'est mon Père !
 
De façon simple et spontanée, entamons avec Lui un dialogue: le monologue, c'est pour les déracinés! Mais ceux qui se rebranchent sentent aussitôt qu'ils ne sont jamais seuls.
 
Alors surtout, pas de complication: dans notre langue maternelle. Nature.
 
Ainsi brillera pour nous un rayon d'espoir, un coin de ce ciel éternel qu'il est si vital de regarder…
 
Nul autre hormis Lui ! C'est la foi absolue qui caractérise les hébreux et leur donne toute leur force. S'ils ont survécu la Sibérie, l'holocauste, les pogroms, l'assimilation – ils doivent bien posséder un secret… le voici enfin révélé : Nul autre hormis Lui !
 
Le Ba'al Chem Tov en parla le premier, puis c'est Rabbi Na'hman qui le mit à notre portée…
 
Nul autre hormis Lui : la physique nucléaire ne fait que le confirmer !
 
Rabbi Na'hman est appelé “ben Feïga” – d'après sa mère. Ceci selon son vouloir dont il expliqua la raison : pendant toute sa grossesse, Feïga se rendit constamment sur la tombe du Ba'al Chem Tov son grand-père, afin d'implorer le mérite que l'enfant qu'elle portait, illuminât le monde.
 
"Même si un homme très simple s'installait devant le livre et contemplait les lettres de Tora, il pourrait y voir des nouveautés et des merveilles ! Grâce à la contemplation des lettres de Tora, celles-ci se mettraient à briller puis à se joindre entre elles, dans l'esprit des "lettres saillantes et qui s'assemblent" (Liqouté Moharan, I-281).
 
Si tu possèdes la conscience, que te manque-t-il ?
 
S'il te manque la conscience, que possèdes-tu ?
 
Que faire, si l'on tombe dans une flaque de boue ? Crier ! Crier ! Crier !
 
Que font les enfants quand ils ont reçu une gifle ? Ils continuent à jouer !
 
Souvenez-vous, amis poètes, que la nomination (ou promotion sociale) ruine l'inspiration.
 
Retrouvons notre joie, notre jeunesse, notre simplicité. Apprenons à gérer le stress plutôt qu'à en guérir. L'enfant merveilleux que nous étions jadis n'est jamais mort.
 
Bien avant d'arriver sur terre, chaque âme est initiée aux vraies raisons de son passage ici-bas : la mission particulière qui lui sera confiée. Or, dès la naissance, nous oublions ce secret. Seul le Juste qui rassemble toutes les pertes, pourrait nous le remémorer. Se rendre chez lui pour y recevoir son mot d'ordre, c'est rendre possible la vraie réussite (Cf. "La Mélodie du Juste" et le chapitre “Se retrouver” qui est entièrement consacré à ce thème).
 
Appliquer son conseil principal en parlant chaque jour avec D-ieu, c'est incorporer les indications qui nous ont été lancées, concernant notre mission, au moyen de mille signes et appels !
 
A suivre…
  
Extrait du livre “La porte du ciel – Hitbodédouth ” par Rabbi Israël Yits'haq Besançon. Reproduit avec l'aimable autorisation des Éditions du chant nouveau.

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