L’indispensable… et le reste

Rabbi Na'hman de Breslev compare les désirs du corps à l'écorce d'un fruit. Les deux possèdent le point commun de ne pas être indispensables à la vie…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

2 chévat 5770 – 17 janvier 2010

Dans ce monde – et dans la relation que nous entretenons avec notre corps – notre vie est partagée entre besoins et désirs. Les premiers sont nécessaires et vouloir s'en passer serait futile. D'autre part, les seconds sont superflus et même s'il est extrêmement difficile de s'en passer, au moins devrions-nous le vouloir.
 
Des besoins incontournables
 
Imaginez une personne qui se fixe comme objectif de ne plus dormir ou de ne plus manger. L'intelligence n'est sans doute pas ce qui la caractérise ! Il y a des besoins dont notre corps ne peut absolument pas se passer. Certes, cela ne signifie que nous pouvons nous laisser aller à faire ce que nous désirons (cela entre dans la catégorie des désirs que nous expliquons ci-dessous) ; plutôt, nous devons trouver notre “minimum vital” dont nous avons besoin pour vivre d'une façon décente.
 
Si une personne a besoin de six heures de sommeil, une autre devra dormir huit heures pour avoir l'énergie nécessaire dans sa journée de travail. Un individu a besoin de 2 500 calories chaque jour, tandis qu'un autre en demande 3 500. Mon voisin a besoin d'un minimum d'exercice physique chaque jour, tandis que je peux rester sur la même chaise huit heures d'affilée… Chaque personne est différente et il ne sert à rien d'aller contre notre nature. De fait, cela peut être nuisible dans de nombreux cas.
 
Nos besoins physiques sont une des raisons pour laquelle chaque individu possède sa façon unique de servir Hachem. Tout le monde ne peut pas se lever à quatre heures du matin pour aller prier ! Également, si ma grand-mère se contentait d'une courgette bouillie pour son repas du soir, il y a bien longtemps que ma femme à compris que cela ne correspond à l'appétit de chacun de nos fils !
 
Nous devons faire attention à ne pas prendre un désir pour un besoin et c'est pour cela que nous devons continuellement travailler sur nous. Si une personne a besoin de sept heures de sommeil, il faut qu'elle s'assure d'une part, que six heures et quarante-cinq minutes ne lui suffisent vraiment pas et d'autre part, qu'elle ne prenne pas l'habitude de dormir sept heures et quinze minutes, puis sept heures et demi… En d'autres termes, nous devons toujours avoir l'œil sur nos besoins pour qu'ils ne se transforment pas – sans crier gare – en désirs.    
 
Des désirs à diminuer
 
Notre rapport avec les désirs est différent, même s'il possède quelques points communs avec nos besoins. Le mauvais penchant cherche toujours à nous faire croire qu'un désir n'en est pas un. “Qui peut manger une tranche de pain sans beurre de nos jours ?” ; “À quoi peuvent bien servir les vêtements que vend Tati ?”
 
En instillant le doute dans notre esprit, nous sommes le plus souvent rapides à transformer un désir en besoin. Cela est dangereux car de la sorte, nous ignorons notre obligation de faire le maximum d'efforts pour nous en séparer. Ceci est exactement ce que désire le mauvais penchant.
 
Rabbi Na'hman de Breslev compare les désirs du corps à l'écorce d'un fruit (Liqouté Moharan I, 62:5). Les deux possèdent le point commun de ne pas être indispensables à la vie : la banane peut exister sans sa pelure et notre corps sans la confiture. Voici la définition d'un désir : en son absence, la vie peut se maintenir. Commençons par placer la barre au niveau le plus haut possible ; nous verrons ensuite comment amener cette réalité dans notre vie quotidienne.
 
En théorie, le corps peut se passer entièrement de ses désirs. La personne qui parvient à ce niveau – elles ne sont pas nombreuses – ressent autant de plaisirs à la vue d'un banana-split, qu'une vache doit en éprouver à la vue d'un fraisier à la crème chantilly. En l'absence totale de désirs, posséder des vêtements à la mode et de grandes marques nous intéresse autant qu'un chat peut hésiter entre une chaise Louis XV et IKEA (à l'exception du chat de ma belle-mère, mais ceci est une autre histoire).
 
On l'aura compris, une personne détachée entièrement de ce monde ne ressent aucun lien avec son aspect matériel. Il existe des exemples de personnes à qui ont avait oublié de rappeler qu'elle possédaient un aspect physique et qui en sont mortes. Lorsque le matériel n'existe plus, le corps ne peut survivre.
 
Comment peut-on atteindre ce niveau ? De quelle façon pouvons-nous devenir des être uniquement et entièrement spirituels ? Cela est-il réellement possible ?     
 
Répondre à ces questions est l'œuvre d'une vie et vouloir atteindre leurs objectifs représente notre défi. En vérité, peu importe si nous atteignons ou pas ces hauteurs spirituelles ; si Hachem avait voulu que nous soyons des anges, Il nous aurait créés différents.
 
Plutôt, nous devons vouloir nous élever et prendre les mesures pour y arriver. Pour chaque centimètre que nous faisons dans la bonne direction, nous avançons des kilomètres dans les sphères célestes. Vouloir est l'essentiel et essayer véritablement incontournable.
 
Tout cela doit se faire dans la joie et la bonne humeur. Si j'emprunte le chemin du rapprochement la tête basse, mon avancée sera modeste et de courte durée. Cependant, si mon cœur résonne de chants d'allégresse pour le Créateur, l'Aide divine est assurée.
 
Plus nous demandons l'Aide divine, plus nous progressons vite et dans la bonne direction. Certes, tous nos efforts sont indispensables, mais ils ne représentent rien par rapport à ce que peut nous apporter le Ciel. C'est de là-haut que viendra notre succès et c'est ici-bas que nous en apprécierons sa douceur.       
 
 
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