Ménager sa monture

Lorsque nous pensons à nous rapprocher de D-ieu, notre éloignement actuel n'est pas à sous-estimer. Une retraite spirituelle totale peut sembler tentante, mais…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 

Les amateurs de sport le savent bien : avant un effort physique, il faut chauffer ses muscles, s'entraîner à allure modérée. Lorsque notre corps se sera réchauffé, il sera temps d'augmenter la vitesse de nos mouvements. Le non-respect de cette exigence entraîne des accidents. Si certains sont anodins, ils peuvent aussi s'avérer fatals.
 
Ce qui est vrai dans le domaine physique, l'est également dans le domaine spirituel. Une personne qui n'a pas été “entrainée” aux matières spirituelles ne peut pas saisir à bras le corps une quantité importante de Divin. Dans son cas aussi, il faut que l'échauffement soit progressif. De fait, à la mesure de l'éloignement spirituel où se trouve la personne, correspond la vitesse à laquelle elle pourra assimiler de nouveaux concepts et une façon différente de voir la vie.
 
Ceci peut être comparé à un homme qui doit faire face au froid, sans avoir de couverture pour se protéger. Celui-ci devra se recroqueviller pour garder le peu de chaleur qu'il a en lui. Plus le froid sera intense, plus cet homme se raidira. Si ce raidissement se prolonge trop longtemps, il peut causer la mort de cette personne, que D-ieu nous protège.
 
Cependant, si le soleil apparaît, le même homme va trouver un confort qu'il n'attendait plus. Le corps se détendra, les muscles se feront plus alertes… Une mise en garde : si la personne était extrêmement froide, la chaleur retrouvée doit être progressive. En cas de gelure, vouloir se réchauffer les mains sur un feu de cheminée n'est pas une bonne idée !
 
Dans les sphères spirituelles, le processus est le même. Ainsi, une âme privée de nourriture spirituelle pendant de longues années se sera recroquevillée. Plus la période de privation aura été longue, plus elle se sera durcie, endurcie. Pour certaines personnes, la durée est telle que tout réchauffement spirituel semble hors de portée. Une personne qui a vécu sans notions de Divin pendant cinquante années aura plus de difficultés à écouter un nouveau discours que la personne qui découvre le spirituel à l'âge de vingt ans. Si nous sommes âgés-es de cinquante ans, cela doit nous permettre de comprendre notre peu d'enthousiasme naturel au changement.
 
Une âme recroquevillée est difficile à aborder. Si l'on désire lui faire entendre un discours différent, il faut le faire en tenant compte de son éloignement présent : l'approche sera progressive, à petite vitesse. Être déstabilisé-e n'est agréable pour personne et ne pas tenir compte de ce fait risque d'aboutir à l'opposé de ce qu'on désire réaliser.
 
Si une personne se trouve dans un état de “gelure” spirituelle, lui donner accès aux livres les plus saints de notre héritage est dangereux. Au nourrisson, on ne donne pas de grandes bouchées.
 
Nous rapprocher : pas à pas
En fait, cette situation s'applique à toutes les personnes et dans toutes les situations. Nous avons tous-tes des idées et des concepts qui nous semblent être à des années lumière de notre façon de penser et de vivre.
 
L'enfant qui apprend à marcher ne peut pas encore réaliser qu'un jour il pourra courir. Pourtant, nous savons qu'il pourra le faire. Lorsque nous pensons à nous rapprocher de D-ieu, notre éloignement actuel est un facteur qu'il ne faut pas sous-estimer. Vouloir se plonger dans une retraite spirituelle totale peut sembler tentant, mais nous courons le risque de tomber après quelques pas.
 
C'est avec intelligence et mesure que nous devons progresser. Les ouvrages d'introduction et de sensibilisation sont nombreux. Les émissions de radio et de télévision sont également présentes pour nous aider.
 
Si nous sommes curieux-ses et que la recherche de la vérité nous guide, nous trouverons certainement le chemin qui nous appartient.
Il y a deux choses que nous devons éviter. Tout d'abord, il faut tout faire pour ne pas se trouver dans la situation de la personne gelée. Un tel refroidissement de l'âme est toujours difficile à évacuer et notre démarche en serait fortement contrariée. Afin d'éviter cela, il nous suffit d'être curieux-ses et ouverts-es aux discours différents de ceux qui sont les nôtres.
 
Également, il faut demander au Maître du monde de nous guider à toutes les étapes. Les pièges sont nombreux et les forces du mal risquent de ne pas voir d'un bon œil notre intérêt soudain pour le Divin. Ces forces feront tout pour nous empêcher de nous rapprocher de D-ieu. Savoir cela est primordial et permet de prévenir de nombreux pièges.
 
Le plus souvent, ces pièges prendront des formes physiques : un livre qui devait nous aider pour finalement… nous refroidir ! Le cours d'un rabbin qui devait nous inspirer et qui – en fin de compte – fait retomber à plat notre enthousiasme. Notre meilleur-e ami-e qui nous promet de mettre fin à son amitié si nous poursuivons notre démarche spirituelle… La liste d'exemples est sans fin et chaque lecteur-ice pourra la compléter à loisir.
 
Dans tous les cas, nous devons persévérer. À juste mesure, en faisant preuve de discernement et en priant beaucoup, l'éveil de notre âme est trop important pour qu'on ne lui accorde pas la place qui lui revient dans notre vie. Je vous encourage à me faire parvenir vos témoignages et les difficultés que vous avez rencontrées. De cet échange, peut sortir une nouvelle volonté et une nouvelle énergie qui sont les deux éléments nécessaires à notre réussite.
 

Vous êtes cordialement invités à rendre visite au blog de David-Yits'haq Trauttman à www.davidtrauttman.com/

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