On recherche… un Rav !

La vérité est que nous n’avons pas vraiment de Rav, cette figure de mentor, d’ami et de conseiller. J’espérais que mon mari en choisisse un qui nous convienne, mais en vain…

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Sharon Rotter

Posté sur 17.03.21

 

La vérité est que nous n’avons pas vraiment de Rav. Bien sûr, lorsqu’une question survient, nous avons qui consulter, de qui recevoir des conseils, mais cette figure tant espérée d’un grand homme à qui l’on fait confiance les yeux fermés et qui est comme un père, un mentor, un ami et un conseiller, je ne l’ai pas encore trouvée. 

Pendant des années, j’espérais que mon mari choisisse un Rav, un grand sage, qui serait notre Rav. Je nous voyais, allant demander conseil au Rav pour les choix importants et pour nos volontés, notre mode de vie, l’éducation de nos enfants et notre vie de couple. Dans mon imagination, je voyais comment ses conseils apaisaient mon âme et mon humeur, nous apportaient la tranquillité et nous aidaient à dormir sur nos deux oreilles, en confiance.

Nos sages disent « Fais-toi un Rav et sors du doute », et je l’attendais, celui qui allait nous sortir de ces maudits doutes qui nous embrouillent et s’insinuent parfois dans des trous noirs qui mènent au néant.

Mais mon mari, à la tête de la maison et leader de notre voie spirituelle, ne nous a jamais mis en contact avec ce personnage de mon imagination. Ce n’est pas qu’il ne le voulait pas, il le cherchait lui aussi de tout son cœur et de toute son âme. Mais après un long parcours dans les subtilités du judaïsme, un périple d’étude et de questionnements poussés, le seul en qui il pouvait avoir une confiance absolue, sans nul doute, pour nous sortir de la mouise, était Rabbi Nah’man de Breslev.    

Je tiens à dire, à son crédit, que ce n’est pas faute d’avoir cherché une telle figure, bel et bien vivante dans ce monde. Mais après pas mal de déceptions, il a compris que le titre, la gloire et l’honneur n’y changent rien, que nous sommes tous des êtres humains avec des épreuves difficiles et qu’en fin de compte, ce qu’il recherche pour notre famille est juste de s’inspirer directement du grand sage qui l’influence, même s’il ne s’agit pas de quelqu’un de vivant.

On dit que les sages, même morts, sont considérés comme vivants ; et effectivement, l’influence de Rabbi Nah’man de Breslev est quotidienne chez nous. Car après une étude longue et minutieuse, une étude de chaque jour qui, avec l’aide de D.ieu, va continuer longtemps, les conseils de Rabénou commencent à pénétrer votre conscience au jour le jour et vous arrivez à les rendre accessibles pour vous et pour votre entourage.

A mon grand regret, j’ai longtemps cru que si mon mari ne trouvait pas cette figure tant espérée, c’est qu’il était incapable de s’annuler face à quelqu’un d’autre. Mais au fil des années, quand les voiles se lèvent, qu’on comprend mieux le monde, et que la vérité, d’ordinaire cachée, nous éblouit brièvement de tout son éclat, je réalise qu’il se comporte d’une manière des plus responsables, en se préservant, lui et sa famille, lorsqu’il écoute les conseils de Rabénou et fait finalement le choix de s’annuler devant lui.

Rabbi Nah’man parle énormément des célèbres menteurs, et des méfaits de la célébrité qui peuvent survenir chez celui qui reçoit tant d’honneur de son entourage.  

A notre époque, ce n’est pas simple d’être un grand Rav, et les vrais sages se retirent habituellement. Cependant, je tiens à préciser que mon propos n’est pas de conseiller aux gens d’agir comme nous avons choisi de le faire. Il y a énormément de gens qui ont le mérite de suivre un Rav à 100 pourcent et qui jouissent d’une vie enrichissante, pleine d’équité et de droiture. 

Je ne le nie pas, je nourris toujours en moi l’espoir de trouver cette personne influente, que l’on pourra suivre les yeux fermés, un homme à l’esprit saint, dont tous les conseils émanent d’un lien direct avec le monde d’en haut. Mais en attendant qu’on le trouve, je suis les instincts de mon mari et choisis la voie qu’il nous a tracée, celle des enseignements de Rabbi Nah’man de Breslev.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

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