Penser à l’essentiel

Si nous pensions un peu plus à D-ieu, nous penserions un peu moins à nous. À la place, nous préférons courir les vanités de ce monde qui sont autant de sources d'insatisfaction.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

Avez-vous déjà essayé d'expliquer à un petit garçon de cinq ans la signification de la douleur liée à la roulette du dentiste ? Malgré tous nos efforts, il aura certainement de la difficulté à comprendre pleinement l'aspect positif de ce moindre mal : en faire disparaître un plus grand. Pour une personne adulte, la même douleur est le plus souvent acceptable. Dotée de l'intelligence nécessaire, chaque personne comprend que dans certains cas, un inconfort provisoire est salutaire. Cela est le cas des soins chez le dentiste, chez l'infirmière…

Dans le domaine spirituel, les choses ne sont pas différentes. Les douleurs, souffrances et autres difficultés liées à la vie possèdent toutes leurs raisons salutaires. Rien n'est laissé au hasard et à chaque mal correspond une raison spécifique.
 
Un envoyeur au-dessus de tous soupçons
 
Qu'il s'agisse des difficultés physiques (douleurs, maladies…) ou mentales (stress, tristesse, dépression…), toutes sont voulues par le Créateur du monde. Admettons notre incapacité intellectuelle à en comprendre la raison dans bien des cas. Cependant, la certitude de savoir que D-ieu désire nous faire vivre ce que nous vivons doit nous permettre de garder la conviction que nous ne sommes pas les victimes d'une injustice. C'est dans ce sentiment que nous devons trouver une source importante de satisfaction. De fait, plus les évènements paraissent sombres, plus nous devons nous souvenir de leur envoyeur. Du Ciel, aucune erreur, aucune injustice n'existe. Fermons les yeux et adressons-nous directement au Maître du monde pour crier notre douleur, mais ne commettons pas l'erreur d'accuser de tous les maux celui ou celle qui semble nous persécuter (notre patron, notre banquier, notre femme…).
 
À l'image de l'enfant qui ne comprend pas que sa mère lui inflige une peine immense (en lui défendant de terminer un paquet de bonbons), nous devons nous souvenir que nous sommes les enfants de D-ieu et que nous ne pouvons pas toujours comprendre ce qui nous arrive.
 
Une seule conviction doit diriger notre vie : D-ieu désire notre bien et nous procure tout ce dont nous avons besoin pour atteindre l'objectif ultime de notre vie. Le plus souvent notre erreur possède deux aspects : 1) Nous oublions que D-ieu dirige le monde dans ses moindres aspects ; 2) Nous ignorons que le concept de punition n'existe pas dans le Ciel.
 
L'objectif ultime
 
Imaginons un jeune marié le lendemain de la cérémonie de mariage. Ses premières vingt-quatre heure d'homme marié devraient être consacrées à montrer à sa femme combien il l'aime, combien il est heureux de l'avoir trouvée… Pas une minute, pas une seconde devrait-il oublier cela… au moins la première journée !
 
Plutôt que de se consacrer à cet objectif noble, que fait notre jeune marié imaginaire ? Il multiplie les communications sur son téléphone portable à ses amis pour leur décrire les moindres détails de la soirée du mariage. À l'heure du repas, il écoute à peine sa jeune épouse… pour parler à sa mère et lui dire combien elle lui manque déjà. Pendant l'après-midi, il entreprend la tournée des lieux qu'il avait l'habitude de fréquenter pour faire une “visite d'adieux”. Lorsque la soirée arrive, il commande une pizza et explique à sa jeune épouse l'aspect unique d'un match de football retransmis à la télévision et les raisons pour lesquelles il serait tout simplement impensable de ne pas le regarder.
 
À l'heure du coucher, notre héro est trop fatigué pour envisager une quelconque activité et… s'endort pendant que la jeune femme met de l'ordre dans la cuisine ! Du matin au soir, le jeune marié a oublié l'objectif principal et ultime de sa première journée d'homme marié : afficher au-dessus de tout soupçon son amour à sa jeune épouse.
 
Nous sommes le jeune marié et D-ieu est notre jeune épouse. Nous oublions souvent de penser à Celui qui nous a donné la vie et nous préférons penser à nous. Dans cette relation unique, nous faisons preuve d'égoïsme et nous ne sommes même pas prêts-es à le reconnaître. Si nous pensions un peu plus à D-ieu, nous penserions un peu moins à nous et nous en tirerions les bénéfices. À la place, nous préférons courir les vanités de ce monde qui sont, en fin de compte, autant de sources d'insatisfaction.
 
Les punitions n'existent pas !
 
La seule volonté de D-ieu est de tout faire pour nous rapprocher de Lui. À aucun instant, l'être humain se retrouve abandonné par la Présence divine. D-ieu est l'équivalent de notre ombre : où que nous courrions, elle ne nous quitte jamais. D-ieu est également toujours à nos côtés. Il nous suffit de nous en souvenir.
 
Nous pensons souvent aux moments difficiles dans notre vie – que D-ieu nous préserve – comme des punitions envoyées du Ciel. Rien n'est plus faux. Le concept de punition est entièrement étranger à D-ieu. Tout est fait pour notre bien. Les difficultés que nous éprouvons dans la vie appartiennent à une des deux catégories suivantes : 1) Nous permettre de faire expiation de nos fautes ; 2) Nous éveiller spirituellement afin de nous rapprocher de D-ieu. Si nous éprouvons de la douleur à vivre ces moments, c'est uniquement parce que nous n'utilisons pas notre intellect comme nous devrions.
 
Si nous comprenons cela, les moments difficiles ne sont pas vécus comme des obstacles malheureux dans notre vie. Plutôt, nous les percevrons comme une chance que le Maître du monde nous donne pour Lui montrer notre amour : même dans l'adversité, nous faisons appel à Lui pour qu'Il vienne à notre aide.
 
Certes, nous serions insensés-es de réclamer des difficultés dans le but de nous rapprocher de notre Créateur : ne soyons pas prétentieux-ses au point de croire que nous réussirons toujours à nous souvenir de D-ieu dans de tels moments. Cependant, lorsque D-ieu nous fait signe, nous devons l'accepter avec joie et une émouna (foi) complète.
 
Penser à D-ieu : le plus souvent, le plus longtemps
 
La question mérite d'être posée : de quelle façon peut-on se réjouir lorsqu'un évènement indésirable nous arrive ? Qu'il s'agisse d'un licenciement, d'une maladie, des difficultés liées à la vie de couple ou à l'éducation des enfants, il semble évident qu'une nouvelle malheureuse, qu'un évènement indésirable possède toutes les qualités pour nous assommer mentalement.
 
La réponse à cette question nous renvoie au concept de bitoul (d'effacement) de soi. La personne qui pense à D-ieu ne pense pas à elle. Partant, elle s'annule devant le Créateur du monde et oublie qui elle est. En se souvenant que D-ieu existe et que notre objectif consiste à tout faire pour nous rapprocher de Lui, notre vie prend un nouvel aspect : celui de régler nos perceptions en fonction de la Volonté divine et non de la nôtre.
 
Le bitoul est un concept essentiel de la vie et de notre rapport avec D-ieu. Il est impossible à atteindre si nous n'établissons pas une conversation régulière avec D-ieu. Cette conversation (hitbodédouth) doit se faire dans la langue où nous sommes le plus à l'aise et tous les jours. Cette personne passera cinq minutes à parler à D-ieu ; cette autre y consacrera une heure. Au-delà du temps que nous passons à nous adresser directement au Maître du monde, l'essentiel consiste à Lui faire part de nos difficultés et de notre envie de nous rapprocher de Lui.
 
Rien ne sert de mentir. Nous avons tout intérêt à reconnaître que notre envie se porte le plus souvent sur des choses qui ont peu de rapport avec D-ieu (l'argent, la nourriture, les plaisirs malsains…). Si nous affirmons en même temps notre volonté de nous débarrasser de ces envies folles pour nous rapprocher du but ultime, D-ieu prêtera une oreille compatissante à notre appel.
 
En cette période difficile pour le peuple juif et plus particulièrement pour toutes les personnes qui vivent en Israël, il serait bon de nous tourner plus souvent vers le Créateur et Lui demander son aide. Un peu d'humilité n'a jamais fait de mal à personne.   

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