Pour garder la foi

Il convient à l’homme de se conduire avec une grande sainteté, d’avoir une pensée pure et une juste conscience, afin de ne jamais faillir en ce domaine.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Pourquoi devons-nous repartir du début ?
 
Il faut se garder de ne jamais ouvrir un livre critiquant la religion, car les opinions qui y sont exprimées portent beaucoup de préjudice à l’acquisition de la simple foi, qui est le fondement et la racine du Judaïsme. Celui qui étudie les livres des philosophes, que D. nous en garde, introduit en son cœur des doutes et des idées hérétiques, car chacun est né avec la perversité, c’est-à-dire les mauvais désirs du monde inséparables de la nature humaine, que D. ait pitié. L’homme brise ses désirs et pénètre dans les voies d’HaChem béni soit-Il grâce à sa crainte de la punition ; mais lorsqu’il étudie ces livres de spéculations, que D. nous en préserve, il se met à douter et des idées hérétiques viennent alimenter sa perversité naturelle (Si’hot Maaran, 5).
 
Il est interdit de lire un quelconque écrit, dans un livre ou dans un journal, contenant une hérésie ou une spéculation quelconque sur la foi, car cela endommage considérablement la foi.
 
Rav Leib, fils du ‘Hafets ‘Haïm, raconte que dans sa jeunesse il avait pris l’habitude de se plonger dans les livres de philosophie, mais que son père s’y opposa et l’en empêcha. Une fois, le ‘Hafets ‘Haïm le surprit dans la lecture du Guide des égarés (Moré Nevoukhim) du Rambam et le lui prit des mains. Rav Leib s’en étonna et interrogea son père : Qui, parmi nous, est plus grand que le Rambam, de mémoire bénie, qui pourtant s’est occupé de philosophie ? Nos Sages de mémoire bénie rapportent aussi que notre ancêtre Avraham, que son âme repose en paix, vint à la foi grâce à la spéculation philosophique ! Le ‘Hafets ‘Haïm lui répondit : Si quelqu’un cherche une preuve de la foi dans les livres des philosophes, c’est le signe que sa reconnaissance d’HaChem est déficiente, qu’il a de mauvaises pensées et des doutes.
 
Or, on ne peut rien prouver ni du Rambam ni de notre ancêtre Avraham, car le Rambam a écrit son livre pour les hommes perplexes de sa génération ; et notre ancêtre Avraham, que son âme repose en paix, vivait à l’époque des idolâtres et il lui était nécessaire de parvenir à la foi à partir de sa propre compréhension d’HaChem, tandis que tout cela est désormais clair pour nous : HaChem béni soit-Il s’est révélé au mont Sinaï devant nos pères et une assemblée de centaines de milliers d’hommes et ils entendirent la voix divine leur parler. Alors, pourquoi devons-nous repartir du début, depuis l’ABC ?
 
Il est enseigné dans le traité Sanhédrin (90) : Tout Israël a part au monde futur, comme il est écrit (Isaïe 60:21) : “Ton peuple ne sera composé que de justes qui posséderont à jamais ce pays, eux, rejeton que J’ai planté, œuvre de Mes mains, dont Je me fais honneur”. Ceux qui prétendent que la résurrection des morts n’est pas mentionnée dans la Tora, que la Tora n’est pas révélée et l’épicurien, n’ont pas part au monde futur. Rabbi Akiva dit : "Même celui qui lit des livres profanes, c’est-à-dire des livres de philosophie, de spéculations sur la foi et d’épicurisme, perd sa part de monde futur."
 
De même, écouter des propos hérétiques ou de spéculation sur la foi, l’endommage beaucoup. Il est nécessaire de s’éloigner et d’éviter de rencontrer des gens coupables de telles profanations. A plus forte raison, on n’ouvrira aucun media qui diffuse de tels propos, car se serait exactement comme si on invitait un hérétique à parler chez soi.
 
Celui qui a failli et lu des livres interdits, doit se confesser devant HaChem béni soit-Il, demander Son pardon et s’engager dorénavant à ne plus étudier de tels livres. Cela lui sera utile pour ne pas perdre sa part de monde futur.
 
L’étude de la Tora
 
Grâce à l’étude de la sainte Tora, l’homme brise toute hérésie et épicurisme qu’il possède en lui.
 
Les concepts d’hérésie et d’épicurisme sont compris en général comme la négation absolue de l’existence divine. Mais en vérité, celui qui croit en l’existence du Créateur soutient aussi de nombreuses opinions et pensées contraires à la foi. Or ces opinions nient l’existence d’HaChem et Sa providence. Mais grâce à l’étude de la Tora, les qualités et pensées adéquates s’éclaircissent, l’hérésie est anéantie et l’homme mérite ainsi la foi parfaite.
 
Ceci n’est valable que pour celui qui, dans son étude, annule sa propre connaissance devant celle de la Tora. C’est-à-dire qu’il annule ses désirs et sa raison et accepte chaque mot de la sainte Tora. Ceci s’appelle étudier dans le but d’accomplir, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent (traité Avot, 4) : Celui qui étudie la Tora pour l’accomplir parviendra à l’apprendre, à l’enseigner, à l’observer et à l’accomplir.
 
Lorsqu’on s’efforce d’étudier et de comprendre la Tora, on mérite de sortir de l’obscurité pour parvenir à la lumière de la connaissance ; ce qui est le contraire de tous les mauvais désirs qui obscurcissent la lumière d’HaChem et de Sa foi (Likouté Maaran, 101).
 
C’est grâce à l’étude de la Tora dans le monde, que la providence divine s’attache à nous. Plus on se rapproche de la Tora et plus la providence divine s’attache à nous. (Likouté Etsot, l’étude de la Tora, 21).
 
Le respect de l’Alliance
 
C’est seulement grâce au respect de l’alliance, qui est l’essentiel de l’accomplissement de la foi, que l’homme peut mériter d’être toujours fort et intègre dans sa foi. Commençons par expliquer les méfaits de la profanation de l’Alliance.
 
Voici ce que la Tora raconte sur le petit-fils de notre ancêtre Yaacov (Génèse 38 : 7) : “Le premier-né de Yéhouda, Er, était mauvais aux yeux d’HaChem, et HaChem le fit mourir”. Quelle faute a-t-il commise pour être qualifié de ‘mauvais aux yeux d’HaChem’ ? Rachi explique qu’Er détruisait sa semence afin que sa femme ne ternisse pas sa beauté en devenant enceinte.
 
La loi est très stricte à ce propos (Choul’han Aroukh, Even HaEzer, § 23) : “Il est interdit de répandre en vain la semence et dans la Tora, cette faute est la plus grave. Par conséquent, l’homme qui a des rapports incomplets et répand sa semence à l’extérieur ou qui se masturbe, non seulement transgresse un grave interdit, mais il est exclu de la société des hommes, et il est dit à ce propos (Isaïe 1 : 15) : “Vos mains sont pleines de sang” – comme s’ils avaient tué.
 
Il convient à l’homme de se conduire avec une grande sainteté, d’avoir une pensée pure et une juste conscience, afin de ne jamais faillir en ce domaine. Il doit se garder de ne s’isoler avec aucune femme, de s’éloigner de la plaisanterie, de l’ivresse et des paroles érotiques. Il ne doit pas rester célibataire (mais doit s’efforcer de se marier jeune), cette pratique aidant à sauvegarder une grande pureté. Il est dit surtout : l’homme doit être absorbé dans la réflexion de la Tora, ouvrir son esprit à la sagesse, car les pensées de concupiscence ne se développent que dans un cœur vide de sagesse (Choul’han Aroukh, Even HaEzer, § 23, 25).
Il est écrit dans la Tora (Nombres 15 : 39) : “Vous ne rechercherez pas les pensées de votre cœur et de vos yeux”. Nos Sages de mémoire béni ont expliqué dans le Midrach Sifri : “De vos yeux” – c’est la fornication. De là, nos Sages de mémoire bénie ont interdit selon la Tora de regarder toute femme, qu’elle soit mariée ou célibataire (comme cela est prouvé dans la Michna Beroura, § 75, 7 : les décisionnaires ont écrit que de nos jours les jeunes filles sont considérées comme des femmes en menstrues dès qu’elles approchent l’âge de leur premier cycle menstruel, et elles font donc partie des relations interdites). Regarder une femme constitue une profanation de l’Alliance, comme il est écrit (Likouté Maaran, 7) : L’essentiel de la débauche provient des yeux.
 
Et c’est ce qui est statué dans le Choul’han Aroukh : Celui qui regarde même le petit doigt d’une femme avec l’intention d’y prendre un certain plaisir, transgresse un interdit de la Tora et sa faute est très grave. De même, Maïmonide (le Rambam) cite cet interdit dans ses Lois sur le repentir (Chapitre 4, règle 4) : Celui qui observe une femme qui lui est interdite ne peut se repentir de cette faute, car cette dernière semble bénigne et insignifiante aux yeux de la majorité des gens ; le rebelle peut en effet dire : Je ne me suis pas approché d’elle et je n’ai rien fait ! Car il ignore que le simple regard est une grande faute qui a pour conséquence la relation interdite, comme il est écrit “Vous ne rechercherez pas les pensées de votre cœur et de vos yeux”. L’auteur de la Michna Beroura a décidé légalement qu’un tel homme ne sera pas exempté de la punition de l’enfer à cause de cette faute, même s’il a étudié et accompli de bonnes actions.
 
Lorsque l’homme profane l’Alliance, en ayant des pensées érotiques ou en parlant vulgairement, à plus forte raison s’il passe à l’action ou regarde des images interdites, etc. il souille son cœur, ne peut plus ressentir la divinité d’HaChem béni soit-Il, et ne peut plus prier. Car l’esprit de débauche est un esprit impur qui sépare l’homme de la sainteté et de la foi. Comme l’essentiel de la divinité est dans le cœur et que le cœur est ainsi souillé par l’esprit impur de la débauche, la divinité ne peut y résider et l’homme est ainsi séparé de la sainteté, de la foi et de la prière. Par conséquent, la profanation de l’Alliance est appelée ‘prépuce’ (‘orla), c’est-à-dire une enveloppe grossière qui ferme le cœur à la foi. Aussitôt après avoir profané l’Alliance, que D. nous en préserve, l’homme ne peut plus prier à cause de l’enveloppe du ‘prépuce’ qui recouvre son cœur et le sépare d’HaChem, béni soit-Il.
 
L’écoulement vain de semence atteint aussi la connaissance, puisque la semence provient du cerveau, et celui qui en est coupable perd une part de son cerveau et ainsi sa connaissance est atteinte. Par conséquent, toutes les maladies spirituelles proviennent de la profanation de l’Alliance. Il est écrit dans le saint Zohar que celui qui jette sa semence s’appauvrit. Cela est vrai dans tous les sens du terme, y comprend au sens le plus littéral, c’est-à-dire qu’il souffre d’un manque de subsistance, contracte des dettes et perd son esprit. En d’autres termes, il ne croit pas en HaChem, souffre de mélancolie, de dépression et de colère, qui sont toutes des maladies de l’âme.
 
Lorsque l’homme profane l’Alliance, il perd sa sainteté et l’essentiel de la sainteté, c’est la foi. Lorsqu’il perd sa sainteté, sa foi est atteinte et toute son existence avec elle. Cela se manifeste dans sa santé, sa paix au foyer, sa subsistance, qui sont des choses essentielles à travers lesquelles il est puni et qui le conduisent à la mélancolie, au désespoir et son monde s’obscurcit.
 
La débauche est en contradiction directe avec le Judaïsme, c’est pourquoi Bilaam conseilla à Balak d’entraîner Israël à la débauche en lui disant : Leur D. déteste la licence des mœurs. L’essentiel du Judaïsme consiste en effet à vouloir adhérer à HaChem, ce qui dépend du respect de Son Alliance. Et puisque la débauche représente l’amour et le désir intense pour une action bestiale, et que c’est une volonté contraire à la sainteté, lorsque l’homme est donc entraîné à la débauche, il perd tout amour et désir de se rapprocher d’HaChem, toute volonté d’étudier la Tora et d’accomplir les commandements et de plus, il s’éloigne de la prière et de l’isolement, qui sont les expressions privilégiées de la foi.
 
Il est écrit dans le saint Zohar que le désir de l’homme pour la débauche est l’essentiel de son épreuve dans ce monde. Par ailleurs, nous savons déjà que la principale épreuve concerne la foi. Il s’ensuit que l’un dépend de l’autre. L’explication est la suivante : l’essentiel de la débauche est dans les yeux, et la protection du regard signifie une foi parfaite, car l’homme sait aussi que le monde n’est pas une propriété publique où chacun peut se servir librement, mais qu’il fut créé et qu’il existe d’autres créatures pour lesquelles le monde fut aussi créé ; que l’homme ne doit donc pas regarder ce qui ne lui appartient pas, car on ne doit regarder que ce qui nous a été donné. Par conséquent, celui qui lève les yeux est un orgueilleux qui pense posséder le monde et que tout lui appartient, en regardant et convoitant ce qui ne lui appartient pas. Concrètement parlant, il voudrait que toutes les femmes lui appartiennent et il est écrit dans Likouté Maaran (4), que cette convoitise le conduit à la mort du cœur.
 
Lorsque l’homme ne protège pas son regard, il convoite malgré-lui ce qui ne lui appartient pas, car nos Sages de mémoire bénie ont enseigné : L’œil voit et le cœur convoite. Et étant donné que toutes les paroles de nos Sages sont des lois de la nature, c’est donc une loi naturelle que lorsque l’œil voit, le cœur convoite aussitôt, et il est impossible que l’homme qui ne protège pas son regard ne transgresse pas l’interdit de “Tu ne désireras pas” ; et très souvent, il transgresse même celui de “Tu ne convoiteras pas”, qui est le fondement de toute la Tora.
 
C’est aussi l’explication du mauvais œil et du regard malveillant rapportés par la Guemara. Lorsque l’homme convoite ce qui ne lui appartient pas, il endommage la spiritualité et la vie de cette chose car il la sépare de la divinité qui donne la vie à tout.
 
Le roi David, que son âme réside en paix, mentionne plusieurs choses qu’il qualifie de ‘toujours’ et qui sont dépendantes les unes des autres. L’une d’elle est (Psaumes 73 : 23) : “Je suis toujours avec Toi” – c’est l’adhésion à HaChem, le second (id. 25:15) : “Je tourne constamment mes yeux vers HaChem” – c’est la protection du regard. L’un dépend de l’autre, car le mérite d’être toujours avec HaChem selon le verset “Je suis toujours avec Toi”, nécessite avant tout de fermer les yeux, selon le verset “Je tourne constamment mes yeux vers HaChem”. Mais le contraire est tout aussi vrai : Le mérite de fermer intérieurement les yeux n’est possible que grâce à l’adhésion complète à HaChem, car l’homme peut fermer ses yeux physiques et continuer à errer avec les yeux de son intellect et imaginer en pensée un monde de fantasmes, où il assouvit tous ses désirs et transgresse tous les interdits. Par conséquent, c’est seulement lorsque sa pensée s’attache à HaChem, c’est-à-dire que ses yeux intérieurs sont toujours tournés vers HaChem, ce qui dépend de la foi, qu’il protège réellement ses yeux et réalise le troisième ‘toujours’ (id. 16 : 8) : “Je fixe toujours mes regards vers HaChem”.
 
La terre d’Israël
 
Seule la sainteté de la terre d’Israël permet de mériter parfaitement la foi et la longanimité divine. Chacun doit prier HaChem béni soit-Il pour qu’Il l’aide à désirer ardemment la terre d’Israël pour qu’il mérite d’y arriver. Celui qui habite la terre d’Israël doit aussi prier d’avoir le mérite d’acquérir la sainteté de la terre d’Israël, car elle possède le pouvoir d’annuler la colère, la mélancolie et de faire mériter la perfection de la foi, ainsi que la longanimité divine. Pour vérifier si on a mérité la sainteté de la terre d’Israël, il suffit donc de voir qu’on ne se met jamais en colère et qu’on est toujours joyeux. Mais si on constate qu’on n’a pas déraciné complètement la colère et la mélancolie, c’est le signe qu’on n’a pas encore mérité de la sainteté de la terre d’Israël.
 
À suivre…

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