Sauver des vies, facilement

Il se peut qu’à cet instant même, quelqu’un se promène, au bord du désespoir, pensant à l’impensable. Et il se peut que vous soyez la personne susceptible de lui sauver la vie…

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 17.03.21

Rabbi Yosef Yits’hak Lerner shlita, un brillant érudit en Torah et l’un des rabbins de qui j’ai eu le privilège d’apprendre au kollel rabbinique de Aish HaTorah, m’a raconté une histoire vraie sur la Yechiva de Lakewood, où il a lui-même étudié.

Il y a des années, un des étudiants mariés de la Yechiva traversait de grosses difficultés. Il était gêné de parler à quiconque de ses problèmes, et faisait les cent pas dans un profond sentiment de désespoir. Le pauvre jeune homme avait atteint un stade qu’il pensait être sans retour, et mit fin à ses jours. Rav Lerner me dit que lorsque le Mashgia’h de Lakewood fit l’éloge du jeune homme, dont les funérailles furent un choc pour toute la communauté, il se blâma lui-même ainsi que tout le monde présent : « Qui sait ? Nous aurions pu sauver une vie ! Si seulement l’un d’entre nous avait mis son bras autour de ses épaules, ou lui avait souri, nous aurions pu l’encourager et lui donner la force de continuer à vivre. »

Je n’oublierai jamais cette histoire. Nous ne pouvons pas nous imaginer ce qu’un sourire peut avoir comme effet sur quelqu’un d’autre, cela le renforce, lui redonne pratiquement vie. Dans le Talmud, Rabbi Yoh’anan dit que sourire à quelqu’un suffit pour le revigorer, donc en souriant aux gens, on peut sauver des vies toute la journée. Imaginez-vous le paradis qu’une personne peut gagner rien qu’en souriant aux gens. La cinquième Michna dans le quatrième chapitre du traité de Sanhedrin dit que si vous sauvez une vie, c’est comme si vous aviez sauvé le monde entier.

Quelqu’un peut-il seulement imaginer la récompense dans le ciel pour sauver le monde entier ? Une personne qui sourit sincèrement aux gens sauve des mondes entiers toute la journée, chaque jour de l’année. Qui peut seulement imaginer le Gan Eden qui attend une telle personne ?

Dans la bénédiction des Cohanims, nous disons, « Puisse D.ieu faire briller Son visage sur vous », ce qui signifie : Puisse D.ieu illuminer votre vie. Nous pouvons invoquer cette merveilleuse bénédiction sur nous-mêmes en illuminant la vie des autres, puisque le Talmud nous dit (Sota 8b) qu’Hachem nous traite de la même façon dont nous traitons les autres. Nos sages nous disent qu’un sourire est comme faire briller le soleil – s’il peut illuminer le monde entier, il peut certainement illuminer la vie de celui à qui on sourit.

Voyez un peu : nous sourions aux autres et Hachem nous sourit ! Nous illuminons les vies des autres et Hachem illumine la nôtre !

Un sourire fait briller le soleil, il donne à l’autre l’envie de vivre, car il illumine sa vie. C’est inné : souriez à un petit bébé et il vous sourira en retour, froncez les sourcils et il se mettra à pleurer. Nous voyons que c’est un concept très profond. De la même manière, si vous donnez la même nourriture à deux bébés mais que vous souriez à l’un et froncez les sourcils à l’autre, alors le bébé des sourires sera en bonne santé tandis que l’autre sera maladif. C’est quelque chose qui n’a pas seulement été démontré sur des humains, mais également avec des plantes et des animaux. Aussi bien les plantes que les animaux réagissent positivement aux sourires et négativement à l’inverse.

Rabbi Natan dit que l’incarnation de la joie est lorsque vous convertissez l’angoisse d’une personne en joie. Il base cette réflexion sur un exemple rapporté par Rabbi Nah’man de Breslev dans les Likoutey Moharan : un groupe de gens joyeux danse en cercle, comme dans un mariage, mais il y a cet homme triste qui se tient en dehors du cercle et observe. Les danseurs attrapent sa main, l’attirent dans le cercle et le forcent à se réjouir avec eux. Rabénou nous dit d’en faire de même, en d’autres termes, de faire entrer notre angoisse dans la joie de la vie. Comment cela ?

On peut toujours sourire et être constamment heureux en étant conscient de trois faits fondamentaux dans la vie :

1. Hachem nous aime, chacun d’entre nous, et
2. Hachem fait tout pour le meilleur.
3. Le mal n’existe pas.

Supposons que vous connaissez quelqu’un qui traverse une période très difficile. Vous vous approchez, lui souriez et dites : « Ne t’inquiète pas, tout va bien aller. Hachem ne te laissera jamais tomber, attends un peu et tu verras, tout va s’arranger au mieux. » Lorsque vous souriez à quelqu’un, vous chassez les nuages de sa vie. Vous faites briller le soleil pour lui. Vous lui donnez un nouveau départ dans la vie. C’est véridique, pas juste une belle expression, parce que quand vous rappelez à quelqu’un qu’Hachem l’aime et qu’Hachem fait tout pour le meilleur, il devient instantanément plus heureux. D’autant plus avec un sourire et une bonne parole, vous illuminerez le monde et vous sauverez des vies, en toute simplicité !

 
Traduit de l’anglais par Carine Illouz

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