Se rapprocher d’un maître

Beaucoup de miséricorde divine est nécessaire pour mériter de fréquenter un Juste authentique...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

“Tu t’attacheras à Lui”
 
C’est un commandement positif d’adhérer aux érudits de la Tora (talmidé ‘hakhamim) afin d’apprendre de leurs actions, comme il est écrit (Deutéronome 10 : 20) : “Tu t’attacheras à Lui seul” – car est-il possible de s’attacher à la présence divine qui est un feu dévorant ? Mais nos Sages ont expliqué que ce précepte consiste à s’attacher aux Sages et à leurs disciples (Rambam, Lois sur la connaissance, chapitre 6). L’homme doit s’unir aux Justes, s’asseoir toujours en leur compagnie afin d’apprendre de leurs actions.
 
Un des fondements de la foi de notre sainte Tora, est la foi dans les Sages et c’est l’un des quarante huit moyens d’acquérir la Tora. Puisque chacun ne peut trancher et décider entre ce qui est permis et interdit, et qu’on doit se fier aux grands décisionnaires de sa génération, nous devons nous reposer sur nos saints maîtres pour les problèmes de foi et de religion. Et au fur et à mesure que l’on reconnaîtra l’éminente sainteté de nos maîtres, notre foi sera plus parfaite (‘Haï Olam).
 
Aujourd’hui encore, bien que la Tora orale soit écrite, une grande partie de la Tora orale ne l’est pas. Cet enseignement se transmet oralement du rav à son disciple et la seule voie de l’apprendre est de fréquenter les Sages, en s’efforçant d’être souvent en leur compagnie, ce qui permet de voir leurs actions et d’entendre leur opinions sur la vie en général et en particulier.
 
Il est impossible d’écrire dans un livre ces choses qu’ils reçurent oralement, eux aussi, de leurs maîtres. Par conséquent, que l’homme ne s’imagine pas qu’il puisse connaître et saisir la Tora seulement par les livres, mais il doit s’approcher et servir ceux qui ont mérité de recevoir, de connaître et de saisir la vérité de la Tora de leurs maîtres, comme leurs maîtres la reçurent des leurs, etc. jusqu’à notre maître Moshé. Il est impossible de mériter une foi parfaite à moins de se rapprocher des authentiques Justes de la génération et d’appliquer dans la mesure du possible, leurs conseils et leurs opinions. Car les authentiques Justes inspirent le principe de la vraie foi chez ceux qui les fréquentent vraiment et suivent leurs conseils ; et les authentiques Justes représentent le principe de la sainteté d’Israël (Hichtapekhout HaNefech, Vérité et foi, 11).
 
Quelques semaines avant son décès, rabbi Na’hman de Breslev, que son mérite nous protège, déclara en guise de testament spirituel qu’il fallait rechercher avec la plus grande précaution l’authentique dirigeant, qui peut conduire ceux qui le fréquentent, à réaliser leur réparation dans ce monde (Likouté Maaran Tanina, 8) :
 
“Par conséquent, il faut beaucoup rechercher pour trouver l’authentique dirigeant digne que l’on s’approche de lui. Car par le biais de sa sainte inspiration, il est proche de la prophétie et ainsi ceux qui l’approchent, se renforcent et réparent leur foi sainte et authentique. Par conséquent, tous ceux qui s’approchent de l’authentique dirigeant méritent de la juste foi de la sainteté”.
 
Rabbi Na’hman a donc bien souligné l’importance de la recherche de l’authentique dirigeant ; son intention étant que l’homme mérite de trouver la sainte inspiration du Juste, car le Juste n’est pas un corps. L’essentiel est de recevoir l’illumination de l’âme du Juste qui est l’âme de Moché, car toute la réparation de l’homme dans ce monde en dépend.
 
Par conséquent, beaucoup de miséricorde divine est nécessaire pour mériter de fréquenter un Juste authentique et dans la suite de son testament, il écrit explicitement que tout dépend de la prière (id.) :
 
“Mais en vérité, il faut beaucoup rechercher pour trouver un tel dirigeant authentique et il faut demander avec insistance à HaChem béni soit-Il, de mériter d’approcher l’authentique dirigeant, afin de mériter la vraie et parfaite foi”.
 
Il faut donc bien se rappeler! La recherche pour trouver un authentique dirigeant ne peut se faire avec l’aide de la raison humaine, c’est-à-dire en se rendant d’un endroit à un autre, chercher des Justes et réfléchir sur chacun d’eux dans notre aveuglement et décider d’après notre propre compréhension s’il s’agit ou non, d’un authentique Juste. Car celui qui agit ainsi se trompe bien évidemment et commettra de graves fautes, en comparant par exemple les Justes entre eux et en disant: Celui-là est bon, celui-là ne l’est pas, que D. nous en préserve ; ou pire encore, il médira ou écoutera des propos médisants, qu’HaChem ait pitié.
 
De toute façon, celui qui suit sa raison s’égarera, soit en croyant en de faux Justes, soit en disqualifiant des Justes authentiques.
 
Par conséquent, le seul conseil est de multiplier les prières et les supplications, comme il est rapporté dans le testament de rabbi Na’hman : “Il faut demander avec insistance d’HaChem béni soit-Il, de mériter d’approcher l’authentique dirigeant !” Entre temps, il faut développer la paix et la fraternité sans disqualifier aucun Juif, et à plus forte raison un rav ou un groupe quelconque, et médire ou attiser une dispute. Mais il faut multiplier ses prières et avoir confiance qu’HaChem nous conduira dans la juste voie. L’essentiel est que cette recherche se déroule dans l’intégrité et dans la vérité, et il est alors certain qu’HaChem nous aidera, comme il est écrit (Psaumes 18) : “Tu te montres aimant pour qui T’aime, loyal envers l’homme loyal” et de même, (Ecclésiaste 8) : “Celui qui exécute Ses commandements ne connaîtra rien de fâcheux”, et (Proverbes 10) : “Celui qui marche dans la droiture, marche avec sécurité”.
 
En revanche, celui qui suit des voies tortueuses en recherchant le Juste tout en étant imbu d’orgueil et en pensant pouvoir juger qui est Juste et qui ne l’est pas, et à plus forte raison s’il cherche à contredire ou à disqualifier un Juif, alors dans ce cas ‘on encourage celui qui s’engage dans la voie qu’il a choisie’, comme il est écrit (Psaumes id.) : “Tu te montres sincère avec les cœurs purs, et malicieux avec les pervers”, et ses critiques ne le conduiront qu’à la Géhenne, que D. ait pitié.
 
Par conséquent, les qualités de vérité et de loyauté sont nécessaires pour trouver avec confiance ce qu’on cherche.
 
Il est écrit dans le “Livre de l’alef-beth” (Sefer HaMidot), au chapitre du Juste :
 
Le principe de la perfection de l’âme dépend du rapprochement aux Justes.
 
Le rapprochement aux Justes est bénéfique dans ce monde et dans le monde à venir.
 
La venue du Machia’h dépend du rapprochement au Juste.
 
Ceux qui sont proches du Juste dans sa vie, le seront aussi après leur mort.
 
Ce que tu entends du Juste sert davantage que ce que qu’on apprend des livres.
 
Il convient d’investir beaucoup de temps afin de passer un seul moment en compagnie du Juste.
 
Le renforcement
 
J’ai entendu au nom de rabbi Na’hman qu’il s’est entretenu une fois avec un homme qui était perplexe dans sa foi. Notre maître, de mémoire bénie, le soutint en lui disant que toute la Création du monde justifiait cette attente d’HaChem béni soit-Il : que les hommes qui souffrent de leur manque de foi – à cause des confusions et de l’hérésie dans leurs pensées, que D. ait pitié – dominent ces pensées et se renforcent dans la foi. HaChem béni soit-Il ne créa le monde que pour cela. Et grâce à ces paroles, cet homme se renforça beaucoup chaque fois que des idées confuses lui venaient à l’esprit. Notre maître de mémoire bénie a aussi expliqué à plusieurs reprises que l’essentiel de la Création est de mériter la foi, comme il est écrit (Psaumes 33 : 4) : “Droite est la parole d’HaChem, et toute Son œuvre est avec vérité” (Si’hot HaMaaran, 222).
 
Il disait également qu’une grande incroyance règnera dans le monde à cause de nos multiples fautes. Heureux celui qui se renforce dans la foi pendant une telle période. Et il disait encore: “Bien qu’il ne serve à rien d’annoncer qu’une grande incroyance se propagera dans le monde et qu’il faut se renforcer dans la foi ; car malgré tout, la confusion et l’incroyance se renforceront. Même Daniel et ses compagnons ont annoncé qu’avant l’arrivée du Machia’h (Daniel 12 : 10) : “Beaucoup seront triés, épurés et passés au creuset, et les pervers exerceront leurs impiétés … mais les sages comprendront”. Ainsi, puisqu’ils furent prévenus de l’épreuve précédant l’arrivée du Machia’h, qu’ils seront triés, épurés et passés au creuset de la foi, heureux celui qui méritera de surmonter l’épreuve et restera intègre dans sa foi en méritant tout le bien qui nous attend, puisse-t-il se réaliser rapidement de nos jours comme tous les prophètes et sages l’ont prédit.
 
Chacun doit donc tirer une leçon, en se prenant en pitié, réaliser sa foi et l’épreuve disparaîtra d’elle-même. Néanmoins, l’épreuve sera grande et les ‘pervers exerceront leurs impiétés’. Malgré tout, j’avertis la minorité d’hommes intègres (cacher) qui se renforceront dans leur foi – et il est certain qu’ils subiront de grands conflits dans leur conscience – afin qu’à cette époque ces paroles leur servent de planche de salut, de renforcement et d’encouragement, lorsqu’ils verront que tout cela était déjà prévu” (Si’hot HaMaaran, 35).
 
On comprend à partir de cet entretien, qu’aucun conseil n’est aussi efficace pour se sauver du déluge de l’incroyance se propageant dans le monde, que celui de s’engager à étudier amplement la foi, de s’y conforter vigoureusement et de la demander avec insistance à HaChem. En conclusion, il convient à celui qui se prend en pitié, de s’évertuer de toutes ses forces et de s’investir dans l’étude de la foi.
 
Sélection du livre Sefer HaMidot, chapitre Foi
 
Obstacles à l’acquisition de la foi :
 
Celui qui ne travaille pas sur son coeur, ne peut parvenir à la foi.
 
Toute transgression introduit l’hérésie et l’incroyance dans le coeur.
 
L’homme perd sa foi à cause de la jalousie.
 
Celui qui se garde de transgresser l’interdit de “Tu ne convoiteras pas”, est sauvé de la colère, de l’orgueil et du manque de foi provenant d’une grande colère.
 
Celui qui est privé de foi, méprise la Tora.
 
On perd sa foi en jurant faussement.
 
La flatterie conduit à l’incroyance.
 
Facteurs qui conduisent à la foi :
 
L’humilité conduit à la foi.
 
Il faut pleurer lorsqu’on perd la foi.
 
Le silence conduit à la foi.
 
La charité conduit à la foi.
 
Combien de bêtises et de confusions, en particulier les confusions de la foi, adhèrent au cerveau. Le sommeil dans la sainteté aide à leur séparation du cerveau. Le sommeil dans la sainteté est aussi bénéfique pour la foi.
 
À suivre…

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