Souriez ! S’il-vous-plait !

« Ah ! Je t’ai fait plaisir ! » S’écria mon fils avec un grand sourire aux lèvres. Il venait de faire quelque chose de drôle et j'avais ri et souri.

Son commentaire fut un rappel déchirant que mon visage exprimait trop souvent de l’ennui et de la distance. Le fait que mon fils se réjouisse quand je ris et souris est un signe qu'il n’est pas habitué à cette expression de ma part. Culpabilité instantanée…

Mon mari me demande souvent « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Ou « Tout va bien ? » Des questions qui me tirent de mes pensées et me ramènent à l’instant présent. En dépit de ma meilleure explication que tout va bien, même très bien, je vois qu'il ne me croit pas totalement. C’est vrai, qui se promène avec un visage grincheux quand tout va bien ? Moi, apparemment…

Mon expression est devenue tellement une habitude que je ne m’en rends même pas compte. Le fait est que, grâce à Hachem et à la emouna, je suis généralement contente et de bonne humeur… Mais je montre rarement ces émotions à travers mon expression.

Je ressens cette moue pas-heureuse sur mon visage. Mes joues sont lourdes, mes yeux ne sont pas concentrés sur quelque chose en particulier (sauf si j’ai mon ordinateur ou mon téléphone), je suis perdue dans mes pensées et mon corps est en mode pilotage automatique. Je saute d'une activité à l'autre à partir du moment où je me réveille jusqu'à ce que j’aille me coucher.

Certains peuvent dire que c'est cette période de ma vie, que j’ai tant de responsabilités qui attirent mon attention, que je passe ma journée focalisée sur la réalisation de tout ce que j’ai à faire plus qu’à interagir avec les gens autour de moi. Cependant, le commentaire de mon fils m'a fait me demander : qu’y a-t-il de si grand dans la capacité à jongler avec 10 balles à la fois si, pendant ce temps, je donne à mon fils et à mon mari la fausse impression que je déteste ma vie et mes responsabilités ?

Une fois, le Rav Lazer Brody a expliqué que l'homme est généralement concentré sur une seule chose à la fois, tandis qu'une femme jongle souvent avec plusieurs choses à la fois – préparer le dîner, faire la lessive, donner à manger aux enfants, faire une liste de courses dans sa tête, parler au téléphone… Tout en même temps. C’est une bénédiction merveilleuse d’être en mesure de faire tout cela, mais je pense que j'ai dû abuser de ce don d’Hachem.

Comment ? En n’incluant pas Hachem dans ma journée. En ne Lui demandant pas Son aide et Ses conseils dans la réalisation de mes tâches, j'ai laissé mon ego insérer le « Je » dans tout ce que je fais. Devinez ce qui arrive alors ? Je suis occupée à mes multiples tâches et quiconque interrompt le flux de ma journée m’agace… Puisqu’alors, il se pourrait que Je ne termine pas tout ce que J’avais décidé de faire ce jour-là.
Pas étonnant que mon expression habituelle soit cet agacement distrait.

Heureusement, nous pouvons toujours prendre un nouveau départ… Je peux le faire dès maintenant et commencer à inclure Hachem dans ma journée, même avec minutie –Lui exprimer mes remerciements et partager ma joie avec ceux qui m’entourent. Je peux sourire et rire. Je peux rester dans l’instant présent. Je peux mobiliser ma emouna et me rappeler que je fais ma part grâce à ma volonté et mes prières, tandis qu’Hachem s’occupe de la « réussite » ou de « l’échec » de chaque chose. Je peux donner à mon fils des souvenirs d'une maman heureuse et joyeuse. Et je peux encourager mon mari à travers mes actions positives et le plaisir évident que je tire de mon rôle dans la vie.

Je suis un tel travail en cours. Parfois, je suis submergée par les (très) nombreux domaines qui ont besoin de travail. Alors, je me souviens des conseils du Rav Shalom Arush – choisir un domaine et se concentrer dessus dans votre prière personnelle quotidienne pendant 3 mois, ne pas se laisser submerger en essayant de travailler sur de trop nombreux domaines à la fois.

Je demande donc à Hachem de me permettre de répandre la joie et le bonheur que je ressens et quotidiennement -plusieurs fois par jour- je me rappelle doucement à moi-même de sourire. Vous savez quoi ? Je suis encore plus heureuse et je vois beaucoup plus de sourires revenir vers moi. Et beaucoup plus de rire résonne dans ma maison. Mon apparence commence à refléter ma joie intérieure – et cela répand le bonheur autour de moi.

Je vous encourage à vous joindre à moi. Souriez, s'il vous plaît !

Traduit par Carine Rivka Illouz