Une expérience douloureuse

Un pneu crevé ou le simple fait de sortir la mauvaise pièce de sa poche, sont des épreuves... Edna Kadoch et les expériences douloureuses.

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Edna Kadoch

Posté sur 05.04.21

Chaque juif porte en lui un concentré des vertus d’Abraham avinou. Dans toutes ses luttes et épreuves du quotidien, il y a des fragments de celles auxquelles Abraham a fait face. L’homme est donc, bien évidemment, également doté de ses capacités à traverser les difficultés avec foi et avec courage. On peut dire que la foi, les vertus et la force mentale sont des choses qui coulent dans les gênes du peuple juif, tout comme chaque peuple a ses propres gênes.

Lors de situations difficiles, se manifeste le besoin de choisir comment se comporter et comment extérioriser ses choix. Le positif qui arrive à l’homme n’est pas déterminé selon ce qu’il a en lui, en potentiel, mais selon ce qu’il concrétise ! Tant que l’homme ne concrétise pas son libre arbitre, il n’a pas encore concrétisé son identité. Il est donc important de savoir qu’en plus du besoin de comprendre qu’est-ce que telle ou telle épreuve vient m’apprendre ou me dire de changer, il faut savoir avant tout que cette épreuve vient me faire progresser et avancer !

Parcourir les dix épreuves d’Abraham avinou nous permettra de comprendre comment appréhender nos propres épreuves et comment les surmonter, puisque lui, y est parvenu.

Abraham avinou a été circoncis, il souffrait et se sentait malade. Il dit au Saint, béni soit-Il : « Jusqu'à ce que je me fasse circoncire, des gens venaient me voir de tous les coins du monde pour être en ma compagnie, grâce à cela, je leur dévoilais Ta nature dans le monde, et maintenant, ils s’abstiendront de venir me voir… » Hachem lui répondit : « Ma compagnie t’est suffisante ». Abraham dit : « Peut-être que, quand les gens entendront que je suis faible, ils viendront m’attaquer. » Hachem lui répondit : « Je suis ta solution, je suis ton bouclier et je suis ton sauveur, dans tout situation. »

A quoi ressemblent les épreuves que nous traversons à travers notre corps, à notre époque ?

En effet, les épreuves du corps s’expriment de plusieurs façons. La plus connue est l’apparition d’une maladie –une grippe ou une angine par exemple, qui nous font nous sentir mal pendant quelques jours, après lesquels nous guérissons et revenons à nous-mêmes. Une maladie qui apparait puis s’en va nous semble quelque chose de routinier et d’anodin, mais elle traduit en fait une épreuve que nous traversons par le biais de notre corps.

Certaines maladies n’apparaissent pas seulement pour une période courte et définie, mais se déclarent et opèrent des changements toute notre vie. Ce sont les maladies chroniques, l’invalidité et l’incapacité qui font, elles aussi, partie des épreuves du corps.

Et puis il y a aussi les maladies dites « incurables », qui sont également des épreuves auxquelles nous devons faire face avec notre corps.

Il y a le phénomène des douleurs qui expriment les épreuves que traverse le corps –maux de tête, douleurs dentaires, maux de dos, une petite coupure à la main, un ongle incarné et autres. A première vue, des petits problèmes…

Il y a aussi des épreuves du corps qui s’expriment à travers un manque d’acceptation de son apparence, une difficulté par rapport à son image corporelle. S’il existe un sentiment d’insatisfaction par rapport à la forme de son nez ou d’autres membres du corps, ce sont les épreuves du corps. Lorsqu’il y a sous ou surpoids, c’est une épreuve corporelle.

Parfois, on ne le ressent pas dans son propre corps, mais à travers celui d’un proche qui souffre d’une blessure ou d’une maladie ; lorsqu’un enfant est malade par exemple, D.ieu préserve, ses parents et toute la maisonnée traversent une épreuve liée au corps.

L’épreuve que représentent les problèmes de santé nous met face à une multitude de méthodes de traitements et une grande confusion quant au choix du traitement le plus approprié. Comme le fait de recevoir des conseils de santé de connaissances ou d’amis qui ne sont pas des professionnels de santé. Même la comparaison de plusieurs patients atteints de la même maladie fait partie de cette épreuve, puisqu’il n’y a pas lieu de comparer deux personnes, de quelque manière que ce soit, ni de comparer les symptômes de la maladie, ni le traitement ou la réponse au traitement.

Les problèmes de santé sont des problèmes corporels vus sous leur aspect matériel. Les frais médicaux sont une épreuve. Parfois, la personne fait un soin de routine chez le dentiste et cela lui parait tout à fait normal, mais les coûts nous enseignent et reflètent le fait qu’il s’agit d’une épreuve qui se traduit par des problèmes corporels. Lorsque l’homme est attiré par le matériel, plus qu’il n’en a besoin, c’est une difficulté qui relève des épreuves du corps. Un pneu crevé ou le simple fait de sortir la mauvaise pièce de sa poche, sont des épreuves pour le corps. Nous traversons tous ces épreuves plusieurs fois dans la vie.

Les épreuves corporelles s’expriment également à travers la peur d’être malade ou la crainte de la douleur.

Pourquoi ces épreuves ?

J’avoue que c’est une grande question et que je n’ai sans doute pas de réponse satisfaisante à apporter.

Comment appréhender ces épreuves ? Et quel choix s’offre à nous, face à elles ?

Tout d’abord, nous devons nous aimer nous-mêmes, même dans l’épreuve. Ne pas se leurrer ou se culpabiliser de ne pas être à la hauteur. Ne soyons pas trop durs avec nous-mêmes et n’exigeons pas des choses hors de proportion, pour nous sentir meilleurs. Les jours d’épreuves sont des jours de miséricorde, nous devons être bons envers nous-mêmes et nous accepter avec amour.

Il est bénéfique de se dire que ces épreuves viennent nous faire progresser. Très souvent, quand on en comprend la raison, la maladie amorce le processus de guérison. Ce sujet demande beaucoup d’approfondissement (peut-être dans un prochain article).

On prendra l’habitude de toujours prévenir par la prière plutôt que de prier pour la guérison. La prière est la connexion au médecin principal et essentiel, qui est à la fois orthopède, gynécologue, pédiatre, et directeur de tous les hôpitaux.

Même si nous avons besoin des médecins et des médicaments ; la prière du fond du cœur, lorsque le cœur et l’âme sont emplis de supplications, peut changer la réalité. Nous ne savons pas toujours comment prier, car la prière est un art particulier : prier et s’en remettre à Hachem, alternativement, éveiller et nourrir son cœur, à la prière et la confiance en Hachem.

J’ai appris de mon Rav et maitre, le Rav Erez, à dire : « Le seigneur n’a aucun problème à me sauver, moi aussi, à ce moment précis ! »  

Bonne santé à tous !

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

 

 

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