Vêtements et considérations

Les vêtements exercent une influence énorme sur la personne ; par conséquent, il faut faire attention à avoir les bonnes pensées au moment de les choisir ; quelles sont-elles ?

4 Temps de lecture

le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

 

Cela me dérange de voir des gens à l’apparence négligée et débraillée prétendre qu'ils représentent la H’assidoute Breslev. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Rabbi Nah’man faisait très attention à son apparence et il exigeait la même chose de ses hassidim (élèves). Une fois, il a même réprimandé Rabbi Natan parce qu’il portait une veste de costume à laquelle il manquait un bouton.

Qui a-t-il de si important au sujet des vêtements ?

L'homme est composé de plusieurs couches. Sa couche la plus interne, l'âme, est recouverte par les os, les muscles et les organes qui sont, à leur tour, recouverts par la peau. Les vêtements viennent couvrir ces différentes couches. Les vêtements sont particulièrement sensibles à l'inclinaison au mal. En fait, le mauvais penchant pénètre le corps d'une personne par le biais de ses vêtements.

Plus une personne met l'accent sur son aspect extérieur et sur des vêtements de marque du dernier créateur à la mode, moins elle est préoccupée par le développement de sa dimension intérieure. Le fait de se concentrer sur l’extériorité et sur des valeurs superficielles domine la personne, qui fait passer en premier le côté externe de sa vie plutôt que son propre développement intérieur.

Il n'y a pas de plus grande folie, comme si les gens ne savaient pas que l’affinement du caractère et la vraie valeur de la personne proviennent de ses dimensions les plus intimes. Quand une personne met trop l'accent sur son aspect extérieur -ses vêtements, sa coiffure, etc. – elle essaie de compenser quelque chose qui lui manque ou un dysfonctionnement dans sa dimension intérieure. Les gens essaient de cacher leurs défauts intérieurs par une belle apparence extérieure.

Pourtant, le fait de ne pas mettre l'accent sur sa dimension extérieure ou sur son apparence ne vient pas légitimer la négligence. La Guemara, dans le traité de Chabat, nous dit que la négligence est une diffamation du Nom d’Hachem, D.ieu préserve. Personne ne veut imiter une personne négligée. Par conséquent, si un érudit de la Torah parait sale et débraille, les gens le regarderont et diront : « Je ne veux certainement pas que mon enfant soit comme ça ! »

Les vêtements sont destinés à couvrir la honte. Une personne qui s’habille d'une manière propre, nette et modeste donne moins accès au mauvais penchant. Une tenue respectable remplit l'intention originale des vêtements. Plus encore, un vêtement religieux comme un talith peut aider à protéger une personne contre une violation de sa sainteté personnelle, de par la sainteté intrinsèque du talith et du tzitzit – les quatre franges. Plus une personne est portée sur les vêtements, plus elle est régie par son mauvais penchant. Et lorsque les vêtements fantaisie conduisent à l'arrogance, la personne est loin de tout semblant de spiritualité ou de développement ou d’affinement de son caractère.

Rabbi Natan de Breslev écrit (Likoutey Halakhot, Orlah, 5) que la principale source de vanité d'une personne, ce sont ses vêtements. Puisque la fierté est le vêtement extérieur du Tout-Puissant, la personne hautaine usurpe en fait l'honneur divin, les « vêtements du roi », pour ainsi dire. Tout serviteur qui serait pris en train de se vêtir des vêtements du roi serait certainement puni. Nous voyons aussi que le Grand Prêtre dans le Temple a ses vêtements rituels d'or ; pourtant, le jour de Yom Kippour, quand il doit entrer dans le Saint des Saints pour expier les péchés d'Israël, il porte des vêtements sacerdotaux blancs et simples. Le blanc symbolise la pureté et la simplicité ainsi que l'humilité.

Rabbi Natan de Breslev écrit (H’ayei Moharan, 523) que même une personne très spirituelle est influencée par les vêtements. Il a appris de Rabbi Nah’man que le visage d'une personne change quand elle porte un vêtement neuf, parfois même ses manières physiques, comme sa façon de marcher, changent.

Les vêtements exercent une influence énorme sur la personne ; par conséquent, il faut faire attention à leur donner la juste importance qui convient. Plus on se préoccupe de son aspect extérieur et de ses vêtements, plus on est vulnérable à l'influence du mauvais penchant. Métaphoriquement, la femme de Putiphar attrapa Joseph par ses vêtements, faisant allusion au fait que le mauvais penchant enserre une personne par le biais de la mode, des grandes marques et de l’importance exagérée qu’on leur donne. Les vêtements sont conçus pour protéger le corps de la convoitise et du mauvais penchant, ainsi que de la chaleur et du froid. Les vêtements sont un outil, un moyen pour une fin et non une fin en soi.

Encore une fois, nous ne sommes pas en train de dire qu'il ne faut pas se préoccuper de son apparence. Personne ne devrait porter des vêtements sales, laids, déchirés et usés, puisque nos sages disent que les vêtements sont l’honneur d’une personne. Ils ne voulaient bien entendu pas dire que l'on devait se préoccuper de ses vêtements ; mais ils nous encouragent à nous habiller d'une manière digne, ce qui signifie des vêtements propres et ordonnés.

Des vêtements sales et laids sont un affront pour l'âme. Par conséquent, plus une personne avance dans la vie, plus elle doit être méticuleuse quant à sa propreté et son aspect soigné. Comme mentionné précédemment, la Guemara affirme donc qu'un érudit de la Torah qui porte un vêtement tâché mérite la peine de mort, parce que son apparence débraillée pourrait rendre les gens dédaigneux envers la Torah. Pourtant, un érudit de la Torah ne devrait certainement pas être préoccupé par ses vêtements ; sa tenue doit être propre, nette, simple et modeste, car c’est là, la dignité de la Torah.

Traduit par Carine Rivka Illouz

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire