Bnei quoi ?

Maintenant, je sais qu'Hachem se tiendra toujours là où je me trouve et qu'il peut Lui arriver d'approuver mes projets. Je sais que dans ce cas, Il me le fera savoir rapidement.

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Alice Jonsson

Posté sur 06.04.21

 Je vais sans doute me mettre en situation délicate et déclarer qu'il existe un point commun à  tous les Bnei Noah [i]. Sans distinction d'âge, de race, de statut socio-économique, de genre ou de nationalité ; à la gauche – ou à la  droite – de l'échiquier politique, d'origine chrétienne, athée, etc., chaque Ben Noah [ii] a rencontré – au moins une fois dans sa vie – le visage incrédule et confus d'une personne lorsqu'il commence à parler de sa vie de Ben Noah. Le dialogue qui suit peut donner une idée assez précise du style de réaction à laquelle on peut s'attendre :
 
"Alors, de quelle religion es-tu ?"
"Cela n'est pas difficile ; tu sais sans doute ce qu'est un juif, n'est-ce pas ?" 
"Oh, je comprends : tu es juive."
"Non. Je crois au judaïsme mais…"
"Alors tu n'es pas juive."
"C'est vrai. Vois-tu, les juifs doivent respecter les 613 commandements et…"
"Ah bon ? 613 ?"
"Oui, je sais, c'est beaucoup. Les Bnei Noah eux, doivent en respecter seulement sept. Alors…"
"Les Bnei quoi ?”
"Ah, je vois…  Commençons par le début. Tu sais qui était Noah, n'est-ce pas ?"
"Le gars avec le bateau ?" 
"Oui!  Alors voilà, il y a certaines lois – qui datent de l'époque de No­ah – qui concernent toute l'humanité et… ne t'en vas pas ! Je ne suis pas folle !"
 
Quand je venais tout juste de commencer à m'intéresser à mon statut de “Bat Noah[iii], ce genre de réaction me dérangeait. Je ne suis pas le genre de fille qui apprécie vraiment d'être regardée comme si j'étais une religieuse légèrement farfelue. J'aime ma religion (chrétienne) et j'apprécie le discours un peu “vieille école” sur les valeurs de la famille, de l'honnêteté, etc.
 
Lorsqu'on me regarde comme si j'étais membre d'un culte, je sens quelque chose bouillir en mon fort intérieur. Cependant, même si j'ai été plus souvent que je l'aurais voulu suspectée d'être une “originale”, je me suis relevée rapidement de ces moments difficiles. Pour quelle raison ? Parce qu'Hachem [iv] m'a rassurée grâce à mes prières fréquentes et qui viennent du fond de mon cœur. Ces prières sont une véritable bouée de sauvetage dans les moments difficiles.
 
Lorsque j'ai commencé à parler à Hachem, j'ai eu rapidement le sentiment d'être liée à une véritable source de puissance. Je dois vous avouer qu'au début, cette source me semblait effrayante. Auparavant, je pensais que les gens religieux parlaient au ciel – ou à quelque chose qui se trouvait dans leur tête – et que l'intérêt principal de cette activité était d'ordre thérapeutique. À vrai dire, je pensais que certains étaient réellement cinglés et que la plupart d'entre eux ne devaient certainement pas être très “clairs”. Parler à Hachem ? Ce qu'ils croyaient semblait être de la fiction, une fiction bizarre.
 
Cependant, lorsque je fais ce que Rabbi Na'hman a dit – même quand je ne crois pas vraiment que cela peut avoir un effet concret – je constate souvent que les effets concrets… ne se font pas attendre très longtemps. Alors, je sais que cette "fiction" est vraie, comme je sais que ma mère m'aime.
 
Vous désirez un exemple ? Il y a quelques années, mon mari et moi n'arrivions pas à avoir d'enfants. Nous avions décidé de suivre un traitement de fertilisation in vitro. Si vous connaissiez le coût d'un tel traitement, à coup sûr vous me diriez que je suis folle ! Les factures des centres d'analyses ressemblaient à des confettis : il nous était impossible de les compter et nous n'en voyions pas la fin.   
 
Ce que mon mari et moi-même entendions souvent ressemblait à : "Madame, nous avons décidé de vous faire un ultrason aujourd'hui. Cela vous coutera 316 € et en espèces s'il vous plaît. Maintenant, ne vous plaignez pas car il s'agit d'un prix spécial pour vous…” Nous avons essayé ce “régime” pendant plusieurs années. C'était notre chance et nous pensions que c'était la seule.
 
Cependant, un certain jour, j'ai appris que Rabbi Na'hman avait souvent parlé de l'importance de sortir de chez soi pour aller parler – littéralement – à D-ieu et lui faire part de nos besoins, même si ces derniers sont purement matériels. Cela tombait à pic car nous avions besoin d'argent… et un besoin urgent. Le coût des soins médicaux devenait tellement exorbitant que nous commencions à penser à y mettre fin un jour ou l'autre. 
 
Je vais être honnête : je ne trouvais pas cette idée très reluisante. Je veux dire, parler à D-ieu de mes problèmes d'argent me semblait un peu… fade. L'argent n'est pas toujours propre alors que D-ieu est pur. De plus, demander de l'argent pour moi tandis que le monde est rempli de personnes qui ont faim… J'étais convaincue qu'un coup de tonnerre lumineux allait m'immobiliser à la seconde où j'ouvrirais la bouche pour demander l'aide de D-ieu. Malgré tout, je suis sortie et j'ai expliqué la situation à Hachem, tout en m'excusant. 
 
La promenade fut sans histoire. Me sentant légèrement embarrassée, je rentrais chez moi ; j'avais au moins ressenti l'air froid rafraichissant de l'automne qui coiffait la pelouse et le froissement de mon jeans ; j'errais dans la maison pendant près de dix minutes… et le téléphone sonna. C'était la compagnie de livraison de produits pharmaceutiques. Une employée extrêmement gentille nous avait aidés à remplir une énième demande de remboursement à notre compagnie d'assurance.
 
En fait, nous avions fait cette demande sans y croire vraiment car celle-ci suivait une autre qui venait d'être refusée. De plus, le montant de la dernière demande était tellement important que j'aurais pu me payer avec cet argent une semaine de vacances – pour mon mari et moi – à l'autre bout du monde !
 
Eh bien, vous savez quoi ? En dépit du fait que la compagnie d'assurance avait été le jour d'avant catégorique sur le refus de payer pour les médicaments, elle était d'accord pour couvrir notre nouvelle demande. Elle avait calculé le montant que nous avions économisé pour les premiers articles de la liste et la somme nous fut réglée en quarante-huit heures. L'employée de la compagnie n'en revenait pas. Elle riait et balbutiait ; pour un peu, on aurait cru que c'était elle qui était la première concernée !
 
Dix mois plus tard, un petit garçon potelé est né et notre vie est passée du noir et blanc à la couleur.
 
Ce qui m'amuse le plus à propos de la façon dont s'est déroulé cet évènement, c'est de prendre conscience qu'en fin de compte, D-ieu me connait bien. Il sait que je peux être assez superficielle et qu'une manière efficace d'attirer mon attention consiste à faire tomber de l'argent du ciel pour me permettre de payer une facture. Il n'y a rien d'abstrait à propos du paiement d'une facture. Plus important encore, il n'y a rien d'abstrait à propos de ce merveilleux bébé qui se trouve dans notre salon.
 
Cela donne bizarrement une nouvelle saveur aux discussions religieuses à propos de Noah. Maintenant, je sais qu'Hachem se tiendra toujours là où je me trouve – sans prétention – et qu'il peut Lui arriver à l'occasion d'approuver mes projets. Je sais que dans ce cas, Il me le fera savoir rapidement. Aussi simple que cela.
 

[i] Les “enfants de Noé”.
[ii] Enfant de Noé.
[iii] Fille de Noé.
[iv]  D-ieu.

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