Ne tuez pas !

Une personne coupable d’un meurtre ne doit pas vivre. Cela ne signifie par forcément que la peine de mort qui est appliquée dans certains pays

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Alice Jonsson

Posté sur 06.04.21

Cette semaine, nous étudions la troisième des sept lois universelles : 

3. Interdiction de tuer
 
La source de l’interdiction de tuer une autre personne est le verset de la Genèse (9:6) : “Celui qui verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé car l'homme a été fait à l'image de D-ieu.” Il doit être évident aux yeux de toutes les personnes saines d’esprit que le monde ne pourrait pas fonctionner d’une façon normale si cette interdiction la plus élémentaire n’existait pas et qu’elle n’était pas respectée.
 
Si des êtres humains vivent tous les jours dans la crainte de perdre leur vie, rien ne peut être réalisé. De fait, dans une telle situation, les tâches les plus simples de la vie quotidiennes deviennent presque impossibles à faire. Également, si une personne vit dans un tel état de peur – que D-ieu nous préserve – la raison en est sans doute que l’interdiction du meurtre a été largement ignorée. Une fois que cela arrive, il n’existe plus de limites qui seront respectées ; cela rendra encore plus impossible une existence paisible.  
 
De la sorte, il n’est pas difficile de comprendre que si nous désirons mener une vie spirituelle – une vie dédiée à servir le Créateur – honorer les créatures de D-ieu est un élément essentiel de la vie de chacun et chacune d’entre nous.
 
Selon la Tora, une personne coupable d’un meurtre ne doit pas vivre. Cela ne signifie par forcément que la peine de mort – qui est appliquée encore de nos jours dans certains pays – correspond à l’esprit de la loi biblique. Cela dépend de nombreux facteurs : le nombre et l’identité des témoins, la façon dont le procès fut conduit, etc. Cependant, cela nous permet de comprendre l’aspect très grave du crime. Celui qui en commet un a renoncé à sa propre vie, selon la Tora.
 
Euthanasie
 
Une personne n’a pas le droit d’en aider une autre à mettre fin à sa vie. Même si la personne souffre beaucoup – que D-ieu nous préserve – ou qu’elle est sur le point de mourir. Mettre fin à la vie d’une personne, c’est prendre le rôle du Créateur et décider – à Sa place – l’heure précise des derniers instants de la vie d’une de Ses créatures. Selon la Tora, l’euthanasie n’est pas une option possible.
 
Compte tenu de la popularité croissante à travers le monde de l’euthanasie, il est de la première importance de comprendre les enjeux de cette question. S’il est permis – et même obligatoire – de minimiser au maximum la douleur qu’un malade peut ressentir, il est strictement interdit de mettre fin à sa vie. Il est facile de comprendre que pour un nombre important de personnes, voir une tierce personne souffrir est difficile, voire intenable. Cela est encore pire s’il s’agit d’un de nos proches, que D-ieu nous préserve.
 
Dans ces situations, ces personnes deviennent sensibles au discours des partisans de l’euthanasie. Cependant, même si leur intention est bonne, ceci n’est pas une option.
 
Avortement    
 
Si une personne tue un enfant qui n’est pas encore né, cela peut être également considéré comme un meurtre ; cela dépend des circonstances dans lesquelles cette intervention a été faite. Pour le judaïsme, la question de l’avortement en est une extrêmement délicate et complexe. Après avoir suivi un cours à propos de ce sujet – par le rabbin Freitag – j’ai appris qu’il n’existe aucune justification possible selon la Tora qui puisse permettre d’avorter à la demande.
 
Sous certaines conditions extrêmes – et qui peuvent être définies seulement par un rabbin qualifié – l’avortement peut être autorisé. Cependant, le type d’avortement le plus commun – qui équivaut à un contrôle des naissances a posteriori – est certainement interdit. Il faut se rendre compte que cette question est une des plus graves dans la Tora.  
      
Également…
 
– Si une personne en a tué une autre d’une façon indirecte (en la poussant sous les roues d’une voiture par exemple), cela est considéré comme un meurtre.
 
– Si une personne essaie de nous tuer, nous pouvons nous défendre et même la tuer. Dans la Tora, la légitime défense est admise.
 
– Si on utilise une personne pour en tuer une autre, nous sommes coupables de meurtre, au même titre que celle qui a vraiment tué.
 
– Le suicide est interdit : il s’agit d’un meurtre que la personne commet sur elle-même.
 
– Si une personne nous dit : “Je vais te tuer si tu ne tues pas telle ou telle personne,” nous n’avons tout de même pas le droit de tuer. Vouloir sauver sa propre vie ne justifie en aucun cas le meurtre d’une tierce personne.
 
– Nous somme obligés de poursuivre les meurtriers en justice.
 
– La masturbation masculine – c’est à dire la perte inutile de semence – est considérée selon la Tora comme la destruction de forces potentielles de vie, même si ce crime n’est pas réprimandable devant un tribunal. Il existe un débat à propos de l’application de cette loi aux Bnei Noa’h. Également : si un couple a déjà des enfants, un moyen de contraception est-il permis ? Dans l’affirmative, quel moyen précis serait autorisé ?
 
À cause du nombre important de facteurs à prendre en considération, ces questions doivent être présentées à un rabbin qualifié. Au-delà du fait que la perte inutile de semence est un élément potentiel de destruction de la vie – ce qui peut inclure évidement ses propres enfants – la masturbation ne doit pas être considérée à la légère. D’autre part, lorsqu’un homme a une relation avec une femme qui ne peut pas avoir d’enfants, cela n’est pas considéré comme une perte inutile de sa semence.   
 
(Les références les plus importantes pour rédiger cet article sont extraites des livres “Seven Colors of the Rainbow”, par le rabbin Yirmeyahu Bindman et “The Path of the Righteous Gentile”, par Chaim Clorfene et Yakov Rogalsky et “The Seven Laws of Noach” par Aaron Lichtenstein. Ces livres sont des sources irremplaçables pour toutes les personnes qui désirent s’informer plus amplement à propos des sept lois des enfants de Noé.)
 
Avec l’aide de D-ieu, nous étudierons la semaine prochaine le quatrième des sept commandements : ne pas voler.

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