Bnei Noah : paramètres d’une définition

Selon la chronologie biblique, depuis l'époque d'Adam – le premier homme et "Père de l'Humanité" – tous les êtres humains ont reçu de D-ieu l'ordre de respecter 6 lois.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Qui a le droit au monde futur ?
 
La Tora rappelle par la voix des Sages, que les gentils qui accomplissent les 7 lois de Noé ont une part dans le monde futur : "Quiconque parmi les gentils accomplit les sept commandements pour obéir à l'ordre de D-ieu, fait partie des hommes de piété parmi les nations et a sa part dans le monde futur" (Rambam, Michné Tora, Lois sur les Rois 8:2).
 
Toutefois, quant à savoir si les Bnei Noah sont obligés de suivre les 7 lois de Noé, le Rambam précise : "Notre Maître Moïse nous a enseigné, sur l'ordre de D-ieu, qu'il convenait d'enjoindre toute l'humanité à l'observance des préceptes des 7 Lois de Noé", et de rappeler : "Ceci, pour autant que [le Ben Noah] les accepte et les observe parce que D-ieu en a fait le commandement dans la Tora, et parce qu'Il nous a fait savoir par l'intermédiaire de Moïse notre Maître, qu'Il les avait données aux descendants de Noé auparavant", (Lois sur les Rois chapitre 8:10-11).
 
Par ailleurs, de nombreux travaux édités par des exégètes juifs ou des non-juifs sont déjà parus ; ceux-ci témoignent de l'importance et de la nécessité pour l'humanité de respecter ces sept commandements. Les premiers travaux connus sont ceux d'un anglais du XVIIème siècle, John Selden. Auteur de l'ouvrage édité en 1640 et intitulé : "De jure Naturali et Gentium juxta Disciplinam Ebraerum" ou "Le droit naturel et le droit des gens d'après les Hébreux."
 
À ce jour dans le monde, plusieurs centaines de milliers d'hommes et de femmes, originaires de plusieurs pays, approuvent et observent les bases de ces lois. L'un des plus célèbres est l'archéologue américain Vendyl Jones président de l'Association “Les enfants de Noé”. Il faut noter également l'ouvrage "L'Arc en ciel – La Tora et les 7 lois de Noé" de Michaël Ellias Dallen, préfacé par le Rabbin Michaël Katz (ouvrage en anglais).
 
Un archéologue de renom : Vendyl (Indiana) Jones
 
Archéologue et théologien, Vendyl Jones a consacré son travail à démontrer la véracité et l'historicité des épisodes bibliques. À travers son œuvre et ses recherches, il encourage ainsi l'humanité dans son ensemble, à adhérer aux 7 lois de Noé. Une vocation dédiée au respect de D-ieu : Vendyl Jones est né le 29 mai 1930 au Texas, dans la ville de Sudan où il a grandi.
 
Dès l'âge de seize ans, une vocation se révèle au jeune homme : il sait désormais que sa vie sera toute entière vouée à l'accomplissement de la volonté divine. Jones oriente ainsi ses études dans ce sens. Au cours de son parcours académique, le domaine de l'archéologie biblique le passionne de manière grandissante. Après avoir rempli les fonctions de pasteur à l'Église baptiste de Dungan, Vendyl Jones s'installe à Greenville et entreprend sa formation en études juives au sein du Talmud Tora de la ville.
 
Dès lors, il s'évertue à comprendre le message divin tel que véhiculé dans les textes sacrés. La découverte des manuscrits de la Mer morte cristallise la passion de l'homme pour le message biblique et l'entraîne dans une quête personnelle qui le rendra célèbre.
 
Un personnage mythique au service de la grandeur d'Israël
 
Au mois d'avril 1967, Vendil Jones s'établit en Israël accompagné de toute sa famille. Il poursuit ses études au département de Judaïca à l'Université Hébraïque de Jérusalem. C'est alors qu'il se familiarise progressivement avec la dimension archéologique de l'État juif. Jones intègre ainsi les équipes des fouilles de Qumran. Il parvient graduellement à diriger lui-même certaines opérations d'excavation de grande ampleur.
 
Depuis 1972, l'archéologue a conduit un ensemble de huit fouilles des plus impressionnantes avec la participation de plusieurs centaines de bénévoles. Au cours de son travail, il a découvert notamment – en avril 1988 – la composition originelle de l'huile d'onction, citée dans la Bible. Cette découverte exceptionnelle a été relayée à travers les médias du monde entier.
 
Pour la première fois, un objet datant de la période du Premier Temple était retrouvé… À l'instar de cet épisode, le travail de Vendyl Jones sera tout entier dévoué à la démonstration de l'exactitude historique des récits bibliques.
 
Vendyl Jones ou la campagne pour les 7 lois de Noé
 
À travers l'“Institut de Recherche Vendyl Jones”, l'archéologue diffuse une campagne internationale pour le respect des sept lois de Noé. Il s'adresse ainsi à toute l'humanité sans distinction de race ou d'appartenance sociale. Pour ce faire, Jones a rencontré tout au long de sa vie d'éminents rabbins. Il poursuit son combat en diffusant chaque année une publication d'une centaine de pages rassemblant des études de spécialistes et de rabbins de renom.
 
Historique des Bnei Noah
 
Selon la chronologie biblique, depuis l'époque d'Adam – le premier homme et "Père de l'Humanité" – tous les êtres humains ont reçu de D-ieu l'ordre de respecter 6 lois. Après le déluge, Noé et ses trois fils (Chem, 'Ham et Japheth) reçoivent pour mission de reconstruire l'humanité et repeupler la terre, en se comportant conformément à ces 6 lois.
 
En cette circonstance, D-ieu ordonne à Noé d'appliquer une septième loi (interdiction de consommer un membre d'un animal encore vivant : “Hever min ha'haï ”), soit les 7 lois de Noé (également appelées: "les 7 lois Noahides"). Depuis cette époque et jusqu'au jour du don de la Tora, tous les hommes (y compris les hébreux, lesquels sont les descendants des patriarches Avraham, Isaac et Jacob) – étaient appelés des Bnei Noah – "Fils de Noé". Les 7 lois Noahides sont alors connues de tous les peuples et en vigueur chez tous les peuples.
 
Certains écrits notifient même que Chem – le père de tous les Sémites – était à la tête d'un tribunal qui jugeait les hommes conformément à ces 7 lois. Après le don de la Tora, le peuple d'Israël ne fait plus partie des Bnei Noah. En effet, en acceptant la Tora, les juifs acceptent non plus 7 lois mais 613 lois: les 613 commandements de la Tora. En cette circonstance, les Écritures saintes qualifient le peuple d'Israël de "Prêtre parmi les nations".
 
L'ordre donné aux nations de respecter les 7 lois noahides est renouvelé par l'évènement du don de la Tora et la responsabilité d'en informer les hommes repose alors sur Moïse. La Tora stipule que tout non-juif qui accepte la royauté de D-ieu et s'engage à accomplir les 7 lois noahides conformément aux règles de la Tora – que D-ieu a transmise au peuple d'Israël par l'intermédiaire de Moïse, sur le Mont Sinaï – est considéré également comme un "prêtre" et un "juste parmi les nations".
 
Quel statut pour les non-juifs ?
 
La terminologie hébraïque usuelle qui se réfère aux différents statuts des non-juifs n'est pas toujours connue du grand public. On distingue par exemple les termes de "Ben Noah", "Guer Tochav", "'Hassid Houmoth Ha'olam", "'Oved Kokhavim", "Goy", etc. Il faut rappeler les définitions de tous ces termes et expressions employés dans les sources du judaïsme. En effet, ces mots ne se rapportent pas tous à une personne ayant accepté l'application des 7 lois de Noé. L'emploi du qualificatif approprié variera selon le contexte.
 
Un Ben Noah ("fils de Noé") désigne, sans distinction aucune, l'ensemble des êtres humains, hommes ou femmes, dans leur globalité. Cette appellation n'a aucune implication sur le comportement de l'individu par rapport aux 7 lois noahides.
 
Dans la littérature française, les non-juifs sont parfois désignés sous le terme de "gentils"; cependant, cette expression d'origine latine ("gentilis") n'a pas de correspondance directe avec la littérature hébraïque. Dans la langue hébraïque classique, le terme "païen" se traduit par "'Oved Kokhavim", tandis que "Goy " est utilisé en hébreu moderne pour traduire le même mot. L'expression "'Oved Kokhavim" évoque plus particulièrement les personnes dont les croyances et les coutumes ne sont pas en accord avec le D-ieu Un et fait le plus souvent référence à un idolâtre ou à un polythéiste.
 
Par extension, le terme "gentil" s'utilise pour définir une personne qui n'est pas astreinte à la pratique des 613 préceptes de la Tora : c'est donc une personne "étrangère" au peuple juif. Néanmoins, d'un point de vue linguistique, un étranger au peuple juif se dit "Guer" en hébreu classique, alors qu'une personne étrangère relativement à quelqu'un se dit "Nokhri " et peut s'appliquer aussi, dans ce cas, aux israélites. En hébreu moderne, "Guer " désigne un converti. Le mot "Goy " veut dire "peuple", mais désigne un Ben Noah qui ne se préoccupe pas du respect des 7 lois noahides.
 
Toutefois, il est admis que le terme "gentils" sous-entend indistinctement tous les hommes et les femmes de l'humanité, à l'exception des juifs. Ce terme devient donc synonyme de "Goy".
 
Qui est appelé "pieux parmi les nations" ?
 
D'un point de vue de la législation hébraïque, la pratique des 613 commandements ne concerne que le peuple d'Israël, tandis qu'un Ben Noah – ou Goy – a l'obligation de respecter seulement les 7 lois de Noé, conformément aux injonctions de la Tora. Cependant, la Tora offre la possibilité à un Ben Noah de se convertir au judaïsme, mais interdit de convaincre quiconque à respecter ces lois et d'y adhérer par la contrainte. Une personne convertie selon la loi juive est appelée un "Guer Tsedeq".
 
Dans les temps antiques, lorsque les hébreux vivaient indépendants sur la Terre Sainte (et lorsque siégeait le Sanhedrin, la Cour suprême de l'État d'Israël), il était permis à un Ben Noah – sous certaines conditions – de s'installer en terre d'Israël. Pour cela, il devait accepter au préalable de s'engager à respecter les 7 lois noahides. Il recevait alors le statut de "Guer Tochav" (cf. ci-après). Dans cette situation, trois cas de figure pouvaient se présenter, selon l'intention du non-Juif.
 
Cela nous amène à faire la distinction entre une personne qui accepte volontairement de se soumettre à certaines lois – sans cependant adhérer à leur origine divine – et un autre individu qui le fera par souci exclusif de respecter la volonté divine exprimée dans ces lois.
 
1)     Un Ben Noah qui accepte – sans aucune contrainte – devant un tribunal rabbinique composé de trois juges de respecter les 7 lois noahides, afin de vivre parmi le peuple d'Israël, doit accepter au préalable la Royauté de D-ieu et abandonner ses coutumes polythéistes, après quoi il porte le statut de "Guer Tochav", c'est-à-dire de résident étranger. C'est alors un devoir de l'intégrer à la société au même titre que l'israélite, comme il est écrit : "Ton frère vivra avec toi."
 
Ce statut ne pouvait être attribué qu'au temps où le Temple existait, où la Cour rabbinique suprême (Sanhedrin) siégeait à Jérusalem et à l'époque où la législation du jubilé était en vigueur. De nos jours, le statut de Guer Tochav n'est donc plus réellement d'actualité.
 
2)     Un Ben Noah qui s'engage à respecter les 7 lois noahides – qu'il le décide seul ou en présence d'un tribunal rabbinique composé de trois juges – conformément au principe selon lequel celles-ci ont été ordonnées par D-ieu au Mont Sinaï à Moïse et renouvelées dans la Tora, s'appelle "'Hassid Oumoth Ha'olam", un homme "pieux parmi les nations."
 
3)     Un Ben Noah qui respecte ces 7 lois uniquement au titre de lois rationnelles et humaines, d'utilité morale ou sociale, ou pour toute autre raison personnelle et non pour leur origine divine, est appelé un "'Hakham Chel Oumoth Ha'olam", un Sage parmi les Nations. Ce qualificatif s'explique par le fait que l'attachement de ce non-juif aux lois noahides est purement intellectuel, que sa soumission à ces lois n'est nullement motivée par la transmission divine de telles lois dans la Tora.
 
La différence avec le Guer Tochav réside dans le fait que ce dernier accepte au préalable la Royauté divine comme condition fondamentale du respect de ces 7 lois. Néanmoins, il reste du devoir du peuple d'Israël d'accueillir un Sage parmi les Nations et de l'assister.
 
Conclusion
 
De nos jours, un non-juif qui s'engage à respecter les 7 lois noahides, comme émanant de la Volonté divine, s'appelle un "'Hassid Oumoth Ha'olam" un homme "pieux parmi les nations". C'est à propos de cette personne que la Tora stipule qu'elle détient une part dans le monde futur, lors de la rédemption messianique.
 
Reproduit et adapté avec l'aimable autorisation de “Encyclopedia Hebraïca” http://www.sodyna.com/

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