La prière de minuit

Rabbi Na'hman de Breslev a enseigné : "Dès qu'on se réveille, dès qu'on ouvre les yeux, on doit se souvenir du Monde à venir.”

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David Sears et David Zeitlin

Posté sur 06.04.21

Coutumes et pratiques breslev – passé et présent
  
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Pour l'élévation de l'âme de Leib ben Yitzchak Ya’akov Sears, a”h – décédé le 30 chévat, roch 'hodech adar.
 
Pour l'élévation de l'âme  de Yossef ben Shmuel Zeitlin, a"h – décédé le 18 mena'hem av.
 
Nous continuons notre série sur les minhagim et hanhagoth tovoth breslev. Nous vous invitons à lire attentivement les informations précédentes en accédant aux archives.
 
Se réveiller – “Modé Ani
 
Rabbi Na'hman de Breslev a enseigné : "Dès qu'on se réveille, dès qu'on ouvre les yeux, on doit se souvenir du Monde à venir.” (Liqouté Moharan I, 54).
 
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Selon le rabbin Eléazar Kenig, cet enseignement de Rabbi Na'hman est lié à “Modé Ani ”, que nous prononçons dès notre réveil : "On devrait dire 'Modé Ani ' tous les matins avec joie en sachant que tous les évènements qui remplissent les journées et les nuits de chaque personne sont déterminées par la Providence divine, afin d'amener chaque personne vers son but ultime, qui est appelé le ”Monde à venir”. Cette idée est également suggérée par la prière ”Éloqé néchama” que nous récitons immédiatement après avoir prononcé “Modé Ani ” : 'Mon D-ieu, l'âme que Tu as mis en moi est pure. Tu l'as créé… et Tu as aussi le pouvoir de la reprendre de moi et de me la rendre dans les temps futurs'. Ainsi, cette prière est aussi un rappel au Monde à venir. Dans ce dernier, chaque chose atteindra sa perfection, rien ne manquera, tout sera bien.
 
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Rabbi Na'hman a dit : "Au début de chaque jour, je cède chacun de mes mouvements à D-ieu, ainsi que ceux de mes enfants et ceux qui dépendent de moi, implorant que le but de toutes mes actions consiste seulement à observer la volonté de D-ieu ; cela est très bien. Ainsi, je n'ai pas d'inquiétude à savoir si oui ou non les choses se passent bien, car je suis complètement dépendant de D-ieu. Si D-ieu a quelque chose d'autre à l'esprit, c'est ce que je désire, puisque j'ai demandé de n'exécuter que Sa volonté.” (Si'hoth haRan 2 ; ibid. 238). 
 
Tiqoun 'Hatsoth
 
Rabbi Na'hman a régulièrement rappelé l'importance de réciter le “Tiqoun 'Hatsoth”. Selon le Rabbi, 'Hatsoth commence six heures (chaque heure faisant exactement soixante minutes), après la tombée de la nuit (tzète hakokhavim) et dure deux heures (Liqouté Moharan I, 149 ; ibid. II, 67, 101 ; Si'hoth haRan 301 ; cf. Maguen Avraham, Ora'h 'Hayim 1:4, qui cite le Zohar, Vayaqel ; ibid. 233:1 ; Ma'hatzith haChéqel à propos du Maguen Avraham, ad loc. ; Rabbi 'Haim Vital, Pri Eitz 'Hayim, Cha'ar Tiqoun 'Hatsot, 4 ; Michnath 'Hassidim, Mase'htath 'Hatsot, 1 : 1 ; Rabbi Nathan Hanover, Cha'arei Tzion, Sha'ar 1, qui cite Etz 'Hayim, Drouch 6, Drouché haLayla ; Sidour ARI Qol Ya'aqov, 4a ; Tzava'ath ha-Rivach 16, à propos du Ba'al Chem Tov ; Sidour ARI Rav Chabtai, 5a; Sidour ARI Rav Acher, 9a ; de la même manière Bé'hor Chor, Bérakhoth, 3a ; Téchouvoth 'Hatam Sofer, Ora'h 'Hayim, no. 199; et al.).
 
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Le rabbin Chmouel Moché Kramer a souligné qu'il est écrit dans de nombreux livres breslev que les deux heures indiquées par Rabbi Na'hman pour réciter le Tiqoun 'Hatsoth représentent l'idéal (lékhat'hila) ; cependant, en cas de nécessité, on peut le dire jusqu'au lever du soleil ('Aloth hacha'har). Ceci explique la raison pour laquelle Rabbi Na'hman avait dit à son disciple – Rav Dov, qui souffrait de maux de tête suite aux interruptions de son sommeil – que son 'Hatsoth ”personnel” était à 3 heures du matin. Rav Guédalia a écrit dans une lettre que 'Hatsoth n'est pas lié au sommeil et que si l'on est réveillé à l'heure de 'Hatsoth, on devrait réciter Tiqoun 'Hatsoth (entendu de Rabbi David Chapiro). 
 
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Rabbi Nathan explique : la première demi-heure de la nuit correspond aux questions qui émanent du “'Halal hapanouy” (“l'espace libre”. Expression qui fait référence à la contraction de l'Esprit divin à l'endroit où D-ieu a créé le monde) ; par conséquent, ces questions ne peuvent pas être répondues avec notre da'ath (savoir), mais seulement avec l'emouna (foi). Comme cela représente un défi qu'il n'est pas toujours facile à relever, il est préférable de dormir pendant ces heures. La deuxième moitié de la nuit, après 'Hatsoth, correspond aux questions qui émanent de la chévira (“le bris”. Expression qui fait référence à une lumière spirituelle trop importante pour être reçue) et qui peuvent être répondues avec le da'ath. Par conséquent, durant ces heures nous disons le Tiqoun 'Hatsoth et nous étudions la Tora (Liqouté Halakhoth, Hachqamath haboqer 3 : 4, basé sur le Liqouté Moharan I, 62).
 
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Rabbi Na'hman a enseigné : "En récitant le Tiqoun 'Hatsoth, on peut vider son coeur à D-ieu, comme durant hitbodédouth. Nous ne nous lamentons pas seulement sur ce qui est passé, mais encore plus fondamentalement, sur ce qui nous arrive, au présent. Lorsque nous prononçons le Tiqoun 'Hatsoth selon cette approche, nous pouvons tout exprimer ce que nous avons dans le coeur à travers les mots du Tiqoun 'Hatsoth.” (Liqouté Moharan II, 101). 
 
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Idéalement, on devrait réciter le texte entier du Tiqoun 'Hatsoth : les Psaumes et les Lamentations. Cependant, cela n'est pas toujours possible (par manque de temps, parce que nous sommes trop fatigués…). Dans ce cas, Rabbi Guédalia conseille à ses élèves de dire seulement quatre chapitres des Psaumes du Tiqoun 'Hatsoth. (Vraisemblablement, cela veut dire deux chapitres du Tiqoun Ra'hel et deux chapitres du Tiqoun Léa). Si cela s'avère également difficile, on devrait dire au moins deux psaumes (entendu de Rabbi 'Hayim Man et Rabbi Eliézer Trenk). Le ARI ne récitait pas les Qinoth (lamentations) ; de fait, la majorité des Qinoth ont été écrites – ou sont devenues populaires – après sa mort (voir Rabbi 'Hayim Vital, Cha’ar haKavanoth, Drouché haLaylah, Drouch Tiqoun 'Hatsoth). Par conséquent, certaines personnes n'ont pas l'habitude de les réciter. Si l'on ne comprend pas l'hébreu, il est possible de réciter les chapitres des Psaumes en se servant d'une bonne traduction française. Pour ceux qui connaissent l'hébreu,  nous recommandons de lire l'ouvrage du Rabbin Binyamin Ze'ev Halévi Chicha, “Tiqoun 'Hatsoth Hamévou'ar.” (Jérusalem 2001).
 
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Selon le rabbin Eléazar Kenig, si une personne ne peut pas dire le Tiqoun 'Hatsoth chaque nuit, elle devrait essayer de le dire une ou deux fois par semaine. Cela aussi est bien, car de la sorte elle garde un lien avec la récitation du Tiqoun 'Hatsoth.
 
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Les jours où nous ne disons pas la prière “Ta'hnoun” (notamment : les jours de fête (Yom Tov), le Chabath, Roch 'Hodech (le premier jour du mois juif), etc.), nous disons seulement la deuxième moitié de Tiqoun 'Hatsoth (Tiqoun Léa), sans le psaume 20 ("Y'anka") et le psaume 51 (“LamenatseA'h Mizmor lé-David ”) (Cha'aré Tsion, Cha'ar 1, cit. ARI zal).
  
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Même si les femmes n'ont pas la coutume de réciter le “Tiqoun 'Hatsoth”, elles peuvent néanmoins le faire si elles le désirent. En fait, selon l'auteur du livre “Kaf ha'Hayim” : "une femme qui craint D-ieu et désire réciter le Tiqoun 'Hatsoth sera bénie." (Cf. Rabbi 'Hayim Vital, Cha'ar haQavanoth 54a, au nom du ARI zal ; Rabbi Ya'aqov 'Hayim Sofer, Kaf ha'Hayim, Hanhagath ha-Adam ba-boqer 15).
  
A suivre… 
 
(Reproduit avec l'aimable autorisation du “Breslov center”

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