Les tefilines de Rabbénou Tam

Un fabricant de tefilines se plaignit un jour au rabbin Kenig en lui disant que certains de ses clients lui demandaient de faire les bords des batim parfaitement affilés...

4 Temps de lecture

David Sears et David Zeitlin

Posté sur 06.04.21

 
* * *
 
Pour l'élévation de l'âme de Leib ben Yits'haq Ya’aqov Sears, a”h – décédé le 30 chévat, Roch 'Hodech adar.
 
Pour l'élévation de l'âme de Yossef ben Chmouel Zeitlin, a"h – décédé le 18 mena'hem av.
 
Nous continuons notre série sur les minhagim et hanhagoth tovoth breslev. Nous vous invitons à lire attentivement les informations précédentes en accédant aux archives.  
 
Tefilines
 
Rabbi Na'hman a enseigné à ses sympathisants de porter chaque jour les tefilines de Rachi, ainsi que celles de Rabbénou Tam (pour en savoir plus sur les tefilines, cliquez ici). Rabbi Nathan explique les différents aspects de cette mitswa dans le Liqouté Halakhoth (Si'a'h Sarfé Qodech IV, 194 ; Liqouté Halakhoth, Tefilin 5:27-32 ; ibid. 6:16 ; voir également Choul'han 'Aroukh, Ora'h 'Hayim 34:1-2 ; Pri Etz 'Hayim, Cha'ar haTefilin, 9).
 
* * *
 
Rabbi Elazar Kenig a dit que le port des tefilines Rabbénou Tam permet également de susciter la Protection céleste. Ceci correspond à ce que Rabbi Nathan a écrit dans le Liqouté Halakhoth : “A notre époque, qui est appelée 'le talon de Machia'h' (ce qui signifie que nous sommes proches de l'arrivée du Messie), il est extrêmement important de porter les tefilines Rabbénou Tam, tel que tous les vrais Tsadiqim (Justes) de notre époque nous ont encouragés à le faire… La sainteté de ces tefilines provient des “mo'hin” (de la conscience) des grands Tsadiqim. Ainsi, il est possible de recevoir la force de leur part et de pouvoir vaincre le mauvais penchant qui nous attaque d'une façon redoutable, en ces dernières heures de notre exil.” (Liqouté Halakhoth, Hilkhoth Tefilin 5:29).
 
* * *
 
Une remarque intéressante se trouve dans l'autobiographie du feu Rabbi Ye'hezeqiel (“'Hazqel”) : “Lumière 'hassidique dans l'obscurité soviétique.” (Editions Ha'haï, Brooklyn, USA, (en anglais), p. 142). Le Hazqel raconte l'histoire de l'époque où il était étudiant dans une yéchiva et où il demanda au Rabbi Rachab de Loubavitch la permission de porter les tefilines Rabbénou Tam, afin de respecter la volonté de son père Rabbi 'Hayim Binyamin Brod qui était un 'hassid breslev (à cette époque, les 'hassidim loubavitch commençaient à porter les tefilines Rabbénou Tam seulement à l'âge de vingt ans). Le Rachab donna son accord en disant à Rav Ye'hezeqiel qu'en mettant les tefilines Rabbénou Tam, il réaliserait deux mitswoth : celle du port des tefilines Rabbénou Tam et celle du “kiboud av” (“le respect que chaque personne doit avoir envers son père”).
 
* * *    
 
Rabbi Na'hman a également encouragé ses 'hassidim a acheté leurs tefilines de scribes extrêmement pieux (“Tsadiq” # 511).
 
* * *
 
Selon Rabbi Guedalia, les tefilines doivent être écrites selon l'écriture ARI, comme doivent l'être les rouleaux de la Tora et les mezouzoth (pour en savoir plus sur les mezouzoth, cliquez ici).  
 
* * *
 
Selon Rabbi Guedalia Kenig, le scribe ne doit pas utiliser le nouveau “” car d'après le rabbin Kenig, la Michna Beroura, à propos de ce sujet, est très souvent mal comprise (voir Michna Beroura, Ora'h 'Hayim 36: Michnath Sofrim, "tsourat pé kifoufa." Cela suggère seulement que le nouveau “” peut être utilisé si le scribe a quelques difficultés à écrire la lettre “” traditionnelle dans laquelle l'espace blanc à l'intérieur de la lettre ressemble à la lettre “beth”).
 
* * *
 
Le fils de Rabbi Avraham SternhartzRabbi Nathan Sternhartz – possédait des parachioth (parchemins insérés dans les boîtes des tefilines) qui avaient été écrites par son grand-père paternel, Rabbi Naftali Hertz Sternhartz, connu également sous le nom de “Rav Hertz Sofer” ou “RaIv Hertzké Sofer.” Ces parachioth étaient particulièrement convoitées et estimées par ceux qui les possédaient. Rabbi Na'hman Bourstein (qui était également un scribe lorsqu'il était jeune) les avait vues et d'après lui, les “” étaient écrits avec une extrême précision, avec la forme de la lettre “beth” à l'intérieur (entendu de Rabbi Na'hman Bourstein).   
 
* * *
 
Rabbi Aharon Berlin avait inspecté les tefilines Rabbénou Tam de Rabbi Moché Groman, un breslev bien connu de la génération précédente. Rabbi Hertzké Sofer avait écrit les parachioth. Rabbi Berlin affirme qu'à part leur beauté, il n'y avait rien d'inhabituel à propos des parachioth: l'opinion du Rambam avait été respectée et l'écriture était celle du ARI.   
 
* * *
 
Rabbi Aharon Berlin a dit qu'il n'a jamais entendu qu'il existait une tradition particulière breslev concernant les tefilines ou les parachioth.
 
* * *
 
Un spécialiste qui fabriquait les batim (boîtes) des tefilines se plaignit un jour au rabbin Guedalia Kenig en lui disant que certains de ses clients lui demandaient de faire les bords des batim parfaitement affilés. Le rabbin Guedalia Kenig s'exclama : “Pensent-ils que leurs batim doivent être pointues comme des cornes ? Si cela est le cas, il n'y a pas de fin à leurs requêtes. La personne qui est obsédée par la perfection sera toujours mécontente et… elle rendra son entourage malheureux. Il est écrit dans la Tora – à propos des mitswoth – “vous vivrez par elles” ; cela nous apprend que nous devons nous réjouir dans les mitswoth et particulièrement celle de tefilines !” (Cf. Liqouté Moharan II, 44 en ce qui concerne la recherche excessive de la perfection).
 
* * *
 
Le noeud des lanières des tefilines de la tête doit comporter un “double dalet ”, ce qui était la coutume prédominante en Ukraine. Cela signifie que le noeud doit ressembler à un carré, ou à un mem fermé, avec aucun espace au milieu. Le rabbin Guedalia Kenig a dit : “Si Rabbi Avraham Sternhartz portait ce noeud, nous pouvons assumer que Rav Nathan le portait également.” Cependant, selon le Choul'han 'Aroukh Ora'h 'Hayim 32:52, le noeud doit ressembler à un simple dalet. Ceci représente le point de vue prédominant dans les communautés lituaniennes et séfarades de nos jours. Il s'agit également de la coutume des Loubavitch.
 
* * *
 
Rabbi Levi Yits'haq Bender portait la tefiline de la tête avec un mem fermé (entendu de Rabbi Avraham Moché Wasilski).
 
* * *
 
Le rabbin Yossef Zvi Wasilski, fondateur de la communauté breslev de la ville de Williamsburg aux États-Unis, portait le mem fermé. Cependant, cela s'explique par le fait qu'il s'agit de l'habitude du GRA et qu'il s'agissait d'une habitude de sa famille (entendu par le rabbin Avraham Moché Wasilski).
 
* * *
 
Rabbi David Shapiro avait entendu le rabbin Guedalia Kenig dire qu'il existe deux façons de faire le “mem”, mais qu'une seule est correcte (on reconnaît celle-ci en regardant les lanières du côté verso : les lanières semblent à peu près parallèles l'une par rapport à l'autre). Le rabbin Kenig a également dit que cela était la coutume de Rabbi Na'hman et des 'hassidim breslev de Russie qui vinrent s'installer en Terre d'Israël… jusqu'au jour où un certain 'hassid de Jérusalem les convainquit de changer leur coutume.     
 
A suivre . . .
      
Reproduit avec l'aimable autorisation du “Breslov center”

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire