Cette petite voix

Si nous entendons parler du mauvais comportement de quelqu'un d'autre, c'est un signe que nous n'avons pas encore corrigé la même chose à tous les niveaux : pensée, action et parole...

3 Temps de lecture

le Rav Shalom Arush

Posté sur 15.03.21

Nach’manide écrit dans sa célèbre lettre, Iguèrèt HaRamban : « À vos yeux, tout le monde devrait être plus grand que vous. » Une personne qui vit son « néant », à savoir, je ne suis rien sans Hachem, comprend qu'elle n'est supérieure à personne ; au contraire, les autres sont meilleurs qu’elle. Elle vit dans l'humilité.

Les 24 000 étudiants de Rabbi Akiva ont été punis si terriblement parce qu'ils ne se respectaient pas mutuellement ; chacun pensait qu'il était meilleur que son semblable. Plutôt que de se concentrer sur leurs propres faiblesses, ils se sont concentrés sur les faiblesses de leurs pairs. Ils ont quitté les voies de Moïse et de leur propre maître Rabbi Akiva, qui étaient tous deux l'incarnation de l'humilité.

On respecte une personne que l’on considère comme meilleure que soi. Ceux qui se sentent supérieurs aux autres n’ont aucun respect pour leurs semblables.

La plupart de nos « jugements sévères » – nos difficultés dans la vie – proviennent de notre incapacité à nous voir sous une perspective véritable, à savoir que nous ne sommes rien sans Hachem. Une personne doit d'abord se rendre compte qu'elle doit tout d’abord se corriger avant de pouvoir corriger les autres. Et si nous faisons ce qu'il faut, c'est simplement parce qu’Hachem nous aide. Cette prise de conscience nous ramène à remercier Hachem pour Son aide dans le passé et a Le supplier pour que Son aide continue dans le futur.

Le Baal Chem Tov enseigne que si un grand tsadik voit ou entend parler de la transgression de quelqu'un d’autre – même si un tel comportement n’a apparemment rien à voir avec un individu aussi juste – c'est un signe que le tsadik n'a pas encore corrigé la même chose dans une incarnation passée ou à tous les niveaux actuels de pensée, d'action et de parole. Nous ne sommes pas censés corriger les transgressions des incarnations passées- nous avons suffisamment de travail à faire dans le présent sur cette terre.

Supposons que nous entendions parler d'un vol ; Hachem pourrait nous dire par là que nous aussi, avons quelque chose qui ne nous appartient pas. Peut-être avons-nous oublié de rendre une somme d'argent que nous avons empruntée. Peut-être avons-nous oublié de rendre un livre que nous avons emprunté à quelqu'un. Peut-être que nous nous promenons avec un stylo à bille dans notre poche qui appartient à notre employeur. Même si nous n'avons pas été pris au piège du vol, la petite voix en nous nous dit que nous devons rectifier quelque chose. La règle spirituelle générale est que, si on dédaigne les actes des autres plutôt que de s’évaluer soi-même, on sera bientôt pris au piège dans ce même piège.

Le roi Salomon a dit, de façon assez énigmatique : « Celui qui méprise un mot se causera du mal » (Proverbes 13:13). Avec l'idée ci-dessus à l'esprit, nous pouvons comprendre et apprécier cet enseignement. Si une personne pense avec orgueil qu’elle n’a aucun lien avec les revers d’autres personnes dont elle est témoin ou dont elle entend parler, elle ne comprend pas qu’Hachem Lui parle de cette petite voix : « Où es-tu, mon fils ? » Comme elle ignore le message d’Hachem, elle commet finalement des méfaits semblables à ceux qu'elle a vus.

C’est ce que Ben Azai voulait dire par : « Ne méprisez personne et n’ignorez rien » (voir Traité Avot, chapitre 4). En d'autres termes, ne méprisez pas les autres et ne pensez pas que leurs erreurs sont en dessous de vous, car vous pourriez facilement vous retrouver dans la même situation. Et quoi que vous fassiez, n'ignorez pas cette petite voix qui vous appelle à revenir vers Hachem.

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire