Le testament de Rav Yehouda Zev

Mon éminent professeur et rabbin, le tsadik caché Yehuda Zev Leibowitz, que sa mémoire nous protège, nous et tout Israël, a laissé dans son testament la promesse que tous ceux qui l'écouteront seront sauvés de la guerre de Gog et Magog et de l'angoisse de la venue de Machia’h. Dans son testament, il nous apprend à nous renforcer dans l'observation des choses suivantes partout – à la maison, en public et au travail. Voici les quatre points qu’il évoque :
  -Avoir pitié des autres
  -Céder aux autres
  -Aider les autres
  -Et le plus important : Ne pas crier sur qui que ce soit.

Nous allons maintenant expliquer en détail.

Avoir pitié des autres
Rabbi Nah’man de Breslev a dit (Likoutey Moharan I: 64) que le Créateur a créé le monde afin de révéler Sa miséricorde, car s'il n'avait pas créé le monde, il n'y aurait personne à qui révéler Sa miséricorde. Il a donc créé le monde pour montrer Sa miséricorde. C'est la réponse à l'une des questions majeures de la vie : pourquoi le Créateur a-t-Il créé le monde – puisqu'Il n'a besoin de rien et ne dépend de rien ? La réponse est que c'est Sa manière d'être bienveillant. Il est la bonté absolue et désire donner de Sa bonté à Ses créations, c'est pourquoi Il les a créées.

Par conséquent, quand une personne agit avec miséricorde, elle imite la motivation du Créateur en créant le monde, qui était, comme nous l'avons dit, de révéler Sa miséricorde. La personne à qui vous avez montré de la pitié peut maintenant voir qu'il y a de la miséricorde dans le monde, donc elle gagne par conséquent un amour accru pour la vie et un amour accru pour le Créateur qui Lui a donné la vie. En tant que tel, nous voyons la dynamique de la miséricorde qui, à son tour, renforce l'amour du Créateur et l'amour parmi les créatures. La miséricorde amplifie donc la paix dans le monde. La première directive du testament de rabbi Yehuda Zev Leibowitz était donc d'avoir pitié des autres.

En réalité, en plus de la miséricorde qui permet à une personne d'imiter le Créateur et de révéler la motivation Divine sous-jacente derrière la création du monde, la personne miséricordieuse mérite d'immenses récompenses immédiates. La Guemara stipule (Traité Chabat, 151) que « quiconque est miséricordieux envers les autres invoquera la miséricorde divine sur lui-même ». Le monde fonctionne intrinsèquement, mesure pour mesure. Si vous avez pitié des autres, la lumière de la miséricorde d'en haut brillera sur vous. Si vous pardonnez aux autres et les jugez avec indulgence, le Tout-Puissant agira de même avec vous. Par conséquent, tout le monde doit s'engager dans une auto-évaluation quotidienne, en demandant à être plus miséricordieux. Ce faisant, on apporte une plus grande mesure d'amour et de paix dans le monde.

Céder aux autres
Pour céder aux autres, une personne doit avoir une Emouna complète. Elle doit être consciente que toute souffrance – physique, émotionnelle, financière, par l’action ou la pensée – est le résultat du décret du Tout-Puissant. Quiconque ou quoi que ce soit vous a causé de l'angoisse était un simple bâton entre les mains du Créateur. Par conséquent, ne vous concentrez pas sur le bâton ; concentrez-vous sur le Créateur qui brandit ce bâton et sachez bien que tout vient de Lui. C'est pourquoi, pour céder aux autres, une personne doit renforcer et valoriser sa Emouna. Comment ? En prononçant des paroles de Emouna, en priant le Créateur et en demandant plus de Emouna. Sans Emouna, il est pratiquement impossible de céder aux autres.

Aider les autres
Une personne doit aider les autres, sans arrière-pensées et sans attente de réciprocité. Il faut faire des actes charitables, rendre visite aux malades, recevoir des invités et faire tout ce que l’on peut pour améliorer la paix entre l'homme et ses semblables. Chaque personne vit dans un conflit interne constant entre ses intérêts personnels et les besoins de son entourage. On a des batailles quotidiennes qui nous décident à agir selon ce qui nous arrange ou d'une manière qui profite aux autres. La Michna promet que chaque fois qu'une personne fait quelque chose pour aider quelqu'un d'autre, non seulement elle en récoltera les fruits dans ce monde et aura une vie douce, mais elle recevra des récompenses complètes dans l'autre monde, en abondance.

Rabbi 'Haïm de Volochine avait l'habitude de dire à ses enfants qu'Hachem a créé l'homme pour aider son prochain, que ce soit par la charité, la bonté ou par un acte qui nécessite un effort physique. Pourtant, puisque les priorités d'obligation sont comme des cercles concentriques, sa première obligation est d'aider les plus proches de lui comme sa femme, ses enfants et ses parents. Ensuite, il peut aider sa famille élargie comme les tantes, les oncles et les cousins. Puis ses voisins puis les résidents de sa ville. Puis vient son pays et enfin le monde entier. En tant que tel, il invoque des bénédictions sur lui-même. Mais, le principal test de son caractère est la façon dont il aide sa femme, comme nous l'avons expliqué dans notre livre, « Le jardin de la paix ».

Ne crier sur personne
Ne criez pas sur qui que ce soit. Parlez calmement et poliment à tous, car nos sages ont dit que les paroles des sages sont entendues avec plaisir. Le conseil pour les personnes sujettes à la colère qui élèvent la voix est de s'exercer à parler dans un murmure calme, parce que le volume vocal accru enflamme la colère. D'un autre côté, les tons doux apaisent la colère et créent un climat de Emouna qui convient à la Présence Divine. Le Créateur émet sur une longueur d'onde de tranquillité, sans bruit extérieur. Nous devrions Le suivre. Par conséquent, il est important pour toute personne d'éviter de crier.

Rabbi Nah’man dit dans le Sefer Hamidot (Emouna, 24) que la Emouna est un aspect du silence. Quand une personne apprend à parler sans élever la voix, il lui devient plus facile de rester silencieuse. Le silence divin est la source de la sainte Emouna, et les gens silencieux méritent de s'accrocher à l'aspect spirituel du silence divin. En tant que tels, ils sont sauvés de la colère sous toutes ses formes. Non seulement nous devrions éviter de crier sur qui que ce soit, mais nous devrions même prier pour la personne sur qui nous voulions crier. Même si nous avons envie de crier sur quelqu'un, D.ieu nous en préserve, nous devrions nous rappeler le testament de Rabbi Leibowitz, nous implorant d'éviter de crier sur qui que ce soit. De cette façon, nous surmonterons notre tendance à élever la voix et nous mériterons un esprit de bonté et la lumière de la Emouna.

Traduit par Carine Rivka Illouz