Par le mérite de ses ancêtres les Tsadikims

Je n’ai jamais utilisé le mérite de mes ancêtres mais j’y suis contraint. Je prie que D. nous aide au nom du mérite de mon grand père Rabbi Israel Baal Chem Tov...

6 Temps de lecture

Rabbi Nathan

Posté sur 17.03.21

 Le matin suivant la garde portuaire accosta le bateau. Rabbi Nah'man et son disciple étaient prêts a supplier le capitaine de les laisser partir avec la garde. Avant même qu'ils n'aient pu le trouver, le bateau avait déjà levé l'ancre et s'éloignait de la cote.

Les bruits de la bataille se faisaient de plus en plus proches et on pouvait entendre les explosions et les tirs au loin.
La prise de conscience du péril de leur situation les vida de leurs forces et tous les deux s'allongèrent épuisés sur leur couchette. Soudain ils réalisèrent qu'ils n'avaient aucune provision et n'avaient même pas d'eau potable. La encore D. fut avec eux : le cuisinier fut au courant des conditions dans lesquelles ils se trouvaient et il eut pitié d'eux.

Tous les matins et soirs il leur donnait a chacun une tasse de café dans la plus grande discrétion, toutefois leurs forces se faisaient de plus en plus faibles. Il leur était impossible de se lever de leur couchette. Enfermes dans leur cabine, ils n'avaient aucune idée de ce qui se passait a l'extérieur ni de la direction qu'avait emprunte le bateau. . Pendant un moment il semblait qu'un orage se faisait sentir et le bateau avait semblé prendre la vitesse.

Apres quoi ils entendirent des bruits de chaines comme si le bateau lâchait ses amarre et s'apprêtait a accoster un port. Ils se trainèrent dehors pour voir ou ils se trouvaient. Ils réalisèrent que ce n'était pas le port d'Istanbul et le cuisinier les informa 'ils se trouvaient a Adal[Adalia] Ils avaient entendu parler de cette ville qui avait un triste renom: tout juif qui tombait entre les mains de ses habitants devait être tue comme sacrifice. Lorsqu'ils réalisèrent, ils coururent droit vers leur cabine et s'y enfermèrent. Pendant trois jours ils ne bougèrent pas de cette pièce tellement ils étaient terrifies, ignorant combien de temps le capitaine avait l'intention de rester dans ce port. Soudain un gros orage éclata brisant les attaches de l'ancre. Les marins n'avaient aucune chance de pouvoir hisser les voiles et sans ancre, le bateau était totalement hors de contrôle. De grands cris se firent entendre a bord car même les turcs étaient affoles.

Le bateau fut ballote toute la nuit. Au lever du jour le vent s'arrêta et ils furent rejouis de voir la mer calme. Ils n'avaient pas été diriges vers leur port de destination car la tempête les avait conduits a un jour d'Ancre.

L'après midi , la tempête fit de nouveau rage faisant valser le navire. Pendant plusieurs jours ils furent ballotes. Ils montèrent vers les cieux et plongèrent dans les abimes. Le capitaine et ses hommes n'avaient  aucun contrôle de leur bateau. Ils tournaient et titubaient comme des ivrognes.

Ils pompaient autant qu'ils pouvaient l'eau du troisième compartiment. Ce jeudi il leur fallut plus de la demi-journée et la soirée pour évacuer l'eau. Peu a peu le pont supérieur fut trempe par l'eau tirée des cales. LA cabine de Rabbi Nah’man et de son disciple était inondée et ils étaient obliges de passer au compartiment supérieur car ils ne voulaient sortir afin de se mélanger aux Turcs.

L’eau continua a monter jusqu'à ce que les pompes étaient hors de service . Les marins délogèrent les pompes et installèrent des poulies essayant de vider l’eau a l’ ; aide de gros tonneaux. Pendant ce temps , la tempête faisait rage et des montagnes d’eau envahissaient le bateau pendant toute la nuit.

Au petit matin, le disciple se rapprocha de son maitre qui lui confia :

‘’Mon cœur est rempli de terreur. Au plus profond de moi- même , je sais que nous  courons un grand danger. Ce ne sont pas la des paroles légères. Je ne vois pas ce qu’ils font , mais mon cœur voit encore’’

Le disciple tenta de réconforter Rabbi Nah’man :

‘’ Remercions D., tout va bien, il n’y a pas de raison d’avoir peur ‘’

Le serviteur se rendit ensuite la ou les hommes évacuaient l’eau qui ondulait comme une rivière . (Ce genre de bateau ne prend comme chargement que le tiers de sa capacite, mais ce chargement a de l’etre jetée par-dessus bord)

Le bateau avançait très lentement et il était évident que le poids de l’eau dépassait la capacité du navire . En réalisant que seul un miracle pouvait les sauver , le disciple retourna a sa cabine. Il tremblait d’angoisse et de peur et ne pouvait émettre un son de sa bouche. Rabbi Nah’man le vit et s’exclama :

‘’Ou est ta langue ? Tu disait toi-même que tout allait bien. Pourquoi as-tu si peur a présent ?

Il répondit qu’il était impensable qu’ils furent sauves sinon par un miracle. L’eau augmentait a un rythme plus rapide que celui de l’évacuation et la force des hommes allait en diminuant . Il ajouta qu’il n’avait point encore fait Chaharit (la priere du matin)

Rabbi Nah’man lui répondit :

‘’Tu n’as pas besoin dans une telle situation de la dire entièrement . Accepte le joug de la Royauté Divine dans le premier verset du Chema et dis la première et les trois dernières bénédictions de la Amida. C’est suffisant.’’

Il ajouta :

‘’Prends tout l’argent jusqu'à la dernière pièce et partage le en deux , la moitie tu conserveras sur toi et l’autre moitie je la garderai sur moi’’.

L’aide questionna :

‘’Pourquoi ceci ? Les poissons ne peuvent ils pas nous avaler sans argent ?

Le rebbe répliqua :

‘’ Fais comme je te l’indique, les juifs étaient dans la mer rouge et ils ne furent pas engloutis , et nous sommes encore sur ce bateau…’’

Rabbi Nah’man demanda ensuite a son serviteur de mettre son manteau de fourrure et de bien serrer la ceinture autour de lui . Rabbi Nah’man fit de même comme s’il se préparait pour un voyage. L’aide lui demanda :

‘’Pourquoi ne priez vous pas plutôt pour nous ? Je ne sais même pas réciter les prières journalières et ne peux point parler a D. en un moment comme celui-ci, mais vous…

Rabbi Nah’man, vous savez prier dans n’importe quelle circonstance.’’

Rabbi Nah’man répondit :
‘’Je suis en ce moment dans un état d’étroitesse d’esprit et je suis loin de D. , mais ma foi est encore forte car je n’ai pas le choix, vu le danger qui nous entoure . D. sait que durant ma vie , je n’ai jamais utilise le mérite de mes ancêtres mais a présent j’y suis contraint. Je prie que D. nous aide au nom du mérite de mon grand père Rabbi Israel Baal Chem Tov et du mérite de ma grand mère Adele et du mérite de mon grand père Rabbi Nah’man  de Horodenka’’

Rabbi Nah’man n’ajouta rien de plus. Soudain ils virent un nuage épais et sombre au loin qui annonçait des trombes d’eau. Leurs cœurs s’emplirent d’angoisse. Si jamais le bateau était pris dans un tourbillon il pourrait facilement couler. La seule solution serait d’ouvrir le feu avec les canons sur les nuages mais les marins étaient trop occupes a évacuer l’eau du bateau pour pouvoir s’arrêter ne serait ce qu’un instant. Il semblait qu’un malheur suivait un autre comme une guêpe et un scorpion piquant en même temps. Une fois de plus D. vint a leur secours et un vent très fort se mit a souffler. Le bateau se mit a fendre les vagues comme une flèche tirée d’un arc. Quand ils approchèrent de la trombe , les nuages se séparèrent comme un col de montagne et le bateau passa sans problème . Le Ciel éclaira les yeux des marins et ils trouvèrent les fentes d’où pénétrait l’eau.

Ils avaient été en très grand danger mais ils en étaient sortis sains et saufs.

C’étaient vendredi et tout le monde se réjouissaient sur le bateau . Dans la prière de Minh’a de l’après midi , Rabbi Nah’man chanta le psaume 107 ‘’Rendons grâce a D-ieu avec une grande joie’’

Ils poursuivirent leur voyage et n’avaient pour seule nourriture que les légumes pourris que leur fournissait le cuisinier. Pour cette maigre ration ils devaient encore supplier ce dernier comme des mendiants.

Les jours passaient, ils réalisèrent que la fête de Pessah’ approchait. Un jour ils en discutèrent et furent très inquiets . La nourriture du cuisinier ne pourrait évidement pas être consommée et il serait impossible dans l’état ou ils étaient de jeuner pendant huit jours.

Finalement , ils accostèrent une grande ile rocheuse au milieu de la mer . Les marins turcs y achetèrent une quantité de fruits considérables pour un
Thaler et le Rebbe et son disciple purent acheter un boisseau de Caroub.

Rabbi Nah’man était satisfait et dit :
‘’ Si nécessaire , nous pouvons subsister avec ce caroube pendant les huit jours de Pessah’ ; maintenant avec l’aide du Ciel , nous aurons aussi une matza pour le seder et les quatre verres de vin ‘’

Avec l’amabilité des éditions Mayanot Hatsadik
 

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire

Contenu sur le sujet

Featured Products