Surtout : ne baissez pas les bras !

Nous devons savoir que même après une chute importante, il est possible d'être une personne kachère, à condition de conserver son désir de vouloir se rapprocher de D-ieu.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Être et rester une personne “kachère”
 
Un certain jour, Rabbi Na'hman de Breslev s'exclama ('Hayé Moharan 453) : “De la façon dont vous me voyez – c'est-à-dire comme un Tsadiq parfait – même si je faisais, que D-ieu me préserve, une très grave transgression, je ne permettrais pas à cette grave faute de m'atteindre outre mesure. Plutôt, je redeviendrais une personne kachère, comme je l'avais été avant la transgression. La seule différence, c'est qu'entre les deux, j'aurais fait téchouva (je me serais repenti) !”
 
À première vue, cette déclaration est incompréhensible. Comment peut-il être possible pour un Tsadiq tel que Rabbi Na'hman d'envisager d'être le même homme après avoir commis une transgression d'une extrême gravité ? Comment pourrait-il rester au même niveau spirituel ?
 
En fait, Rabbi Na'hman savait qu'après une chute, une personne doit se relever immédiatement et recommencer, comme si rien n'était arrivé. Cette personne doit de nouveau désirer Hachem, comme elle Le désirait avant la faute. C'est pour cela que Rabbénou savait qu'il serait le même Tsadiq parfait, même après la faute ! Nous devons savoir avec certitude que même après une chute importante, il est possible d'être une personne kachère, à condition de conserver son désir intact de vouloir se rapprocher de D-ieu.
 
Ainsi, nous devons décider de rester joyeux et fermes dans notre conviction ; nous mériterons par la suite de faire une véritable téchouva (de nous repentir réellement) sur la chose que nous avons faites précédemment.
 
De plus, nous devons prendre conscience du fait que c'est précisément l'existence de la chute qui rend possible notre regain de force et qui nous permet de tout recommencer depuis le début, avec un désir intact. C'est cette attitude qui est la source d'un grand plaisir dans le Ciel. Ce plaisir n'aurait pas pu atteindre cette importance s'il n'y avait pas eu de chute ! Grâce à cela, nous pouvons atteindre des hauteurs particulièrement élevées. Ce niveau n'aurait pas pu être atteint si nous n'étions pas tombés !
 
C'est pour cela que Rabbi Na'hman a dit ce que nous avons vu précédemment : pour nous enseigner que la téchouva (le repentir) dépend entièrement de ces principes.
 
Après avoir lu ces lignes, nous savons maintenant ce que nous devons faire pour être toujours “kachers” : toujours vouloir et désirer ardemment Hachem.
 
De plus, même si nous commettons – que D-ieu préserve – une grave transgression, nous devons penser immédiatement à faire téchouva. Nous devons nous remettre en selle et tout recommencer, comme si rien n'était arrivé. Dans tous les cas, notre désir doit rester aussi ferme qu'il l'était auparavant.
 
Il existe un concept qui doit faire partie intégrante de nous-mêmes. À chaque occasion où nous avons échoué, ou chuté – que D-ieu nous préserve – nous devons nous dire ce qui suit : “Dorénavant, après ma chute, je recommence tout comme si rien n'était arrivé ; de plus, je désire toujours autant me rapprocher d'Hachem.”
 
C'est en agissant ainsi que nous procurons un grand plaisir à D-ieu. Nous Lui causons un plus grand plaisir que si nous n'étions jamais tombé ! Cette attitude positive nous permettra également de parvenir à une meilleure compréhension de la nature spécifique de la Volonté divine. Nous nous élèverons alors à un niveau spirituel qu'il aurait été impensable d'atteindre auparavant. La conséquence de ce processus est évidente : nous serons plus proches d'Hachem que nous ne l'avions jamais été.
 
Ce que nous venons de décrire est la véritable façon de faire téchouva ; c'est grâce à elle que nous pourrons sauver notre princesse de son exil.
 
De nombreux soldats passèrent avec leur attirail qui les suivait; le serviteur se cacha à cause des soldats…
 
Lorsqu'une personne tombe dans un état de sommeil spirituel, elle vit toutes sortes de difficultés : multiples souffrances, bons moments… suivis pas des mauvais, privations fréquentes, confusions…. Cette situation continue jusqu'au moment où cette personne se réveille de son sommeil.
 
Ceci correspond à ce que Rabbi Nathan de Breslev a écrit dans l'introduction du livres des histoires de Rabbi Na'hman : “Pendant toute la période où une personne se trouve dans un état de sommeil spirituel – que D-ieu nous préserve – elle vit toutes sortes de difficultés. Il est fait allusion à celles-ci avec les soldats qui passèrent près du vice-roi. '[Ils] passèrent avec leur attirail', c'est-à-dire avec toutes les difficultés qui accompagnent les périodes de souffrance.'”
 
Plus tard, passa un carrosse dans lequel se trouvait la princesse. Elle s'arrêta près de lui, descendit de son carrosse et s'assit à ses côtés. Elle l'avait bien reconnu. Elle essaya très fort de le réveiller, mais il n'arrivait pas à se réveiller ! Elle se mit à se lamenter sur lui : “Tant d'efforts et de peines, puisqu'il y a tant d'années que tu te sacrifies tellement pour pouvoir me faire sortir… et pour un seul jour où tu aurais pu le faire, tu as vraiment tout perdu !” Elle pleura longuement. “C'est pitoyable pour lui… et pour moi ! Cela fait si longtemps que je suis ici ! Et je ne peux par sortir !”
 
Cela fait allusion à la Chekhina (la Présence divine) qui est continuellement occupée à réveiller chaque membre du peuple d'Israël de son réveil. Lorsque nous ne nous réveillons pas, elle se lamente énormément. De fait, la Chekhina est dotée d'une grande compassion, particulièrement lorsqu'elle constate que l'âme, la sainteté et l'émouna (la foi) d'une personne juive se trouvent dans un tel exil.
 
Lorsque nous ne prêtons pas attention au statut unique de notre âme, nous augmentons les risques de passer toute notre vie à dormir. Dans cas, nous oublions Hachem et notre émouna se dissimule à notre vue. Comment peut-on oublier qui nous a créés, nous a formés, nous a insufflé le souffle de la vie, nous protège et qui est notre soutien ? Cette situation représente évidemment une grande douleur et une infamie pour la Chekhina. Tout cela est la faute de l'exil dans lequel se trouve notre émouna et de notre vie que nous passons à dormir.
 
Puis elle ôta un foulard de sa tête et écrivit sur lui avec ses propres larmes ; elle le plaça près de lui, se leva et reprit place dans son carrosse. Et elle s'en alla…
 
Le foulard et les larmes qui servent à écrire sont les leçons du Tsadiq. C'est un fait connu de tous que le Tsadiq écrit le plus souvent en pleurant. Les leçons du véritable Tsadiq sont des charbons ardents qu'on a trempés dans les larmes de la douleur. Le véritable Tsadiq se désole de la douleur infligée à la Chekhina et de l'exil des âmes d'Israël.
 
Avant d'enseigner ses leçons – et avant même de prononcer une seule parole – le Tsadiq pleure et implore D-ieu pour qu'Il lui fasse trouver les mots de ses leçons. Il désire que les personnes qui vont l'écouter fassent téchouva (se repentent). En partageant son enseignement, l'intention du Tsadiq est pure : il désire réellement révéler la gloire d'Hachem dans le monde et notre émouna en Lui.
 
Par conséquent, les paroles que prononcent le Tsadiq véritable possèdent le pouvoir de réveiller de leur sommeil spirituel toutes les personnes qui les entendent. Chaque personne peut sentir son cœur se réveiller et désirer soudainement se rapprocher de D-ieu : dans un sentiment de crainte, d'amour et de recherche de la vérité.
 
 
À suivre…

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