Hitbodedout

Rabbi Na'hman nous apprend que “l'arme“ principale de Machia'h (le Messie) – et de chaque juif – est la prière. Chaque tefila (prière), chaque berakha (bénédiction)

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 14.02.24

Hitbodedouth – La prière isolée
Rabbi Na’hman nous apprend que “l’arme“ principale du Machia’h (le Messie) – et de chaque juif – est la prière. Chaque tefila (prière), chaque berakha (bénédiction), chaque remerciement que nous chuchotons, chaque psaume et chaque hitbodedouth (la prière privée et isolée faite dans notre langue natale) amène la gueoula (rédemption) un peu plus proche.
La force intrinsèque d’une prière sincère – et qui vient du fond du coeur – se situe au-delà de notre compréhension. Parmi ce que Rabbi Na’hman nous a légué de plus précieux, nous retrouvons ses enseignements à propos de la hitbodedout qui doit être faite en plus des prières formelles.
Qu’est-ce que la hitbodedout ? Une méditation isolée avec D.ieu. Pendant que nous faisons hitbodedout, nous parlons à D.ieu ; nous Lui demandons ce dont nous avons besoin, nous confessons nos erreurs et nous Le remercions pour tout ce qu’Il a fait pour nous.
Lorsque nous prenons le temps – sur nos journées bien remplies – d’être seul avec notre Créateur, d’épancher notre coeur devant Lui, de Lui demander conseil et pardon, lorsque nous partageons nos soucis avec Lui, nous sommes liés au Tout-Puissant en Le liant à notre vie quotidienne.
La Hitbodedout est un outil puissant pour notre développement spirituel. Rabbi Nathan – le principal disciple de Rabbi Na’hman – a écrit :
“Le Rabbi a réalisé ce qu’il a fait, simplement grâce à la prière et aux supplications qu’il a fait devant D.ieu. De fait, il était très conséquent en cela : il fut le premier à mettre en pratique son système. Il suppliait et implorer D.ieu de toutes les façons possibles en Lui demandant d’être bon avec lui et de l’amener véritablement près de Lui et à la dévotion authentique. Ce qu’il l’aida le plus, étaient ses prières qu’il faisait dans sa langue natale, le yiddish. Il trouvait un endroit isolé et passait du temps à formuler toutes ses pensées à D.ieu. En parlant sa langue natale, il suppliait et implorer D.ieu. Il utilisait tous les arguments possibles, suppliant D.ieu de l’amener plus près de Lui et de l’aider dans ses dévotions. Il faisait cela d’une façon très régulière, constante ; de fait, il a passait des jours et des années à être occupé avec de telles prières. Toutes ses prières avaient un seul objectif: qu’il puisse se rapprocher de D.ieu.” Louanges de Rabbi Na’hman  #10-11
Le Rabbi “était très conséquent en cela.”
Il allait souvent marcher dans les bois et dans les champs pour s’y isoler et pour y prier. Il m’est arrivé de marcher une fois avec le Rabbi à travers Medvedevka, où il vivait auparavant. Nous déambulions à travers les champs et les collines. Le Rabbi fit un geste de la main en montrant les collines et les pâturages; il dit: “Regarde tous ces champs et ces collines autour de la ville. Regarde tous les autres endroits près de la ville. Je suis allé dans tous ces endroits. Je suis allé dans chacun d’eux – de nombreuses fois – pour m’y isoler et y prier.” La sagesse de Rabbi Na’hman #227
Rabbi Na’hman a précisé l’objectif et la méthode de la hitbodedout dans l’enseignement suivant :
La seule façon qui nous permet de retourner vers nos racines et de “fusionner” dans l’unicité de D.ieu, est grâce à l’annulation de soi-même…  
 
La véritable hitbodedout est faite dans l’intensité de la nuit, à une heure où tout le monde est libre de son dur travail dans le monde matériel. Pendant le jour, les personnes sont tellement occupées à courir après ce monde matériel, que cela distrait l’aspirant spirituel de son désir de s’attacher à D.ieu. Même si – personnellement – il est relativement détaché du monde matériel, le simple fait que tout le monde est alors occupé à courir après les vanités du monde, rend très difficile la tentative d’atteindre un certain niveau d’auto-transcendance pendant cette période.      
 
Hitbodedout doit également être fait dans un endroit particulier, à l’extérieur de la ville, sur un “chemin isolé” (Avoth 3 : 5), dans un endroit où personne ne va. De fait, dans les endroits où les personnes sont occupées – pendant le jour – à courir après les vanités de ce monde, réside un sentiment de désordre et de confusion – même si personne ne s’y trouve à cet instant de la nuit – cela représente un obstacle à la hitbodedouth. Ce sentiment rend impossible pour l’aspirant spirituel d’atteindre un état total de communion avec D.ieu.
 
C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’aller seul – pendant la nuit – sur un chemin isolé, vers un endroit où personne ne passe, même pendant le jour. À cet endroit, il faut s’isoler et vider son coeur et son esprit de toute préoccupation matérielle, jusqu’à ce qu’on atteigne un état d’auto-transcendance et de communion.
 
Il s’agit d’un processus à étapes. D’abord, la personne doit consacrer cette hitbodedout nocturne et solitaire à parler et à prier longuement D.ieu, jusqu’à ce qu’elle réussisse à annuler un trait négatif de caractère, ou un désir particulier. Ensuite, la personne doit consacrer son hitbodedout à essayer d’annuler un second trait de caractère, ou un autre désir. La personne doit agir de la sorte, nuit après nuit, dans ce lieu isolé, jusqu’à ce qu’elle annule tout.” Likouté Moharan I, 52
Même s’il est préférable de trouver un lieu isolé afin de répandre son coeur devant D.ieu, la hitbodedout peut être fait dans n’importe quel endroit : dans la cuisine, tandis que nous sommes allongés sur notre lit, assis sur le canapé de notre salon… La chose la plus importante est de prendre le temps sur nos journées bien remplies afin d’entrer en relation avec le Créateur.
 
Il arriva qu’un des sympathisants de Rabbi Na’hman se plaigne au Rabbi des difficultés qu’il éprouvait à servir D.ieu. Cette personne expliqua ses difficultés en disant que sa maison était encombrée et qu’il n’avait pas de pièce réservée à ses dévotions. Le Rabbi lui répondit : “Vraisemblablement, si D.ieu était d’accord pour dire que la seule possibilité pour que tu Le serves dépende du fait que tu ais une telle pièce, Il te l’aurait déjà donnée !” Tsadiq #588     
 
Après la disparition de Rabbi Na’hman, Rabbi Nathan déménagea (de sa ville natale Nemirov) vers Breslov. Au début, il loua un appartement d’une pièce dans la maison de quelqu’un d’autre. Cependant, ceci ne s’avéra pas très commode, et il pria D.ieu pour trouver un meilleur logement. Ses prières furent répondues et il put emménager dans sa maison personnelle. Malgré tout, ce nouvel appartement ne possédait pas de pièce isolée dans laquelle Rabbi Nathan aurait pu faire hitbodedout et étudier la Torah. N’ayant pas d’autre choix, il érigea une séparation dans un coin de la cuisine. Cela n’était pas l’idéal – il était souvent dérangé pas ses enfants – mais au moins, il avait “sa place”. La situation resta inchangée pendant de longues années – et de nombreuses prières – jusqu’au jour où Rabbi Nathan put finalement ajouter un grenier à sa maison. Il loua et remercia D.ieu pour le fait qu’Il lui avait trouvé suffisamment de mérite pour qu’Il lui accorde une pièce à cet effet, après toutes ces années. Avenaha Barzel, p. 62 #30    
Une conversation privée avec D.ieu peut se révéler être une expérience agréable ou… ennuyeuse. Il faut essayer de conserver un aspect simple à la hitbodedout. Un jour, Rabbi Na’hman dit à Rabbi Nathan : “Une personne doit faire hitbodedout d’une façon simple, directe, comme si elle discutait avec un ami proche (Tsadiq #439, Kokhavé Or p. 12  #4). Lorsque nous parlons à un ami proche, la conversation passe naturellement d’un sujet à un autre. La raison est que nous avons confiance en notre ami et nous n’avons aucune raison de retenir quoi que ce soit. C’est ainsi qu’on fait hitbodedout : simplement, directement et avec une confiance entière dans le Tout-Puissant.
Une partie de la grandeur de D.ieu réside dans le fait que rien n’est trop petit pour Lui. Par conséquent, parlez-Lui de tout ce que vous désirez : vos problèmes personnels, vos problèmes de famille, de votre belle-mère, des difficultés que vous avez à élever vos enfants, à joindre les deux bouts en fin de mois, à croître spirituellement, à prendre les décisions importantes dans votre vie… à faire hitbodedout. Rabbi Na’hman nous a enseigné que la personne qui est sage est celle qui priera toute sa vie pour prononcer seulement un seul mot entièrement véridique à D.ieu (Likouté Moharan I, 112).
Vous devez prier pour tout. Si votre vêtement est déchiré et que vous devez le remplacer, priez D.ieu pour qu’Il vous en donne un nouveau. Agissez ainsi pour tout. Prenez l’habitude de prier pour tout ce dont vous avez besoin, que cela soit petit ou grand. Vos prières principales doivent être dirigées pour des choses fondamentales : que D.ieu vous aide dans votre dévotion et que vous méritiez de vous rapprocher de Lui. En même temps, vous devez également prier pour des choses très superficielles. D.ieu pourrait vous donner à manger, des vêtements et tout ce dont vous avez besoin, même si vous ne le demandez pas. Cependant, cela vous ferait ressembler à un animal. D.ieu donne à chaque créature vivante sa nourriture, sans qu’on Lui demande. Il peut également vous la donner de cette façon. Cependant, si vous ne menez pas votre vie grâce à la prière, votre vie ressemble alors à celle d’une bête. De fait, l’homme peut obtenir tout ce dont il a besoin dans la vie de D.ieu seulement et grâce à la prière. La sagesse de Rabbi Na’hman #233     
Avant de commencer hitbodedout, il est suggéré de réciter une courte prière :
Par le présent acte, je me lie grâce à hitbodedout et grâce à la confession de mes péchés à tous les vrais tsadikim de cette génération et à tous les vrais tsadikim qui ont disparus, “les saints qui sont dans la terre”, et particulièrement au “torrent jaillissant, la source de sagesse”, Rabbi Na’hman fils de Feiga (que son mérite nous protège ainsi que tout Israël, Amen).  
Après cela, on commence par louer et remercier D.ieu pour tout ce qu’Il fait pour nous. On confesse ce que nous avons fait de mal, en exprimant notre remord et notre volonté de ne pas répéter ces erreurs dans le futur. Si l’on désire réellement tenir cet engagement, il faut demander à D.ieu de nous aider. Ensuite, on demande à D.ieu des conseils et de l’aide pour absolument tout : le matériel, comme le spirituel.
Une des six questions posées par le tribunal céleste est la suivante : “Aviez-vous espoir en la rédemption?” (Chabath 31a). Selon Rabbi Na’hman ‘Hazan, cela fait référence non seulement à la rédemption du peuple juif, mais également à la rédemption de chacun d’entre nous. En autres termes : “Aviez-vous perdu espoir et abandonné? Ou aviez-vous espéré et prié pour que D.ieu vous sauve et vous sorte de vos difficultés et de vos malheurs? Aveneha Barzel p. 80
 
Même si la hitbodedout peut paraître difficile, cela n’est pas vraiment le cas ; en fait, faire hitbodedout est très facile et très simple. Ainsi, ne vous découragez pas !
 
Malgré tout, le Rabbi avait toujours l’impression qu’il n’était tenu compte d’aucune de toutes ses prières. Il était certain que D.ieu ne le désirait pas et qu’il s’éloignait – un peu plus chaque jour – de ce qu’est la véritable dévotion. Rabbi Na’hman voyait les jours et les années passer et il se sentait toujours loin de D.ieu. Après toutes ses prières, il estimait qu’il n’avait pas réussi à être proche de D.ieu, d’aucune façon. C’était comme si ses paroles n’avaient jamais étaient entendues et qu’on l’avait ignoré pendant tout ce temps. Il semblait que tout était fait pour le repousser, l’éloigner de D-ieu.
 
Cependant, Rabbi N’ahman était déterminé à rester ferme et il ne perdit pas espoir. Cela n’était pas facile, car de nombreuses choses auraient pu le décourager. Il priait et suppliait D.ieu ; il L’implorait de mériter d’atteindre la véritable dévotion. Pourtant, le Rabbi ne constatait aucun résultat positif de ses prières. Le sentiment d’être complètement ignoré l’envahissait. 
 
Il lui arrivait d’être abattu et d’interrompre ses conversations avec D.ieu pendant quelques jours. Rapidement, il réalisait qu’il devrait avoir des remords pour critiquer de la sorte l’attitude de D.ieu. Il se disait: “D.ieu est véritablement miséricordieux et compatissant… Il désire certainement m’attirer vers Lui.” C’est ainsi que Rabbi Na’hman était capable de raffermir sa détermination. Ensuite, il commençait de nouveau à parler et à supplier D.ieu. Cela arriva de nombreuses fois. Louanges de Rabbi Na’hman #12  
“Par conséquent, il faut consacrer du temps – chaque jour – pour exprimer son chagrin. Il faut s’isoler et répandre notre coeur brisé devant D.ieu. Cependant, le reste de la journée, on doit être joyeux. Le Rabbi a mis l’accent sur cela plusieurs fois. Il rappelait souvent à ses élèves qu’il ne fallait pas être attristé, sauf pendant une période de temps précise. Il disait qu’il fallait toujours être joyeux et jamais déprimé…” Likouté Etsoth    

Digne d’éloges est celui qui prend l’habitude d’agir ainsi !

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1. fran toily julien

2/12/2024

je veux。vos prieres

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