Un bol de céréales complètes

Quel rapport peut-on établir entre le 'Omer (l'orge) et le rapprochement vers D-ieu ? Comment expliquer la référence à une céréale dans un processus spirituel ?

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 25 iyar 5769 – 25 avril 2009

Nous savons que la période du décompte du 'Omer est favorable au rapprochement avec D-ieu. Chaque jour, lorsque nous comptons un jour supplémentaire pendant la Séfirath Ha'Omer, c'est un pas de plus que nous faisons vers le Créateur. Cependant, sachant que rien n'est impossible pour D-ieu, pour quelle raison devons-nous compter chaque jour et ceci pendant une période aussi longue ? Enfin, quel rapport peut-on établir entre le 'Omer (l'orge) et le rapprochement vers D-ieu ? Comment expliquer la référence à une céréale dans un processus spirituel ?
 
Ces questions ne sont pas anodines. Savoir y répondre et comprendre la signification des réponses nous permettra d'avancer à grand pas dans notre rapport avec Celui qui nous a créés-es.
 
Donner à notre quotidien un aspect de sainteté
 
L'offrande du 'Omer était offerte à l'époque du Temple de Jérusalem. La particularité de cette offrande est que l'orge est une céréale de bon marché et qu'on donne le plus souvent aux animaux. Ainsi, ce qui était offert à D-ieu est une matière peu couteuse et dans laquelle l'être humain a peu d'intérêt.
 
C'est exactement pour cela que le 'Omer était offert : pour nous faire comprendre qu'il est possible de se rapprocher d'Hachem en se servant des choses du quotidien et auxquelles nous n'accordons le plus souvent guère d'importance.
 
L'orge représente la multitude des gestes quotidiens que nous faisons tous les jours et… que nous oublions presqu'aussitôt. Ces gestes ne sont pas ceux auxquels nous pensons lorsque nous désirons montrer notre amour au Créateur. Plutôt, nous pensons à acheter un livre couteux de prières ; nous aimons acheter un bel ensemble pour les jours de fête ; nous n'hésitons pas non plus à garnir notre table de mets succulents, arrosés par les meilleurs vins. “Tout cela l'amour du Ciel !”
 
D'autre part, lorsqu'il s'agit de baisser les yeux pour ne pas voir quelque chose de défendu ; lorsqu'il faut retenir sa langue pour ne pas médire d'une tierce personne ; lorsqu'il s'agit de s'habiller d'une façon modeste… Dans tous ces gestes, nous avons tendance à penser – avec souvent une certaine dose de mauvaise foi – que D-ieu est absent ou qu'Il ignorera nos écarts.
 
En fait, l'opposé est vrai. Plus nous pensons que D-ieu est absent d'un endroit spécifique ou d'un geste particulier, plus les chances sont grandes qu'Il s'y trouve plus présent que dans les synagogues ou dans les halls d'étude. La raison de ce paradoxe est simple : plus nous oublions Hachem, plus nous avons besoin de Lui. Cela ressemble à une personne en bonne santé qui se contente de respirer l'air des rues, tandis que celle qui est malade a besoin d'un oxygène pur pour continuer à vivre.
 
En comptant le 'Omer, nous déclarons notre volonté de nous servir du quotidien et du “sans intérêt” pour nous rapprocher de D-ieu. Lorsque personne ne nous voit, nous baisserons tout de même les yeux pour ne pas remarquer une affiche publicitaire immodeste ; lorsque nous parlerons au téléphone à notre ami-e, nous nous retiendrons de dire du mal des autres ; lorsque nous ferons les boutiques, nous choisirons des vêtements qui n'attirent pas l'attention…
 
Compter le 'Omer, c'est également cinquante jours qui s'écoulent entre Pessa'h (la Pâques juive) et Chavou'oth (la fête du don de la Tora). Cela nous apprend que trouver une dose de sainteté dans nos gestes quotidiens est un processus à étapes et qu'il ne suffit pas de le vouloir pour y arriver du jour au lendemain. Plutôt, il s'agit d'un travail de tous les jours où notre persévérance représente notre meilleur outil de réussite. À chaque jour suffit sa peine et si nos pas quotidiens sont dirigés vers la bonne direction, nous sommes assurés-es d'arriver à bon port.
 
Compter le 'Omer, c'est également dire à D-ieu que nous désirons nous rapprocher de Lui. Il est tellement plus facile et tentant de proclamer : “Je ne suis pas un-e saint-e !” Un tel cri nous permet ensuite tous les petits et grands écarts qui nous éloignent tous et toutes de notre but saint : nous inclure en D-ieu.
 
En comptant le 'Omer tous les soirs, nous nous rappelons chaque jour que nous devons nous servir de tout ce qui rempli nos journées pour y faire entrer une dose de sainteté. Certes, cela n'est pas toujours facile, mais le plus important consiste à le vouloir. En affichant notre bonne volonté, le Ciel nous ouvrira les yeux et les étincelles de spiritualité deviendront les unes après les autres notre pain quotidien.
 
Nous trouvons-nous au supermarché pour y faire les courses ? Sommes-nous au volant dans un embouteillage ? L'évier de la cuisine est-il rempli de vaisselle sale ? Autant d'occasions pour penser à D-ieu et à la façon adéquate de nous comporter, de parler et de rendre service aux personnes de notre entourage.
 
Maître du monde, aide-nous à ne pas laisser inutilisé notre potentiel spirituel. Aide-nous à nous séparer du monde animal en nous liant à Toi. Par Ta compassion infinie, permets-nous de retrouver le chemin de notre racine sainte.

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