Plaisirs et priorités

Le plaisir fait partie intégrante du judaïsme. Nous devons servir Hachem avec joie, et une personne ne peut pas être joyeuse si elle n’éprouve pas de plaisir dans la vie...

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 21.03.23

Chaque chose, dans l’univers d’HaChem, a une valeur absolue. C’est son potentiel brut. En mathématiques, la valeur absolue décrit la distance d’un nombre sur la ligne numérique à partir de 0. La valeur absolue d’un nombre n’est jamais négative.

Voici un exemple pratique pour mieux comprendre : une pierre de 450gr est excellente comme presse-papier ou bloque-porte, c’est une utilisation positive ; pourtant, elle peut être une arme mortelle lorsqu’elle est lancée sur quelqu’un, c’est une utilisation négative. Si l’on va à l’extrême, la même puissance atomique qui peut illuminer une ville entière est capable de détruire une ville entière.

La mitsva de la vache rousse, Para Adouma – qui consiste à préparer l’eau de purification avec les cendres de la génisse rousse – a dérouté les cerveaux humains pendant des siècles. Cet eau de purification est un élément nécessaire pour purifier quelqu’un qui est entré en contact avec un cadavre, devenant ainsi spirituellement impur. Fidèle à son nom, l’eau de purification est un élément clé pour purifier quelqu’un du pire niveau d’impureté spirituelle. Pourtant, curieusement, la même eau contamine les Cohanims, les prêtres qui participent à sa préparation. Elle contamine également tout autre individu rituellement pur. Le résultat est que la même substance purifie ceux qui sont rituellement contaminés mais contamine ceux qui sont rituellement purs.

Bien que personne ne comprenne le concept de la génisse rousse et de l’eau de purification, si nous regardons de près, nous voyons un thème récurrent de valeur absolue. Ce thème imprègne non seulement les mitsvot de la Torah, mais sert également de principe sous-jacent dans l’établissement efficace des priorités pour une vie heureuse et épanouissante.

Le judaïsme n’est pas une religion d’ascètes et d’auto-flagellation. En aucune façon. HaChem nous donne des mitsvot à accomplir qui sont un plaisir total. Prenez le Chabat, par exemple. Il nous est commandé de prendre plaisir dans le Chabat, de manger les meilleurs aliments et de boire les meilleurs vins que nous pouvons nous permettre. Nous devons danser jusqu’à ce que nos genoux faillissent le jour de Simh’at Torah ou de Simh’at Bet HaChoeva. La Torah nous implore et nous oblige à faire de nos femmes les femmes les plus heureuses sur terre.

Le plaisir fait partie intégrante du judaïsme. Nous devons servir HaChem avec joie, et une personne ne peut pas être joyeuse si elle n’éprouve pas de plaisir dans la vie.

Voyons comment la valeur absolue du plaisir affecte nos vies quotidiennes :
Le but de maintenir une bonne santé est de servir HaChem dans la joie pendant autant d’années que possible. En d’autres termes, en maximisant la longévité qu’HaChem nous donne, nous le servons fidèlement. Manger sainement et faire de l’exercice sont d’excellents exemples d’activités physiques totalement spirituelles lorsque les priorités d’une personne sont au bon endroit. Comment ? Les endorphines, les hormones du « bien-être », sont ce qui fait qu’une personne se sent si bien après un entraînement revigorant. Étonnamment, manger des aliments sains et rire induit également des endorphines. C’est le plaisir que l’on ressent.

Mais tenez-vous bien : si la raison pour laquelle vous mangez ce steak de 450gr est votre amour du steak, en d’autres termes, un plaisir 100% corporel, cela tombe dans la catégorie de la luxure. La « valeur absolue » de ce steak passe dans le côté obscur. Mais, si vous mangez le même steak lors d’un Chabat ou d’un repas de fête, alors la « valeur absolue » de ce steak passe du côté de la sainteté et profite à l’âme comme une mitsva.

Une femme doit savoir rester attirante dans le but de sanctifier le nom d’Hachem et de satisfaire son mari. Cela place la « valeur absolue » de sa beauté du côté positif et invoque chaque bénédiction sur elle et sur sa famille. Mais, quand ses efforts de beauté sont devenus des tentatives vaines d’attirer l’attention sur elle-même et qu’elle outrepasse les limites de la pudeur – alors selon le Zohar, elle fait exactement le contraire et se sépare, elle-même et sa famille, de l’abondance Divine.

Le plaisir conjugal et la procréation sont les plus hautes mitsvot de la Torah. Mais, dès qu’elles se changent en assouvissement corporel et que la priorité du plaisir corporel est dépourvue d’intention sainte, elles deviennent une convoitise méprisable.

La leçon que nous tirons de la vache rousse est de canaliser les plaisirs de la vie vers le bénéfice de l’âme, qui les garde saints. Quand ils sont orientés et dirigés vers le corps, les mêmes plaisirs se changent en luxure.

Espérons que Machia’h arrive bientôt, afin que nous puissions manger l’Agneau Pascal à Pessa’h comme cette mitsva élevée que nous avons rêvé d’observer durant des siècles, et non parce que nous aimons les côtelettes d’agneau. Joyeux préparatifs de Pessa’h !

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