Roch Hachana : un tour d’horizon

Certains simanim sont mangés pour leur nom en yiddish et l'allusion qu'on peut faire avec ce nom. Ainsi, les juifs originaires d'Ukraine avaient l'habitude...

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 20.09.22

Roch Hachana est la seule fête qui est célébrée pendant deux jours en Eretz Israël et à l’extérieur d’Eretz Israël. Cette fête comporte un certain degré de solennité dans la mesure où il s’agit du moment où le monde entier est jugé pour l’année à venir.
Roch Hachana (le nouvel an juif) est célébré pendant deux jours : le premier et le second jour du mois juif de tichré. Cette année (5783), Roch Hachana commencera le soir du 25 septembre 2022 et sera le début de l’année juive 5783. Roch Hachana dure deux jours : le mardi 30 septembre et le mercredi 1er octobre.
Dans la Tora, Roch Hachana est appelé “Yom HaZikaron” (“le jour du souvenir”) ou “Yom Terou’a” (“le jour de la sonnerie du chofar”).
Roch Hachana est la seule fête qui est célébrée pendant deux jours en Eretz Israël et à l’extérieur d’Eretz Israël. Cette fête comporte un certain degré de solennité dans la mesure où il s’agit du moment où le monde entier est jugé pour l’année à venir.
Roch Hachana est le début d’une période de 10 jours qu’on appelle les “‘assereth yémé techouva” (“les dix jours de repentir”) ou les “yomim norayim”. Ces jours se terminent avec Yom Kipour et sont une période de techouva (repentir), de tefila (prière) et tsedaqa (charité). Pendant cette période de 10 jours, les juifs du monde entier réfléchissent sur leurs péchés de l’année passée et cherchent à se repentir et demander à Hachem – et à leurs compatriotes – pardon, avant Yom Kipour.
Melakha
Faire une melakha – un travail – est interdit à Roch Hachana. Le type de “travail” qui est interdit à Roch Hachana est le même que celui qui est interdit le Chabath, à l’exception de la cuisson des aliments (sur le feu/gaz ou dans un four), le transfert du feu (allumer un feu d’un feu existant) et de son port (transporter le feu d’un endroit à un autre). Tous ces travaux sont interdits le Chabath, mais autorisés à Roch Hachana. Lorsque Roch Hachana est un Chabath, toutes les interdictions du Chabath s’appliquent.
 
Le chofar
À Roch Hachana, nous sonnons du chofar. Le son de ce dernier ressemble à celui d’une trompette. Cependant, contrairement à une trompette, le chofar ne possède pas d’embouchure. Une des mitswoth importantes de ce yom tov (jour de fête) est d’entendre exactement 100 sonneries du chofar à la synagogue, chaque jour de Roch Hachana.
Il existe trois types de sonneries du chofar :
  • Teqi’a, un son de trois secondes;
  • Chevarim, trois sons d’une seconde chacun,
  • Terou’a, une série de sons courts et saccadés qui s’étale sur 3 secondes environ.
Il existe également un son appelé “teqi’a guedola” (le “grand teqi’a”). Ce son est le dernier de la série des sonneries du chofar et sa durée est supérieure à un teqi’a habituel.
La personne qui sonne du chofar – le ba’al toqe’a – doit être une personne respectée dans la communauté ; cette personne doit également être appréciée et faire des bonnes actions. Le plus souvent, une tierce personne se tient aux côtés du ba’al toqe’a ; son rôle consiste à aider le ba’al toqe’a en annonçant l’ordre exact des teqi’oth. Pendant qu’on sonne du chofar, l’habitude est de se tenir debout (les sefarades restent assis pendant les trente premières sonneries d’avant Moussaf ) ; de plus, il est interdit de parler jusqu’à la sonnerie finale, à la fin de la prière de Moussaf.
La Tora ne donne pas de raison spécifique pour laquelle nous devons sonner du chofar pendant Roch Hachana. Selon le Rambam, nous sonnons du chofar dans le but de nous réveiller de notre sommeil spirituel et pour faire le bilan de nos actes.
Le Rav Sa’adia Gaon donne de nombreuses raisons pour lesquelles nous sonnons du chofar. Parmi celles-ci :
1. Roch Hachana est l’anniversaire de la création du monde ;
2. Le chofar nous rappelle la ‘Aqedath Yits’haq (le “ligotage” d’Yits’haq), lorsque Avraham sacrifia un bélier à la place de son fils (le chofar est fait avec une corne de bélier) ;
3. Au Har (Mont) Sinaï – lorsqu’Hachem nous donna la Tora – le peuple juif entendit le son d’un chofar. Le chofar que nous sonnons à Roch Hachana nous permet de nous souvenir qu’Hachem nous a donné des lois et des règles à suivre.
4. Le chofar représente l’appel de la rédemption pour le peuple juif. Le chofar nous permet de nous souvenir qu’Hachem libèrera le peuple juif.
On ne sonne pas du chofar le Chabath. Ainsi, lorsqu’un des deux jours de Roch Hachana est le Chabath, on sonne du chofar un seul jour cette année-là à Roch Hachana (dans les vingt prochaines années, cela devrait arriver en 2009, 2020, 2023, 2026 et en 2027).
Les simanim
Le Talmud nous apprend que “simana milta”, qu’un symbole a son importance. C’est pour cette raison qu’à Roch Hachana, de nombreuses personnes ont l’habitude de consommer des aliments spécifiques ; ces derniers sont des simanim (signes) pour que l’année qui commence soit remplie de bonnes choses. Ce qui suit est une liste – non exhaustive – de quelques minhaguim (coutumes) des repas du soir de Roch Hachana :
–  Les aliments doux (dattes, pommes confites dans du miel, …) sont favorisés pendant les deux repas du soir ; ils démontrent notre souhait que l’année qui commence soit douce, agréable.
–  Nous trempons la ‘hala (le pain cuit spécifiquement pour les repas de fête) dans du miel pour la même raison. Selon le Ben Ich ‘Haï, il est bon de tremper la ‘hala également dans du sucre. La ‘hala de Roch Hachana n’est pas tressée de la même manière que le reste de l’année. Elle est souvent tressée – et cuite – en forme de cercle pour montrer notre désir que l’année qui commence se déroulera sans accrocs, sans écueils.
–  Après avoir mangé le morceau de ‘hala, nous trempons un morceau de pomme dans le miel ; cela pour la même raison qu’indiquée ci-dessus : pour que l’année à venir soit douce. Avant de manger la pomme – et de réciter la bénédiction “boré pri haEtz” (“qui a créé le fruit de l’arbre”) – nous disons : “Yéhi ratzon… chéti’hadech ‘alénou chana tova oumtouqa” (“Qu’il soit Ta volonté… que s’inaugure pour nous une année bonne et douce.”
–  Avant de manger la grenade nous disons : “… que nous soyons pleins de mitswoth comme la grenade”.
–  Certaines personnes ont l’habitude de manger de la courge, du poireau, de la courgette, des carottes.
–  Avant de manger un morceau de tête de mouton, nous disons : “… que nous soyons en tête et non à la queue, cela est en souvenir du bélier d’Yits’haq notre patriarche, fils d’Avraham, notre patriarche, que la paix soit sur lui.”
–  Certains ont l’habitude de manger du poisson en signe de fertilité, tandis que d’autres l’évitent. Si l’on mange du poisson, il faut dire auparavant : “… que nous fructifions et multiplions comme le poisson.”
Certains simanim sont mangés (par les achkénazes) pour leur nom en yiddish et l’allusion qu’on peut faire avec ce nom. Ainsi, les juifs originaires d’Ukraine avaient l’habitude donner du foie de poulet à leurs enfants car “foie” se dit “leberla’h” en yiddish. D’autre part, “vivre honnêtement” se dit en yiddish “leb ehrli’h”.
Certains séfarades mangent la loubia (plat de haricots ou de sésame).
Tachlikh
Tachlikh est récité après la prière Min’ha (de l’après-midi) le premier jour de Roch Hachana (si le premier jour de Roch Hachana est le Chabath, on récite Tachlikh le second jour). Afin de réciter Tachlikh, nous allons à côté d’un plan d’eau – dans lequel doit se trouver si possible des poissons – pour réciter une prière spéciale. D’une manière symbolique, nous vidons nos poches dans la lac-rivière, pour démontrer notre volonté de nous débarrasser de nos péchés.
La prière de Tachlikh est basée sur le verset dans le livre de Mikha (Michée) 7:19 : “Il [D-ieu] nous reprendra en pitié, Il étouffera nos iniquités, Il plongera tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer.”  
À Roch Hachana, le futur de toute l’humanité est inscrit par Hachem dans trois “livres”. Dans ces “livres”, Hachem écrit le nom de ceux qui vivront et de ceux qui mourront, de ceux qui auront une bonne vie et de ceux qui auront une vie difficile pour l’année à venir. Même si D-ieu écrit dans ces “livres” le jour de Roch Hachana, notre attitude pendant les ‘assereth yémé techouva (les dix jours de repentir entre Roch Hachana et Yom Kipour) peut modifier le décret prit par Hachem. Les actions qui peuvent modifier ce décret sont : techouva (repentir), tefila (prière) et tzedaqa (charité).
Il est très important – pendant toute l’année et encore plus à l’approche de Roch Hachana – de chercher à se réconcilier avec toutes les personnes à qui ont aurait pu causer un tort durant l’année qui se termine. Selon le Talmud, Yom Kipour a le pouvoir d’expier les péchés entre l’homme et Hachem (par exemple : les fautes commises dans les prières, les bénédictions avant et après manger, l’étude de la Tora…) Cependant, afin d’expier les péchés que nous avons commis envers une tierce personne (par exemple : vol, mensonge, paroles dérogatoires…), nous devons avant tout chercher à nous réconcilier avec cette personne dans le but de réparer ce qui est possible de réparer.
C’est seulement le jour de Yom Kipour que ces “livres” sont fermés et scellés.

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