Juste un instant…

Parfois, dans la vie, un seul instant suffit pour comprendre qu’un changement s’impose, et au plus vite. Un instant qui émane justement de là où ça fait le plus mal…

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Sharon Rotter

Posté sur 17.03.21

Des fois, il nous arrive de vivre ce genre de moments où l’on ressent qu’un changement s’impose. C’est un moment crucial qui nait généralement d’une difficulté. Un moment difficile à vivre, précédé d’une succession de petits instants de compréhension et d’idées amassées le long du chemin… Mais ce n’est que quand vous êtes au bout du désespoir que vous puisez assez de courage pour prendre des mesures et faire le choix de suivre une autre voie.

C’est un moment qui vous oblige à réfléchir à nouveau, à recalculer toutes les options possibles, même les plus compliquées, celles que vous aviez toujours évitées et que vous aviez ignorées tant de fois dans le passé… Mais à présent, en posant un regard neuf sur la situation de par cette sensation d’étroitesse qui vous arrive, elles semblent peut-être un peu moins intimidantes que vous ne le pensiez jusque-là.

Il y a des moments dans la vie, où l’on a l’impression que tous les outils qu’on a amassés ne nous permettent que de garder la tête hors de l’eau, légèrement au-dessus, mais pas plus. On n’arrive pas vraiment à s’élever, et même si l’on sait vraiment que tout est pour son bien, cela ne suffit pas à nous aider à sortir des sables mouvants qui nous entourent.

La confusion et la dissimulation qui caractérisent ce monde, la pression qui conduit à la fatigue et à l’épuisement physique, la sensation d’être comme bloqué dans une sorte de cercle vicieux qui tourne autour de vous et de n’avoir aucune idée de comment en sortir… Tout cela est susceptible de submerger votre esprit et de vous mener à la tristesse, D.ieu préserve.

D’accord, Hachem est toujours avec moi, Il me protège et m’envoie pleins de petites délivrances afin que je ne sombre pas complètement dans cette triste réalité. Mais je ne m’arrête jamais de vouloir, de souhaiter et d’espérer la grande délivrance, celle qui me sauvera, qui me portera sur ses ailes comme si j’étais à nouveau un petit bébé dont quelqu’un répond à tous les besoins.

J’en ai assez de me sentir tellement seule, séparée et éloignée, encore et encore, de la vérité des mortels. Je veux avoir ma part dans ce tout qu’est le monde, ici et maintenant, puiser mes forces du Créateur et diffuser Sa lumière dans ce monde.

Et quand ce n’est pas le cas et que je me retrouve à nouveau seule avec moi-même, mes inquiétudes, mes peines et le sentiment de culpabilité qui ne me lâche pas, j’en arrive finalement à vouloir tout arrêter et me dire : « Ça suffit ! Je sors du jeu. Je donne mon tour, ma victoire, potentielle ou réelle. Jouez sans moi. Je vais me trouver un jeu avec d’autres règles, ailleurs, dans un endroit où il y aura peut-être moins de tension et d’attentes et où le temps passera plus calmement ; un endroit où j’aurai peut-être plus de chances de gagner, ou bien où je n’aurai pas besoin de gagner, puisqu’il n’y aura pas de concurrence… »

Je pense que chacun d’entre nous se sent ainsi, parfois. Certes, les périodes extrêmes demandent des mesures drastiques qui impliquent d’ouvrir son esprit et de s’armer de beaucoup de courage pour oser changer.

Pourim n’est pas encore là, mais le double mois d’Adar, cette année, nous met en mode Pessah plus tôt, si ce n’est pas dans les faits, au moins dans l’imagination.

C’est dur de sortir d’Egypte, c’est même très dur. Tu t’habitues à la marmite de viande et aux coups des Egyptiens. Tu t’habitues à être esclave. Tu es déjà habitué à la course folle après l’argent, le matériel, la volonté de faire tes preuves, de contrôler, d’être aimé et respecté par les gens. Tout est tellement familier ici, même si ça sent mauvais et que tout est teinté de gris. Ce familier-là donne une sensation de sécurité qu’on a du mal à abandonner en faveur de l’inconnu.

Mais quand arrive le moment où la boue menace de m’engloutir et qu’il ne reste presque plus de bouées de sauvetage, alors je suis prête à tout quitter pour aller me chercher une autre option qui me donnera l’espoir. Peut-être que là-bas, je ne serai pas seule. Et peut-être qu’Il n’attend que ça pour me délivrer, et pas seulement moi…

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz
 

 

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